Alexandre, Théodore, Victor de Lameth

1760 - 1829

Informations générales
  • Né le 28 octobre 1760 à Paris ( - Généralité de Paris - France)
  • Décédé le 18 mars 1829 à Paris (Seine - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Présidence(s)

Présidence de l'Assemblée nationale
du 20 novembre 1790 au 4 décembre 1790

Mandat(s)

Régime politique
Révolution
Législature
Assemblée nationale constituante
Mandat
Du 5 avril 1789 au 30 septembre 1791
Baillage
Péronne - Roye - Amiens (Type : Bailliage)
Groupe
Noblesse
Régime politique
Seconde Restauration - Chambre des députés des départements
Législature
IIe législature
Mandat
Du 24 avril 1820 au 9 mai 1823
Département
Seine-Inférieure
Groupe
Opposition constitutionnelle
Régime politique
Seconde Restauration - Chambre des députés des départements
Législature
IVe législature
Mandat
Du 17 novembre 1827 au 18 mars 1829
Département
Seine-et-Oise
Groupe
Gauche

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889 (Adolphe Robert et Gaston Cougny)

Député en 1789, pair des Cent-Jours, député de 1820 à 1823 et de 1827 à 1829, né à Paris (Généralité de Paris, France) le 28 octobre 1760, mort à Paris (Seine) le 18 mars 1829 - frère de Charles Malo de Lameth (1757-1832), député aux Etats généraux et à la Constituante - Alexandre de Lameth entra en 1777 dans les gardes du corps du roi. Sous-lieutenant au Royal-Champagne le 30 juillet 1778, capitaine au Royal-cavalerie le 6 novembre 1779, aide-maréchal général des logis en 1782, il combattit, dans la guerre d'Amérique, sous les ordres du général Rochambeau, et fut fait, à son retour en France (mars 1785), colonel au 2e Royal-Lorraine.

Elu, le 5 avril 1789, député de la noblesse aux Etats généraux par le bailliage de Péronne, il imita la conduite de son frère Charles, prit parti pour le tiers état et pour les réformes et vota avec la gauche de l'Assemblée.

Empressé à se démettre, dans la fameuse nuit du 4 août, des privilèges dont il était le détenteur, il se signala encore par son ardeur à réclamer l'abolition de ceux du clergé et la réquisition des biens ecclésiastiques pour le payement des créanciers de l'Etat. Il se montra opposé au veto absolu, malgré l'opinion favorable de Mirabeau, fit rendre un décret contre les parlements, et soutint, d'accord avec son frère, que le droit de paix et de guerre appartenait à la nation. Son intervention dans cette circonstance et le discours qu'il prononça pour motiver son avis, lui valurent après la séance une ovation populaire. Aux acclamations de l'Assemblée, il présenta et fit adopter un plan de réorganisation militaire, écartant tout autre titre à l'avancement que le mérite et l'ancienneté. Il opina, sans restriction, pour la liberté des journaux, ne se prononça qu'avec réserves pour l'émancipation des noirs, et, le 20 novembre 1790, fut élu président par ses collègues.

Mais à partir de ce moment, il se sépara des plus avancés pour se rapprocher du parti de la cour. La fuite du roi et son arrestation à Varennes lui inspirèrent une motion tendant à envoyer une députation de l'Assemblée auprès de Louis XVI, pour le protéger contre l'irritation du peuple. A quelque temps de là, il reprocha à Robespierre et aux Jacobins de vouloir introduire l'insubordination dans l'armée. Lorsque la guerre eut été déclarée à l'Autriche, Alexandre de Lameth, promu maréchal de camp le 7 mai 1792, se rendit à l'armée du Nord, que commandait Luckner, traça le camp de Maulde, qui plus tard fut occupé par Dumouriez, puis passa à l'armée de La Fayette, dont il partagea la disgrâce, l'exil et la captivité en Autriche.

Il avait été décrété d'accusation, le 15 août 1792, à la suite de la découverte, dans l'armoire de fer, d'un mémoire de sa main en faveur des émigrés et des prêtres réfractaires. Il conserva sa gaieté, dans sa prison, où « il sautait en chantant une contredanse, pour ne pas perdre l'usage de ses jambes », dit Mme de Rémusat.

Au bout de trois ans, un échange de prisonniers et les instances de sa mère, sœur du maréchal de Broglie, lui firent recouvrer la liberté. Il se rendit alors en Angleterre, se lia à Londres avec les principaux membres du parti whig, Fox, Gray, etc. ; mais sa présence inquiéta Pitt, qui lui donna l'ordre de changer de résidence. Alexandre de Lameth alla rejoindre à Hambourg son frère Charles, et rentra en France avec lui sous le Consulat.
Appelé à administrer, comme préfet, le département des Basses-Alpes (23 germinal an XII), puis celui du Rhin-et-Moselle (12 pluviôse an XIII), celui de la Roër (3 mai 1806), et celui du Lot (19 février 1809), il fut fait membre de la Légion d'honneur en l'an XII, officier de cet ordre le 16 juillet 1811, créé baron de l'empire le 14 février 1810 et nommé maître des requêtes le 16 juillet 1811. « Ce n'est plus, écrivait en 1807 Mme d'Houdetot, cet homme élégant et recherché, que vous m'annonciez ; il est couperosé, il ne parle que de son département, il n'ouvre pas un livre et ne sait que sa place. »

La déchéance de Napoléon compta Alexandre de Lameth parmi ses partisans. Il quitta en 1814 le titre de baron de l'Empire, fut promu au grade de lieutenant général, et devint préfet de la Somme.

Toutefois il revint au parti de l'empereur pendant les Cent-Jours et accepta de lui, le 2 juin 1815, un siège à la Chambre des pairs : il y prit la parole pour repousser les mesures de rigueur adoptées par la Chambre des représentants contre les royalistes.

Le 2 juillet 1816, il demanda au ministre de la Guerre sa retraite de lieutenant-général après quarante ans de service.

Elu, le 24 avril 1820 député de la Seine-Inférieure, au collège de département, par 1 081 voix (1 853 votants. 4 080 inscrits), contre 678 voix à M. Ribard, en remplacement de M. Lambrechts, qui avait opté pour le Bas-Rhin, il siégea jusqu'en 1823 sur les bancs de l'opposition constitutionnelle, et prit une part active à la plupart des discussions importantes, combattant sans relâche le ministère Villèle, dont la politique lui semblait tendre à la violation de la Charte et au renversement de la monarchie constitutionnelle.

Non réélu en 1824, il rentra à la Chambre le 17 novembre 1827, comme député du 1er arrondissement de Seine-et-Oise (Pontoise), élu par 177 voix sur 261 votants et 290 inscrits, contre 62 à M. de Gouy-d'Arsy. Il reprit sa place à gauche et défendit avec talent les idées libérales.

Après sa mort, survenue en mars 1829, son frère Charles-Malo-François lui succéda comme député.

On a d'Alexandre de Lameth un certain nombre d'écrits politiques :
- son Rapport fait à l'Assemblée Constituante sur l'avancement militaire, avec des Observations préliminaires (1818) ;
- son Opinion sur la loi des élections (1820) ;
- son Opinion sur le retranchement proposé par la commission du budget relativement à l'instruction primaire (1821) ;
- Un électeur à ses collègues (1824) ;
- une Histoire de l'Assemblée constituante (1828-29), etc.

Date de mise à jour : juillet 2015