Jean Mistler

1897 - 1988

Informations générales
  • Né le 1er septembre 1897 à Sorèze (Tarn - France)
  • Décédé le 11 novembre 1988 à Paris (Paris - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
XIVe législature
Mandat
Du 29 avril 1928 au 31 mai 1932
Département
Aude
Groupe
Républicain radical et radical-socialiste
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
XVe législature
Mandat
Du 1er mai 1932 au 31 mai 1936
Département
Aude
Groupe
Républicain radical et radical-socialiste
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
XVIe législature
Mandat
Du 3 mai 1936 au 31 mai 1942 *
Département
Aude
Groupe
Républicain radical et radical-socialiste

* : Un décret de juillet 1939 a prorogé jusqu'au 31 mai 1942 le mandat des députés élus en mai 1936

Biographies

Né le 1er septembre 1897 à Sorèze (Tarn).

Député de l'Aude de 1928 à 1942. Sous-Secrétaire d'Etat aux Beaux-arts du 3 juin 1932 au 28 janvier 1933.

Ministre des Postes, Télégraphes et Téléphones du 26 octobre 1933 au 27 janvier 1934. Ministre de l'Industrie du 30 janvier au 7 février 1934.

Après des études à l'école de Sorèze, puis au lycée de Carcassonne et au lycée Henri-IV, Jean Mistler entre à l'Ecole normale supérieure et est reçu à l'agrégation de lettres. De 1921 à 1925, il est attaché culturel à la légation de France en Hongrie et est chargé de cours à l'Université de Budapest, puis devient chef de service au ministère des Affaires étrangères.

En 1928, il se présente aux élections législatives, comme radical-socialiste, dans la circonscription de Castelnaudary. Il est élu le 29 avril, au second tour de scrutin, par 8.339 voix contre 5.476 à Rivière, son principal adversaire. Membre de la commission des affaires étrangères et de la commission de l'aéronautique, il interpelle le gouvernement sur les résultats des négociations engagées avec les Etats-Unis à la suite des propositions du président Hoover (1931). Nommé sous-secrétaire d'Etat chargé des Beaux-arts dans le 2e cabinet Herriot, il reste dans le cabinet Paul-Boncour.

Le 1er mai 1932, il est réélu par 9.674 voix contre 3.623 à Chalbert, S.F.I.O.

Il est conseiller général et maire de Castelnaudary.

Ses préoccupations, partant ses initiatives, sont variées : il souhaite la réduction du nombre des députés, s'intéresse à l'éducation nationale et demande à interpeller le gouvernement sur les mesures à prendre pour porter remède à la disproportion existant entre le nombre des diplômés de l'enseignement secondaire et supérieur et le nombre d'emplois ou de places disponibles dans les carrières administratives et les professions libérales.

Ministre des Postes, télégraphes et téléphones dans le cabinet Albert Sarraut, Jean Mistler le reste dans le cabinet Chautemps, puis il devient ministre du Commerce et de l'industrie dans le 2e cabinet Daladier.

La France traverse alors une période fort agitée. La journée du 6 février 1934 entraîne le départ du cabinet Daladier et marque la fin de la carrière ministérielle de Jean Mistler, d'ailleurs injustement fort maltraité par une certaine presse en même temps que les plus jeunes de ses collègues du cabinet. Une réforme électorale semble à beaucoup nécessaire. Selon Frossard, elle « peut permettre au régime de se sauver car il ne se sauvera qu'en se réformant ». Mistler est nommé par la commission du suffrage universel rapporteur des onze propositions de loi et des cinq propositions de résolution tendant à établir la représentation proportionnelle dans les élections législatives. Le 4 février 1936, il présente à la Chambre des députés son rapport, selon lequel « la tradition française est une tradition majoritaire » et demande d'écarter la représentation proportionnelle. La Chambre ne l'ayant pas suivi, il se démet de ses fonctions de rapporteur. Après s'être rallié à un contre-projet d'Alexandre Varenne, défendu par Richard, et prévoyant un scrutin de liste proportionnel, Jean Mistler, avec les radicaux et les socialistes, fait voter par la Chambre la question préalable, le 5 mars 1936, enterrant ainsi la réforme électorale.

Le 3 mai 1936, il est réélu au second tour par 8.538 voix sur 14.318 votants, après le retrait de Courrière, S.F.I.O. De 1936 à 1940, il préside la commission des affaires étrangères.

Le 17 février 1937, au cours d'une conférence devant la société des anciens élèves et élèves de l'Ecole libre des sciences politiques, il prononce cette phrase prophétique : « Je suis persuadé que le drame espagnol n'est qu'un tragique et affreux épisode mais que le vrai problème européen se joue encore sur le Danube ». Il ajoutait : « Nos intérêts vitaux sont tout autant du côté de la Bohême que du côté de l'Alsace, du côté du Danube que sur le Rhin. Car de même qu'une maille rompue dans les traités a emporté toute leur portée financière, de même une maille rompue dans la partie territoriale exposerait l'Europe sans défense à de nouvelles complications ».

Convaincu de la nécessité de l'union de tous les Français, Jean Mistler déclarait ce même jour : « Nous n'avons pas le droit de pousser nos querelles intérieures à un tel degré qu'on puisse croire à l'étranger qu'on déteste plus tel ou tel parti que l'ennemi qui viendrait de l'extérieur ».

C'est l'Anschluss, puis la démission à Londres d'Anthony Eden. Le 22 février 1938, Jean Mistler convoque la commission pour entendre Yvon Delbos, ministre des Affaires étrangères. Celui-ci rappelle les accords passés avec la Tchécoslovaquie et assure que le gouvernement tiendra ses engagements.

Le 8 décembre .1939, Mistler demande que la Société des Nations condamne l'agression de l'U.R.S.S. contre la Finlande et déclare que la seule garantie des pays restés neutres est « la victoire des alliés, des pays démocratiques ».

Le 9 juillet 1940, rapporteur de la commission du suffrage universel, il déclare que celle-ci lui a donné, à l'unanimité des vingt-trois membres présents, mandat de rapporter favorablement l'article unique du projet de résolution suivant : « La Chambre des députés déclare qu'il y a lieu de réviser les lois constitutionnelles ». Ce texte est adopté par 395 voix contre 3.

Le 10 juillet 1940, il vote le projet de loi constitutionnelle donnant tous pouvoirs au gouvernement de la République pour promulguer une nouvelle constitution qui sera ratifiée par la Nation.

Jean Mistler a écrit de nombreux articles, en particulier pour la Revue de Paris (de 1928 à .1940), de nombreux romans ou essais : Châteaux en Bavière (1925), Madame de Staël et Maurice ODonnel (1926), La vie d'Hoffmann (1927), Ethelka ou le Triomphe de Paris (1929), Vienne (1931), La maison du docteur Clipton (1932).




Né le 1er septembre 1897 à Sorèze (Tarn)
Décédé le 11 novembre 1988 à Paris

Député de l'Aude de 1928 à 1942
Sous-secrétaire d'Etat aux beaux-arts du 3 juin 1932 au 31 janvier 1933
Ministre des postes, télégraphes et téléphones du 26 octobre 1933 au 30 janvier 1934
Ministre de l'industrie du 30 janvier au 9 février 1934

(Voir première partie de la biographie dans le Dictionnaire des parlementaires français 1889-1940, Tome VII, p. 2478, 2479)

Nommé conseiller national de Vichy et maintenu dans ses fonctions de maire de Castelnaudary, Jean Mistler reçoit le maréchal Pétain le 13 juin 1942. Un mois plus tard, estimant qu'il ne peut assumer son mandat, il démissionne et s'installe à Paris. Il sera néanmoins radié du parti radical à la Libération en raison de son vote du 10 juillet 1940 en faveur du maréchal Pétain. Il déclarera par la suite : « Je n'ai ni le regret d'avoir fait de la politique, ni le regret qu'elle m'ait quitté »

Dès lors, il abandonne toute activité politique et se consacre à l'écriture, publiant notamment des nouvelles fantastiques : Le Vampire (1944) ; La femme nue et le veau d'or (1945), etc. Il collabore également à des ouvrages relatifs à Choderlos de Laclos, Madame de Staël, Gobineau et Benjamin Constant.

Co-directeur de la maison du Rocher de 1944 à 1947, Jean Mistler devient directeur général puis président de la Maison du Livre français en 1947 et, à partir de 1954, il assure des chroniques littéraires et musicales pour le journal L'Aurore.

Elu à l'Académie française en 1966, il en devient vite le pivot au point qu'il s'impose en 1973 pour la succession délicate de Maurice Genevoix au poste de secrétaire perpétuel. En 1985, âgé de 88 ans, il démissionne du secrétariat perpétuel et meurt trois ans plus à Paris.