Augustin Azémia

1894 - 1977

Informations générales
  • Né le 27 décembre 1894 à Vernon (Eure - France)
  • Décédé le 10 août 1977 à Evreux (Eure - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Gouvernement provisoire de la République française
Législature
Ire Assemblée nationale constituante
Mandat
Du 21 octobre 1945 au 10 juin 1946
Département
Eure
Groupe
Socialiste

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1940 à 1958 (La documentation française)



Né le 27 décembre 1894 à Vernon (Eure)

Décédé le 10 août 1977 à Évreux (Eure)

Membre de la première Assemblée nationale Constituante (Eure)

Augustin Azemia est né à Vernon dans une famille modeste : son père était ouvrier sabotier. Il effectue ses études primaires à Vernon. Après son certificat d'études, il entre à l'école primaire supérieure de Louviers avant d'être admis à l'école normale d'Évreux. Jeune instituteur, il est mobilisé en septembre 1914 ; il sert au 16e bataillon de chasseurs à pied jusqu'en septembre 1919. Pendant la guerre, son comportement lui vaut quatre citations, dont une à l'ordre de l'armée. Sergent à la fin de la guerre, il obtient la croix de guerre avec palmes.

Démobilisé, Augustin Azemia reprend sa profession d'instituteur. Il se marie et aura deux enfants. Il est bientôt directeur d'école à classe unique dans une petite commune rurale de l'Eure. Militant syndical, il est, dès 1925, secrétaire de section départementale du syndicat national des instituteurs. Il remplit aussi des fonctions à la bourse du travail d'Évreux. Dans la même période, il est secrétaire de la fédération départementale des fonctionnaires. Il est aussi présent dans les associations d'anciens combattants, « ceux de Verdun », « la Sidi brahim de l'Eure ». Enfin, adhérent à la SFIO depuis 1920, il y exerce ses premières responsabilités en 1931, où il devient trésorier de la section socialiste d'Évreux. A la veille de la guerre, il est directeur, dans cette même ville, de l'Ecole d'application rattachée à l'école normale d'instituteurs.

En septembre 1939, il est à nouveau mobilisé. Il sert comme sous-officier au 32e bataillon de tirailleurs et au 13e escadron du train des équipages. Rendu à la vie civile en juin 1940, Augustin Azemia, qui a retrouvé son poste de directeur d'école, se montre hostile au régime de Vichy. Il entre dans la Résistance et appartient au mouvement « Libération Nord », qui regroupe des militants socialistes et syndicalistes. Présent dans les activités militaires du mouvement, il obtient une citation à l'ordre de l'armée et la médaille de la Résistance. En 1951, il sera fait chevalier de la Légion d'honneur à titre militaire.

En 1945, Augustin Azemia, directeur d'école, militant politique, président de l'union départementale des anciens combattants, conquiert alors ses premiers mandats électifs. En octobre, il est élu conseiller général d'Évreux sud. Parallèlement, son parti le présente en tête de liste pour les élections du 21 octobre à la première Assemblée Constituante. Pour quatre sièges à pourvoir, il y a six listes en présence. Sur 143 785 suffrages exprimés, la liste SFIO obtient 25 252 voix, derrière une liste républicaine indépendante, 29 837 voix, mais devant la liste communiste, 24 058 voix et la liste radicale-socialiste, 23 532 voix.

Nommé membre de la Commission de l'éducation nationale et des beaux-arts, de la jeunesse, des sports et des loisirs. Augustin Azémia intervient dans les débats, le 19 mars 1946, pour interpeller le Gouvernement sur les problèmes de la reconstruction dans son département, insistant sur l'étendue des destructions et proposant un programme de requalification de la main-d'œuvre.

L'affaiblissement électoral de la SFIO dans le département de l'Eure ne permet pas sa réélection le 2 juin 1946 pour la seconde Assemblée Constituante. Cette fois, sur 150 553 suffrages exprimés, la liste du rassemblement des gauches républicaines, menée par Pierre Mendès France, président du conseil général de l'Eure, arrive en tête et emporte deux sièges, les deux autres allant au parti communiste et au Mouvement républicain populaire. Cependant, Augustin Azemia demeure conseiller général tout au long de la IVe République. Il est vice-président du conseil général en 1951. En octobre 1947, il a été élu conseiller municipal d'Évreux ; en 1953, il devient maire adjoint. La SFIO présente Augustin Azemia en tête de ses listes à toutes les élections législatives, le 10 novembre 1946, le 17 juin 1951, le 2 janvier 1956, mais la forte personnalité de Pierre Mendès France ne permet pas à la SFIO de rétablir sa situation électorale dans le département. Augustin Azemia n'en demeure pas moins le principal porte-parole de son parti, sans discontinuité, de 1945 à 1956.