Louis Le Sénéchal

1910 - 1977

Informations générales
  • Né le 2 octobre 1910 à Berck-sur-mer (Pas-de-Calais - France)
  • Décédé le 2 mars 1977 à Suresnes (Hauts-de-Seine - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Quatrième République - Assemblée nationale
Législature
IIe législature
Mandat
Du 17 juin 1951 au 1er décembre 1955
Département
Pas-de-Calais
Groupe
Socialiste
Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
IIIe législature
Mandat
Du 12 mars 1967 au 30 mai 1968
Département
Pas-de-Calais
Groupe
Fédération de la gauche démocrate et socialiste
Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
Ve législature
Mandat
Du 2 avril 1973 au 2 mars 1977
Département
Pas-de-Calais
Groupe
Parti socialiste et radicaux de gauche

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1940 à 1958 (La documentation française)



Né le 2 octobre 1910 à Berck-sur-Mer (Pas-de-Calais)
Décédé le 2 mars 1977 à Suresnes (Hauts-de-Seine)

Député du Pas-de-Calais de 1951 à 1955

Louis Le Sénéchal est né le 2 octobre 1910 à Berck-sur-Mer. Entré à l'Ecole normale d'Arras, il est nommé instituteur public à Marquise dans le Pas-de-Calais, où se déroule toute sa carrière d'enseignant et de représentant du peuple, qui le conduira aussi à devenir membre du Conseil académique de Lille. Tout au long de sa vie, Louis Le Sénéchal s'implique d'ailleurs beaucoup pour animer la vie associative, culturelle et sportive de son canton.

Militant au sein de la SFIO, Louis Le Sénéchal soutient activement, entre 1934 et 1936, les grèves des métallurgistes et des carriers, et devient secrétaire de l'Union locale des syndicats CGT de Marquise jusqu'en 1946. Se présentant en 1937 aux suffrages de ses concitoyens, il obtient son premier mandat, celui de conseiller général de Marquise, qu'il conserve par-delà la parenthèse de la guerre, jusqu'en 1976.

Durant la seconde guerre mondiale, Louis Le Sénéchal, recherché par les Allemands, doit quitter la région boulonnaise ; il entre dans la clandestinité dans les maquis du Lot, parmi les Francs-Tireurs-Partisans. A ce titre, il sera fait chevalier de la Légion d'honneur.

A la libération, Louis Le Sénéchal est élu maire de la ville de Marquise, poste auquel il sera reconduit jusqu'à sa mort en 1977. Il est également porté à la présidence du conseil général, en 1946, poste qu'il conserve pendant huit ans.

Candidat malheureux, parce qu'en troisième position seulement sur la liste socialiste, à l'élection de la première Assemblée nationale constituante (21 octobre 1945) ainsi qu'à celle de la première législature (10 novembre 1946), Louis Le Sénéchal est élu le 17 juin 1951 député de la première circonscription du Pas-de-Calais, car il est cette fois tête de liste SFIO. Sans apparentement - ce qui sera fatal à la liste MRP au profit du RPF, mais pas aux socialistes -, cette liste obtient malgré tout deux mandats avec 26 % des suffrages exprimés. Louis Le Sénéchal obtient même davantage de voix individuelles que le député sortant Henri Henneguelle, instituteur comme lui, dont la carrière politique fut très proche de la sienne, et à qui l'a lié tout au long de sa vie une amitié sans faille.

Dès son élection validée, le 6 juillet 1951, Louis Le Sénéchal est nommé membre de la Commission des moyens de communication et du tourisme, et de la Commission du suffrage universel, des lois constitutionnelles, du règlement et des pétitions. Il est désigné, par la Commission des moyens de communication et du tourisme, pour faire partie de la Commission de coordination chargée des questions relatives à la Communauté européenne du charbon et de l'acier.

Son activité de parlementaire se concentre principalement sur les domaines de l'aéronautique civile et des voies navigables, en plus de l'attention qu'il accorde, depuis l'Assemblée nationale, à son département (crise du textile, dégâts des orages, etc.). Il dépose notamment plusieurs rapports, au nom de la commission des moyens de communication et du tourisme, sur la question du statut du personnel naviguant professionnel de l'aéronautique civile, dossier sur lequel l'accord se révèle difficile. En octobre 1952, il est en première ligne, en tant que rapporteur, du débat sur le projet de loi sur ce statut, projet qui sera adopté par l'Assemblée puis amendé par le Conseil de la République au cours de cette législature. Louis Le Sénéchal intervient à de nombreuses reprises à la tribune, non seulement sur le statut du personnel naviguant de l'aéronautique, mais aussi dans d'autres débats sur les transports : SNCF, canaux du Nord et amélioration d'ensemble des voies navigables, etc.

Le 21 septembre 1951, votant en cela avec son groupe, Louis Le Sénéchal s'oppose à la loi Barangé-Marie sur l'école privée, qui divise la troisième force d'entrée de jeu. Il soutient le projet de communauté européenne du charbon et de l'acier le 13 décembre 1951. Il refuse successivement de voter la confiance à Antoine Pinay, le 6 mars 1952, et à Joseph Laniel, le 26 juin 1953. S'il vote en faveur de l'investiture de Pierre Mendès France, le 17 juin 1954, il lui retire cependant sa confiance le 4 février 1955, jour où le Président du Conseil doit abandonner son poste. S'opposant aux consignes de vote de son groupe, comme d'autres députés socialistes, il se prononce en faveur de la question préalable opposée par Edouard Herriot et le général Aumeran à la discussion de la ratification de la CED (Communauté Européenne de Défense) le 30 août 1954, vote équivalent au rejet du traité. Enfin, le 23 février 1955, il vote contre la confiance à Edgar Faure, qui l'obtient néanmoins, mais qui échoue lorsque Louis Le Sénéchal et, cette fois, la majorité de ses pairs, la lui refusent le 29 novembre 1955.

En 1956, pour des raisons de santé, Louis Le Sénéchal ne cherche pas à être réélu. Sortant néanmoins de sa demi-retraite, il est à nouveau élu député du Pas-de-Calais (sixième circonscription) en 1967, battu l'année suivante, mais réélu en 1973 ; ce n'est qu'en 1976, sa santé déclinant à nouveau, qu'il renonce définitivement à briguer le renouvellement de ses mandats. Il décède des suites d'une longue maladie à l'hôpital Foch de Suresnes, le 2 mars 1977.