Jacques Masteau

1903 - 1994

Informations générales
  • Né le 18 juillet 1903 à Poitiers (Vienne - France)
  • Décédé le 27 mars 1994 à Poitiers (Vienne - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
XVIe législature
Mandat
Du 26 avril 1936 au 31 mai 1942 *
Département
Vienne
Groupe
Gauche démocratique et radicale indépendante

* : Un décret de juillet 1939 a prorogé jusqu'au 31 mai 1942 le mandat des députés élus en mai 1936

Mandats au Sénat ou à la Chambre des pairs

Sénateur
du 1er janvier 1948 au 1er janvier 1958
Sénateur
du 28 avril 1959 au 1er octobre 1968

Biographies

Né le 18 juillet 1903 à Poitiers (Vienne).

Député de la Vienne de 1936 à 1942.

La carrière de Jacques Masteau est déjà brillante lorsqu'il devient un des plus jeunes députés de la Chambre en 1936. Docteur en droit, diplômé de l'Ecole des sciences politiques, avocat à la cour d'appel de Poitiers, il est aussi maire de Verrières et conseiller général de Poitiers-sud.

Aux élections générales de 1936, il se présente contre un autre avocat, Hulin, député sortant radical, candidat républicain de gauche. Jacques Masteau l'emporte sur son adversaire dès le premier tour, le 26 avril 1936, avec 9.889 voix contre 5.798, sur 18.730 votants.

A la Chambre des députés, il s'inscrit au groupe de la gauche démocratique et radicale indépendante dont fait partie notamment Maurice Petsche. Son programme électoral reflète les idées qui étaient défendues par ce groupe : réorganisation administrative visant à limiter les empiètements de l'Etat et à protéger l'autonomie des collectivités locales, réforme des méthodes parlementaires, restauration de la confiance dans le domaine économique, adoption de mesures protectionnistes, modernisation de l'enseignement et défense énergique contre le communisme.

L'activité de ce jeune parlementaire, membre de la commission de l'administration générale, départementale et communale, de celle de l'enseignement et des beaux-arts, de la commission de la législation civile et criminelle, enfin de la commission des P.T.T., est abondante. Il rapporte notamment deux séries de textes importants, les uns sur la réforme des finances locales, les autres sur la réforme de la police parisienne.

Le 10 juillet 1940, il vota les pleins pouvoirs demandés par le maréchal Pétain.




Né le 18 juillet 1903 à Poitiers (Vienne)
Décédé le 27 mars 1994 à Poitiers (Vienne)

Député de la Vienne de 1936 à 1942
Sénateur de la Vienne de 1948 à 1958

(Voir première partie de la biographie dans le Dictionnaire des parlementaires français 1889-1940, Tome VII, p. 2402)

En 1941, Jacques Masteau est nommé maire de Poitiers par le gouvernement de Vichy. Il occupe ces fonctions jusqu'en 1944 où, à partir du débarquement du 6 juin, son aide précieuse aux alliés et son action courageuse lui valent d'éviter l'indignité nationale, et d'être décoré de la croix de guerre 1939-1945.

Après la seconde guerre mondiale, Jacques Masteau multiplie les responsabilités tant professionnelles que politiques : président de la société d'équipement du département de la Vienne, président de la régie du syndicat intercommunal d'électricité de la Vienne, président de l'union départementale des sociétés mutualistes de la vienne, et administrateur de la caisse d'épargne de la Vienne, il est réélu à la mairie de Poitiers de 1950 à 1965. S'il refuse d'industrialiser la ville, il crée la première zone à urbaniser en priorité (ZUP) - les Couronneries -, et rêve d'installer un métro aérien révolutionnaire entre la ville basse et le centre historique de la ville. Il est en outre réélu conseiller général du canton de Poitiers-Sud en octobre 1951, et assure la présidence de l'assemblée départementale à partir de 1951. Pénétré de l'importance de sa fonction pour la reconstruction économique du pays, il présente au congrès des présidents de conseils généraux un rapport sur La participation des collectivités locales aux sociétés d'économie mixte.

En 1948, Jacques Masteau est élu au Conseil de la République, où il rejoint le groupe de la Gauche démocratique. Il est membre de la commission des finances et de la commission de la presse, de la radio et du cinéma, et ne manque pas une occasion de faire entendre sa voix sur diverses questions relatives aux finances : des crédits du budget de l'intérieur aux subventions aux collectivités locales, de l'organisation et du fonctionnement du marché financier au redressement économique et financier.

Ses compétences trouvent en outre à s'exprimer dans les nombreux rapports qu'il rédige pour le compte de la commission des finances. Lors de son premier mandat, il en réalise trois, tous relatifs aux crédits affectés aux dépenses de fonctionnement des services civils pour l'exercice 1950.

Son activité parlementaire s'accélère à partir de 1952, date à laquelle il est réélu sénateur, comme en témoigne le nombre croissant de commissions auxquelles il appartient. Successivement nommé membre de la commission de la défense nationale, vice-président de la commission des finances, membre de la commission de coordination et de contrôle chargée de suivre l'exécution et l'application du traité de Communauté européenne du charbon et de l'acier, et de la haute commission de l'organisation communes des régions sahariennes, il est également membre suppléant de la commission des affaires étrangères et de la commission de la reconstruction, mais donne en revanche sa démission de membre suppléant de la sous-commission chargée d'émettre un avis sur les taxes parafiscales et de péréquation, et de la commission des boissons.

Pendant cette période (1952-1958), outre les quatre rapports qu'il consacre à des questions d'ordre fiscal, Jacques Masteau prend l'initiative de déposer une proposition de loi sur les délégations par le maire d'une partie de ses fonctions et trois propositions de résolution, dont deux sur l'impôt sur le revenu et une sur le régime des pénalités fiscales. En outre, dès qu'il en sent la nécessité, il n'hésite pas à faire valoir clairement ses positions au Conseil de la République, comme en témoigne sa question orale au ministre de l'industrie et du commerce français de l'époque, sur l'interdiction éventuelle aux jeunes d'un film qu'il juge « manifestement très dangereux ».

Les 2 et 3 juin 1958, Jacques Masteau vote pour le projet de loi relatif aux pleins pouvoirs et pour la révision constitutionnelle. Il est réélu le 8 juin 1958.