Philippe, François d'Albignac de Castelnau
1742 - 1806
Député d'Angoulême à l'Assemblée constituante de 1789, né au château de Triadoux (Généralité de Montpellier ), le 20 août 1742, mort à Londres, le 3 janvier 1806, il appartenait à une famille originaire du Midi de la France et transplantée ensuite en Normandie, qui a fourni plusieurs personnages distingués.
Il était évêque d'Angoulême depuis le 18 juillet 1784, quand il fut élu, par le bailliage de cette ville, le 27 mars 1789, député du clergé aux Etats généraux.
Le 2 juillet, en même temps que l'archevêque de Bourges et quelques autres membres du clergé, il protesta en ces termes, contre la délibération par tête dans les trois ordres réunis :
« Je déclare qu'étant porteur du cahier de l'ordre du clergé de la sénéchaussée d'Angoulême qui m'ordonne de maintenir le droit de voter par ordre, je dois m'abstenir de prendre part à aucunes délibérations des Etats généraux jusqu'au montent où j'aurai reçu des nouveaux pouvoirs de mes commettants, faisant pour eux toutes les réserves de droit et dont je demande acte.
À Versailles, dans la salle des Etats généraux, le 2 juillet 1789.
+ PH. FR., év. d' Angoulême ». (Arch. nat.)
À ce sujet, il fut interpellé, dans la séance du surlendemain, par un curé de sa province, M. Joubert, qui déclara que le cahier du clergé d'Angoulême était, au contraire, pour le vote par tête. « M. l'évêque d'Angoulême, dit le procès-verbal officiel, garda le silence. »
Plus tard, en février 1791, il fut l'objet d'une dénonciation à l'Assemblée à propos d'un de ses mandements, qualifié « d'incendiaire » par le directoire de la Charente.
D'Albignac de Castelnau se joignit aux premiers émigrés qui quittèrent la France et se rendit à Londres ; à la séance de la Convention du 7 décembre 1792, son nom fut cité dans un rapport de Chabot parmi les émigrés « tant prêtres que ci-devant seigneurs » qui intriguaient pour le rétablissement de la royauté.
Il mourut dans l'exil.