Pierre Lepage

1909 - 1974

Informations générales
  • Né le 5 avril 1909 à Orbigny (Indre-et-Loire - France)
  • Décédé le 23 septembre 1974 à Toronto (Canada)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
IIe législature
Mandat
Du 25 novembre 1962 au 2 avril 1967
Département
Indre-et-Loire
Groupe
Union pour la nouvelle République-UDT
Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
IIIe législature
Mandat
Du 12 mars 1967 au 30 mai 1968
Département
Indre-et-Loire
Groupe
Union démocratique pour la V° République
Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
IVe législature
Mandat
Du 30 juin 1968 au 1er avril 1973
Département
Indre-et-Loire
Groupe
Union des démocrates pour la République
Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
Ve législature
Mandat
Du 2 avril 1973 au 23 septembre 1974
Département
Indre-et-Loire
Groupe
Union des démocrates pour la République

Biographies

Biographie de la Ve République

LEPAGE (Pierre)
Né le 5 avril 1909 à Corbigny (Indre-et-Loire)
Décédé le 23 septembre 1974 à Toronto (Canada)

Député d'Indre-et-Loire de 1962 à 1974

Fils d’un coiffeur, Pierre Lepage est né en avril 1909 à Orbigny. Il s’installe rapidement à Tours avec sa famille, où il poursuit sa scolarité au collège Saint-Maurice. Ses parents étant peu fortunés, il travaille dans un établissement industriel afin de mener à leur terme des études de comptabilité. Il se marie avec Mlle Léone Foreau en 1933. Comptable au sein des Établissements Mirault, à Joué-lès-Tours, il est également expert près les tribunaux. Son militantisme au sein de la CFTC nourrit un engagement politique tenace au fils des ans pour l’amélioration des conditions d’existence du monde du travail. Exempté du service militaire, il est mobilisé dans les services de santé pendant la Deuxième Guerre mondiale, au cours de laquelle il est prisonnier pendant un an.
En 1947, Pierre Lepage est élu conseiller municipal de Tours, sous les couleurs du MRP, puis adjoint, fonction qu’il occupe jusqu’en 1959. Il est élu conseiller général MRP du canton Tours-Sud en 1956. Favorable à la politique conduite par le général de Gaulle, il rompt avec le mouvement à l’occasion des élections municipales de mars 1959 et obtient le soutien de l’UNR, et notamment du député Jouhanneau, pour l’élection cantonale de juin 61, à la suite de laquelle il devient conseiller général du canton de Tours-Nord. Il est membre de section du Conseil économique et social de mars 1961 à 1962.
Aux élections législatives de novembre 1962, il remplace Louis Jouhanneau, qui ne se représente pas dans la deuxième circonscription d’Indre-et-Loire (Tours-Nord, Langeais, Château-Renault). Le programme est simple : « voter Lepage, c’est voter De Gaulle ». Largement en tête au premier tour, avec plus de 35 % des suffrages exprimés, il bat les candidats communiste et indépendant-paysan avec une large avance le dimanche suivant (50 % des suffrages exprimés), retrouvant le nombre de voix rassemblé par son prédécesseur.
Il appartient au groupe UNR-UDT, dont il suit tout au long du mandat les consignes de vote. Membre de la Commission des affaires culturelles, familiales et sociales, il défend en son nom quatre rapports en cours de mandat, en particulier en vue d’améliorer le Code de la sécurité sociale et de préciser l’usage du titre de conseiller social. Président de la caisse de sécurité sociale d’Indre-et-Loire pendant plusieurs mandats, également élu au niveau régional, il devient membre du Conseil supérieur de la mutualité et du Conseil supérieur du service social en 1963.
Ses interventions régulières portent essentiellement sur les affaires sociales et la santé publique, qu’il s’agisse de renforcer l’autorité des médecins inspecteurs de la santé, de la rationalisation de l’administration hospitalière et des difficultés de recrutement de son personnel, du manque de personnel dans les récentes DDASS. Il intervient sur le fonctionnement du régime de sécurité sociale et en particulier à l’occasion du débat sur l’assurance maladie des travailleurs non salariés des professions non agricoles. Expert près les tribunaux, il intervient également ponctuellement sur la situation difficile des greffiers et des greffes. Militant local du logement social, il alerte sur la crise du logement en général, et s’inquiète en particulier de la construction de logements adaptés aux personnes âgées.
En mars 1967, investi par le comité d’action pour la Ve République, le député sortant évoque longuement le Marché commun dans son journal de campagne, où il défend également ses interventions passées en faveur du logement social. Il rassemble 37,1 % des suffrages exprimés dès le premier tour, et est élu le 12 mars par 52,5 % des suffrages exprimés face au candidat de la FGDS.
Pierre Lepage siège dans le groupe UD-Ve République et accorde ses votes à ceux de son groupe. Il est à nouveau membre de la Commission des affaires culturelles, familiales et sociales, et du conseil supérieur de la mutualité. Au cours de la législature, il défend un rapport tendant à faire entrer des représentants de la mutualité dans les conseils des caisses d’assurance maladie et revient sur le manque de personnel dans les DDASS. Il est en outre membre de la délégation française à l’Assemblée de l’Atlantique-Nord en mai 1967.
Le 1er octobre 1967, réélu conseiller général UDR du canton de Tours-Nord, il devient vice-président du Conseil général.
Avec presque 4000 voix de plus qu’en 1967, Pierre Lepage obtient 47,3 % des suffrages exprimés au premier tour des élections législatives de juin 1968. Il lui manque moins de 1200 voix pour l’emporter, ce qui advient le dimanche suivant, 58 % des électeurs qui se déplacent le préférant alors à son concurrent socialiste, pourtant bénéficiaire des désistements communiste et du Centre (Progrès et démocratie moderne).
Ayant, comme beaucoup, fait campagne sur le danger marxiste, il retrouve les bancs du groupe UDR et continue de siéger dans la commission des affaires culturelles, familiales et sociales et du conseil supérieur de la mutualité. Il rejoint en avril 1969 la commission des lois constitutionnelles, de la législation et de l’administration générale de la République, et siège, en tant que membre titulaire ou suppléant, dans plusieurs commissions mixtes paritaires chargées d’étudier l’évolution des ordonnances relatives à la Sécurité sociale, de travailler à la réforme du système judiciaire et dans le domaine du logement. Il défend des rapports en leur nom, sur l’instauration du vote par correspondance pour les élections extra-politiques et le contrôle de la gestion des OPHLM. Pour répondre au développement de la législation sociale, il dépose une proposition de loi pour la création d’un titre de « conseil social ». Président du conseil des Prud’hommes d’Indre-et-Loire pendant plusieurs mandats, il milite pour une simplification de leur gestion et leur extension à l’ensemble du territoire. Il est en outre secrétaire de l’Assemblée nationale d’avril 1969 à avril 1970. Coresponsable du comité départemental pour le « oui » au référendum d’avril 1969, il mène campagne pour Georges Pompidou en vue de l’élection présidentielle qui suit et accorde ses votes avec ceux de son groupe tout au long de la législature.
Hésitant à se représenter aux législatives de 1973, en raison de son âge, Pierre Lepage décide finalement en novembre 1972 d’être à nouveau candidat. Il s’oppose alors au secrétaire fédéral de l’UNR : les instances nationales tranchent le contentieux en sa faveur, ce qui provoque la démission du second et une déstabilisation durable du parti dans le département. Dénonçant « l’aventure marxiste » que constitue le programme commun, il arrive en tête du premier tour des législatives le 4 mars 1973, avec 34,4 % des suffrages exprimés, son plus faible score relatif depuis qu’il est candidat, mais avec tout de même 3000 voix d’avance sur son concurrent socialiste. L’écart fond sérieusement le dimanche suivant, au point qu’il est élu avec à peine 22 voix d’avance. Son concurrent malheureux, Jean Lelong, candidat de l’union de la gauche socialiste et démocratique, dépose un recours au Conseil constitutionnel. Celui-ci entérine le résultat. Après rectification, l’écart n’est plus que de 14 suffrages. Peut-être Pierre Lepage doit-il sa réélection à la personnalité de son suppléant, le maire de Château-Renault, canton dans lequel il réalise son meilleur score.
Fidèle au groupe UDR, Pierre Lepage retrouve la commission des affaires culturelles, familiales et sociales et devient à l’automne membre du conseil supérieur de l’habitat à loyer modéré, membre de la commissions supérieure des allocations et juge titulaire à la Haute Cour de justice. Ancien administrateur du centre hospitalier régional de Touraine, il rapporte, en première puis en deuxième lecture, sur les modifications du code de la santé publique tendant à aligner sur les statuts du personnel hospitalier les personnels des maisons de retraite ou relevant de la DDASS. Il dépose une nouvelle loi proposant la création du titre de conseil social et intervient notamment pour défendre la hausse des pensions des veuves de guerre et préciser la situation des anciens militaires à nouveau salariés pour qu’ils bénéficient des pensions d’invalidité ou de vieillesse.
Président du groupe Amitié parlementaire France-Canada, il préside également à partir de juin 1973 l’association France-Canada. Fervent catholique, il promeut la cause de Marie de l’Incarnation, Ursuline de Tours première religieuse missionnaire envoyée au Canada au XVIIe siècle. Coordonnateur en 1972 de tricentenaire de sa mort, il est créé commandeur de l’Ordre de Saint-Grégoire-le-Grand par le pape Paul VI en janvier 1974.
Pierre Lepage ne se représente pas aux élections cantonales de 1973 mais siège à partir de novembre au Conseil régional de la Région Centre. Après une longue hésitation, il choisit de soutenir Jacques Chaban-Delmas à l’élection présidentielle de 1974, alors que son suppléant soutient Valéry Giscard d’Estaing et que de nombreux cadres départementaux de l’UNR suivent le député-maire de Tours Jean Royer.
Pierre Lepage décède le 23 septembre 1974, lors d’une mission qu’il accomplissait à Toronto en tant que président de France-Canada. Son suppléant Jean Delaneau, maire de Château-Renault, lui succède à l’Assemblée.
Il était chevalier de la Légion d’honneur et commandeur de l’Ordre de Saint Grégoire le Grand.