Jean Locquin

1879 - 1949

Informations générales
  • Né le 6 juin 1879 à Nevers (Nièvre - France)
  • Décédé le 23 août 1949 à Saint-cloud (France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
XIe législature
Mandat
Du 10 mai 1914 au 7 décembre 1919
Département
Nièvre
Groupe
Parti socialiste
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
XIIe législature
Mandat
Du 16 novembre 1919 au 31 mai 1924
Département
Nièvre
Groupe
Parti socialiste
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
XIIIe législature
Mandat
Du 11 mai 1924 au 31 mai 1928
Département
Nièvre
Groupe
Parti socialiste
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
XIVe législature
Mandat
Du 29 avril 1928 au 31 mai 1932
Département
Nièvre
Groupe
Parti socialiste

Fonds d'archives

Un fonds Jean Locquin, issu d’un don, est conservé sous la cote 9 J aux Archives départementales de la Nièvre. Il représente 5,20 mètres linéaires. On y trouve de la correspondance, des dossiers liés à la vie parlementaire de Jean Locquin et des papiers de famille. Ces archives couvrent la période 1885-1950 et sont librement communicables. Elles sont décrites dans un répertoire numérique. De plus amples informations sont disponibles sur le site Internet des Archives départementales.

Biographies

Né le 6 juin 1879 à Nevers (Nièvre).

Député de la Nièvre de 1914 à 1932.

Fils de Victor Locquin, avocat originaire de Saulieu, qui s'adonna à l'agriculture après avoir préparé une agrégation de droit, Jean Locquin, petit-neveu d'un géologue bourguignon, Jean-Jacques Collenot, était issu par sa mère d'une vieille famille nivernaise. Docteur ès lettres, licencié en droit, il embrasse la carrière d'avocat et se lance, tout jeune, dans la politique ; à 19 ans, il adhère au parti socialiste, auquel il demeure indéfectiblement fidèle.

Il succède à son père à la mairie de Balleray dès 1908, devient conseiller général du canton en 1919, puis de 1924 à 1929 président du Conseil général de la Nièvre. Profondément attaché à sa province, Jean Locquin ne cesse, durant sa carrière politique, de défendre l'entité géographique et économique du Nivernais.

Il se présente pour la première fois aux élections législatives des 26 avril et 2 mai 1914 ; il est élu au second tour, dans la 1re circonscription de Nevers, par 9.760 voix contre 8.430 à Tricot, son principal adversaire, sur 18.540 votants.

Mobilisé le 7 août 1914 au 64e régiment d'infanterie territoriale, il est promu sous-lieutenant au 38e régiment le 19 juin 1915 ; il participe cependant aux travaux du parlement. Nommé secrétaire de la commission de la marine militaire, il est aussi membre de la commission de l'enseignement et des beaux-arts ainsi que de la commission de la révision constitutionnelle.

Au cours de la législature, il se fait remarquer dans tous les débats où sont en cause les questions fiscales, l'enseignement, les beaux-arts, les intérêts des anciens combattants ou leurs ayants droit, les arsenaux de la marine. Très au fait des questions agricoles qu'il a étudiées sous la direction de son père, il défend avec clairvoyance les intérêts des agriculteurs ; dès 1917, il propose une organisation méthodique de la culture du blé afin que le pays n'ait pas à s'approvisionner à l'étranger.

En 1919, il est réélu au second tour de scrutin, battant Piélin, chargé d'affaires au Comité des forges, par 8.760 voix contre 6.819 sur 17.431 votants.

Il demeure secrétaire de la commission de la marine militaire et devient secrétaire de la commission de l'enseignement et des beaux-arts. Son nom reste attaché à la défense de l'établissement national de Quérigny, spécialisé dans la fabrication des armes et du matériel de marine.

Au cours des discussions budgétaires de 1920 à 1924, il ne cesse de dénoncer la politique gouvernementale en matière d'armement naval, politique qui tend à la fermeture d'arsenaux et d'établissements nationaux pour en confier la fourniture à des industries privées. Convaincu de défendre les intérêts généraux du pays et les intérêts particuliers de sa région, il contribue à sauver les forges de La Chaussade.

Aux élections législatives de 1924, il est élu en tête de la liste du cartel des gauches qui emporte 3 sièges sur 4, avec 29.023 voix, le député sortant, Régnier, de l'union républicaine nationale, étant élu avec 26.269 voix.

Il entre à la commission des finances et demeure membre des commissions de l'enseignement et des beaux-arts puis devient rapporteur du budget de l'enseignement technique. Libéral en matière d'éducation nationale, il fait preuve d'un large esprit de tolérance religieuse et intervient dans les débats sur la réforme de l'éducation nationale.

Jean Locquin est partisan d'une politique de nationalisations ; il présente en 1924 avec ses amis socialistes une proposition de loi tendant à l'institution d'un office national du blé permettant à l'Etat d'acheter la récolte à un prix fixé d'un commun accord. Il demande aussi la nationalisation des forêts et signe une proposition tendant à la nationalisation des engrais. Il propose la création d'un office national de la viande.

Il plaide la cause du Crédit agricole, réclame la fondation d'une caisse nationale contre les calamités, souhaite la création d'une caisse d'avances aux communes en faveur des populations rurales. Réélu en 1928 avec 22.229 voix sur 64.399 suffrages, il demeure membre des mêmes commissions.

Au cours de cette législature, il continue à s'occuper activement des problèmes d'enseignement. Il rédige quatre rapports qui tendent à la création du conseil de la musique populaire, la réorganisation des théâtres nationaux, l'institution du cinéma national, la fondation de bourses en faveur des écoles d'art décoratif. Il est à l'origine de la convention appelée à sauvegarder le patrimoine artistique de la France. Persuadé de la valeur des échanges interculturels, il fait débloquer les crédits pour l'édification de la Casa de Velasquez à Madrid, où sont réunies l'Académie de France et l'Ecole des hautes études hispaniques.

En matière fiscale, il est partisan de l'allégement des impositions, en particulier de celles qui paralysent la production ; il soutient le vote d'une taxe sur le chiffre d'affaires.

Il subit un échec aux élections législatives de 1932. Il continue à administrer sa commune de Balleray jusqu'en 1934 pour devenir maire-adjoint, puis maire de Nevers en 1939 jusqu'à sa destitution par Vichy, en 1940.

Excellent avocat, grand travailleur, Jean Locquin consacre ses loisirs à la connaissance des arts. Diplômé de l'Ecole du Louvre, il avait publié une thèse sur La peinture d'histoire de 1747 à 1785 et un Catalogue raisonné de l'œuvre de J. Boudry, peintre des chasses de Louis XV. On lui doit un bel ouvrage sur Nevers et Moulins. Aquarelliste de talent, historien d'art, membre du conseil des musées nationaux, vice-président de l'Union centrale des arts décoratifs, il collabore assidûment à la Gazette des Beaux-arts et autres revues d'art. En tant que journaliste, il participe à l'élaboration de la revue la France active et devient codirecteur de la Tribune républicaine du Centre.

Avocat à la Cour d'appel de Paris, il continue de plaider.

Il est chevalier de la Légion d'honneur, commandeur de Saint-Grégoire-leGrand, grand-officier de l'Ordre yougoslave de Saint-Sava.




Né le 6 juin 1879 à Nevers (Nièvre)
Décédé le 23 août 1949 à Saint-Cloud (Seine)

Député de la Nièvre de 1914 à 1932

(Voir première partie de la biographie dans le Dictionnaire des parlementaires français, 1889-1940, Tome VI, p. 2289, 2290)

Jean Locquin conserve ses fonctions de maire de Nevers jusqu'à sa destitution par Vichy en 1941. Il abandonne alors la carrière politique.

Il meurt à Saint-Cloud, le 23 août 1949, à l'âge de 70 ans.