Charles, Louis, Victor de Broglie

1756 - 1794

Informations générales
  • Né le 22 septembre 1756 à Paris ( - Généralité de Paris - France)
  • Décédé le 27 juin 1794 à Paris (FDépartement de Paris - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Présidence(s)

Présidence de l'Assemblée nationale
du 13 août 1791 au 27 août 1791

Mandat(s)

Régime politique
Révolution
Législature
Assemblée nationale constituante
Mandat
Du 1er avril 1789 au 30 septembre 1791
Baillage
Colmar et Sélestat (Type : Bailliage)
Groupe
Noblesse

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889 (Adolphe Robert et Gaston Cougny)

Fils aîné de Victor François de Broglie (1718-1804), - ministre de la guerre du 13 au 15 juillet 1789 - Charles Louis Victor de Broglie fut député aux Etats généraux de 1789. Né à Paris (Généralité de Paris), le 22 septembre 1756, il fut exécuté à Paris, le 27 juin 1794.

Il débuta dans la carrière des armes sous les ordres de son père, successivement comme sous-lieutenant, capitaine et aide-major dans le régiment de Limousin-infanterie, et fut nommé, à 25 ans, colonel en second du régiment d'Aunis. Il servit aux Etats-Unis dans la guerre de l'indépendance, et fut nommé à son retour (1788) colonel du régiment de Bourbonnais et chef d'état-major au camp de Metz.

Le 1er avril 1789, le bailliage de Colmar et Schlestadt l'élut député de la noblesse aux états généraux, où il défendit constamment la cause du peuple, se réunit au tiers état et vota presque toujours avec la gauche, notamment le 24 décembre 1789, en faveur de l'égalité de droit de tous les citoyens aux emplois de la magistrature et de l'armée.

Membre des comités militaire et des rapports, il fut élu secrétaire de l'Assemblée en janvier 1790, et, chargé, le 2 mai 1791, de faire un rapport sur les troubles du Midi, fit licencier par décret, la légion d'Aspe, qui avait provoqué une émeute à Toulouse. Il prit la défense de son père (Voy. Victor-François de Broglie) accusé de conspirer avec les ennemis du dehors ; mais les désavoeux qu'il reçut du maréchal rendirent vains ses courageux efforts.

Elu président de l'Assemblée nationale du 14 au 31 août 1791, il demanda, à la fin de la session, à reprendre du service actif, et fut envoyé comme maréchal de camp à l'armée du Rhin sous les ordres de Luckner.

Il donna sa démission après le 10 août 1792, refusant de reconnaître le décret de déchéance porté contre le roi, et se retira à Bourbonne-les-Bains.

Bien qu'il eût protesté de son civisme dans une lettre adressée au président de l'Assemblée législative, il fut arrêté peu de temps après, enfermé dans les prisons de Langres, et remis en liberté. Mais s'obstinant à rester en France, il fut arrêté une seconde fois, traduit devant le tribunal révolutionnaire et condamné à mort le 26 juin 1794, à l'âge de 34 ans.

Il laissait quatre enfants de son mariage avec Mlle de Rauzan : la veille de son supplice, il lui recommandait de ne pas confondre la Révolution « avec les monstres qu'elle avait produits », et d'élever leurs enfants dans les principes de liberté de 1789. « Sans mépriser, a-t-il dit, ou dédaigner l'ancien régime, toute tentative de le rétablir me paraissait puérile, J'appartenais de cœur et de conviction à la société nouvelle, je croyais très sincèrement à ses progrès indéfinis ; tout en détestant l'état révolutionnaire, les désordres qu'il entraîne et les crimes qui le souillent, je regardais la Révolution française, prise in globo, comme une crise inévitable et salutaire. »

On a de lui : Mémoire sur la défense des frontières de la Sarre et du Rhin.