Mathieu de Buttafuoco

1731 - 1806

Informations générales
  • Né le 28 décembre 1731 à Vescovato (République de Gênes)
  • Décédé le 6 juillet 1806 à Bastia (Département du Golo - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Révolution
Législature
Assemblée nationale constituante
Mandat
Du 6 juin 1789 au 30 septembre 1791
Baillage
Corse (Type : Isle)
Groupe
Noblesse

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889 (Adolphe Robert et Gaston Cougny)

député aux Etats-Généraux de 1789, né à Vescovato (République de Gênes), le 28 décembre 1731, mort à Bastia (Dépatement du Golo) le 6 juillet 1806, il embrassa de bonne heure la carrière des armes ; en 1764, il était aide-major au régiment de royal-Corse.

Lors de la réunion de la Corse à la France, à laquelle les Génois venaient de céder leurs droits (1768), il devint un des principaux agents choisis par le ministre Choiseul pour traiter avec Paoli qui ne consentait qu'au protectorat français; Buttafuoco réussit à faire prévaloir l'annexion. Il était parvenu au grade de maréchal de camp, lorsque, le 6 juin 1789, la noblesse de l'île de Corse l'élut député aux Etats-Généraux; il siégea dans la minorité de résistance, et fut accusé par Mirabeau d'intelligences avec l'étranger; l'enquête ordonnée prouva simplement qu'il n'approuvait pas, dans ses lettres, la constitution civile du clergé. Ayant parlé contre Salicetti son compatriote, il eut à son tour à se défendre d'avoir provoqué des troubles à Bastia. Bien que, sur une réclamation des Génois, il eût déclaré à l'Assemblée que les Corses aimeraient mieux « se donner au diable qu'aux Génois (1791 ) », ses opinions rétrogrades lui aliénèrent ses électeurs: il fut plusieurs fois pendu en effigie, et, dans une lettre au club d'Ajaccio, Napoléon Bonaparte, alors lieutenant d'artillerie à Auxonne, l'attaqua avec une grande vivacité. Buttafuoco signa les protestations de la minorité, en date des 12 et 15 septembre 1791, contre les décisions de l'Assemblée constituante, et émigra après la session.

Il rentra en Corse, avec les Anglais, en 1794, et resta, à partir de ce moment, étranger à la vie politique.

Une curieuse collection de mémoires et d'ouvrages sur la Corse, qu'il avait réunie, fut détruite en 1768, pendant un pillage de sa maison. C'est lui qui avait été chargé par Paoli de correspondre avec J.-J. Rousseau, au sujet de la meilleure constitution à donner à la Corse.

Date de mise à jour: juillet 2018