Emmanuel, Auguste, Dieudonné de Las Cases

1766 - 1842

Informations générales
  • Né le 21 juin 1766 à Belleserre ( - Généralité de Toulouse - France)
  • Décédé le 13 mai 1842 à Passy (Seine - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Monarchie de Juillet - Chambre des députés
Législature
IIe législature
Mandat
Du 5 juillet 1831 au 25 mai 1834
Département
Seine
Groupe
Gauche
Régime politique
Monarchie de Juillet - Chambre des députés
Législature
Ve législature
Mandat
Du 2 mars 1839 au 13 mai 1842
Département
Seine
Groupe
Gauche

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889 (Adolphe Robert et Gaston Cougny)

Député de 1831 à 1834, et de 1839 à 1842, ne à Belleserre (Généralité de Toulouse, France) le 21 juin 1766, mort à Passy (Seine) le 13 mai 1842, « fils de François-Hyacinthe, marquis de Las-Cases, chevalier, seigneur justicier dans les consulats de Puy-Laurens, Revel et Palleville, seigneur suzerain et dominant de la Mothe, Dourmes, etc., et de Jeanne Naves de Ranchin, » il fit ses classes chez les Oratoriens de Vendôme, fut élève de l'Ecole militaire de Paris, entra ensuite dans la marine comme aspirant, prit part sur l'Actif au siège infructueux de Gibraltar, assista sur le Royal-Louis, vaisseau-amiral, au combat de Cadix (1782), et visita les Antilles, Terre-Neuve et Boston.

Admis, après un brillant examen, au grade de lieutenant de vaisseau, il reprit la mer, se rendit à Saint-Domingue, et, après avoir été un instant désigné pour accompagner La Pérouse dans son expédition scientifique, se vit confier le commandement du brick le Matin: mais il eut la double bonne fortune d'arriver trop tard pour pouvoir s'embarquer à Brest avec l'infortuné navigateur, dont on sait la fin tragique, et de manquer également le départ du Matin, qui devait sombrer sous voile sans laisser aucune trace de sa disparition.

Adversaire des idées nouvelles et attaché par les traditions de sa famille aux institutions de l'ancien régime, Las Cases émigra dès le début de la Révolution pour aller grossir à Worms l'armée du prince de Condé ; il remplit pour le compte des royalistes diverses missions délicates, passa en Angleterre lorsque le corps des émigrés eut été dissous, et fit encore partie de l'expédition de Quiberon.

Réduit, après le désastre qui la termina, à donner des leçons à Londres, il publia, vers la même époque, sous le pseudonyme de Le Sage un Atlas historique et géographique qui obtint un vif succès.

Le 18 brumaire lui permit de rentrer en France ; mais il ne put tout d'abord y obtenir aucun emploi. Cependant le zèle qu'il déploya en 1809, en s'engageant comme volontaire dans l'armée dirigée par Bernadotte contre les Anglais, fut remarqué de Napoléon qui le fit baron, puis comte de l'Empire (16 décembre 1810), maître des requêtes au conseil d'Etat et chambellan. En 1811, Las Cases fut chargé de la liquidation de la dette austro-illyrienne. Une autre tâche, non moins importante, lui fut dévolue l'année suivante : celle de visiter une partie des départements, d'y inspecter les dépôts de mendicité, les prisons, les hospices, les établissements de bienfaisance, et de dresser un état exact de tous les ports et stations navales depuis Toulon jusqu'à Amsterdam.

Chef de bataillon dans la 10e légion de la garde nationale en 1813, il refusa, comme membre du conseil d'Etat, d'adhérer à la déchéance de Napoléon, s'exila volontairement en Angleterre lorsqu'elle eut été prononcée, et ne reparut à Paris que pendant les Cent-Jours. Napoléon l'attacha alors de plus en plus étroitement à sa personne, et Las Cases le suivit de l'Elysée, à la Malmaison, à Rochefort enfin à Sainte-Hélène, où il emmena avec lui son fils aîné (Voy. ce nom). Les entretiens familiers de Las Cases avec Napoléon et le journal tenu régulièrement pendant dix-huit mois sous le titre de Mémorial de Sainte-Hélène, sont devenus presque légendaires ; ils offrent un réel intérêt anecdotique, encore que la véracité n'en soit pas toujours absolument rigoureuse.

M. de Las Cases ne demeura à Sainte-Hélène que jusqu'au 27 novembre 1816 : à cette date, le gouverneur de l'île, Hudson Lowe, irrité d'une lettre écrite par Las Cases à Lucien Bonaparte, lettre dans laquelle il se plaignait des mauvais traitements subis par l'empereur, le fit transférer au Cap de Bonne-Espérance, ou il resta huit mois prisonnier. Ramené en Europe, on lui assigna pour résidence Francfort-sur-le-Mein ; puis l'intervention de l'empereur d'Autriche lui permit le séjour de la Belgique; ce ne fut qu'après la mort de Napoléon qu'il put rentrer en France, où il commença la publication de son Mémorial: on évalue à près de deux millions le profit qu'il en tira.

Très hostile aux Bourbons, Las Cases applaudit à la révolution de 1830, et fut élu, le 5 juillet 1831, député du 14e arrondissement de la Seine (Saint-Denis) par 364 voix (522 votants), contre 135 à M. Julien d'Epinay. Il prit place dans les rangs de l'opposition, dont il signa le Compte rendu en 1832, et ne cessa de manifester les sentiments bonapartistes les plus accentués.

Non réélu en 1834, il redevint député de Saint-Denis le 2 mars 1839, avec 509 voix sur 830 votants, contre 312 à M. Pelletier, et, reprenant sa place à gauche, se montra très opposé à la politique intérieure et extérieure du gouvernement de Louis-Philippe : il vota contre la dotation du duc de Nemours, pour l'adjonction des capacités, etc. Chevalier de la Légion d'honneur.

La première édition du Mémorial de Sainte-Hélene, ou Journal où se trouve consigné, jour par jour, ce qu'a dit et fait Napoléon, parut en 1822-1823 (8 vol. in-8°).