Henry, Cardin, Jean-Baptiste d'Aguesseau de Fresnes

1752 - 1826

Informations générales
  • Né le 23 août 1752 à Paris ( - Généralité de Paris France)
  • Décédé le 22 janvier 1826 à Paris (Seine - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Révolution
Législature
Assemblée nationale constituante
Mandat
Du 21 mars 1789 au 14 mai 1790
Baillage
Meaux (Type : Bailliage)
Groupe
Noblesse

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889 (Adolphe Robert et Gaston Cougny)

Député à la Constituante de 1789, membre du Sénat conservateur et pair de France, né à Paris (Généralité de Paris), le 23 août 1752, mort à Paris (Généralité de Paris), le 22 janvier 1826, il était le petit-fils du chancelier d'Aguesseau. Il embrassa tout jeune la carrière illustrée par son aïeul, et débuta comme avocat du roi au Châtelet de Paris ; le 31 décembre 1774, il passa avocat général au parlement, puis, conseiller d'Etat, et, en 1783, grand-prévôt maître des cérémonies.

En 1789, la noblesse du bailliage de Meaux le choisit pour la représenter aux Etats généraux. Il fut un des premiers de son ordre à se réunir au tiers état, mais il eut à l'Assemblée un rôle effacé et se démit de ses fonctions le 14 mai 1790.

Non émigré, il devint suspect ; à la séance du 4 juin 1792, le capucin Chabot, dans son rapport sur le prétendu « Comité autrichien » de Paris, compta d'Aguesseau au nombre des gens soupçonnés de projeter et de réparer l'enlèvement du roi et la dissolution de l'Assemblée. L'Assemblée renvoya le rapport à ses comités et la dénonciation n'eut pas de suites. D'Aguesseau jugea prudent de se mettre à l'abri, et il se tint longtemps caché tantôt dans son château de Fresnes, tantôt dans un asile secret que lui avait ménagé un de ses serviteurs.

L'avènement de Bonaparte le rappela à la vie publique ; il fut, après le 18 Brumaire, nommé président du Tribunal d'appel de Paris ; le 4 juillet 1800, présentant les hommages de ce corps au chef du gouvernement, il le félicita sur ses victoires d'Italie. Trois ans après, il fut envoyé à Copenhague en qualité de ministre plénipotentiaire.

En 1805, Napoléon l'appela à faire partie du Sénat conservateur.

Louis XVIII le comprit à son tour, en 1814, sur la liste des pairs qu'il institua.

D'Aguesseau quitta la France pendant les Cent-Jours, revint avec la famille royale, et rentra à la Chambre des pairs. Il y fit partie de diverses commissions, notamment de la commission des « Douze », nommée pour la mise en accusation des prévenus de la conspiration militaire du 19 août. Il opina en faveur du projet de loi relatif à la contrainte par corps, qui lui parut réunir les dispositions diverses des lois déjà en vigueur. Dans la discussion, il répondit à ceux qui voulaient donner dans certains cas, à la détention pour dettes le caractère d'une peine à perpétuité, « que la loi proposée laissait un asile aux débiteurs malheureux, et qu'elle était indispensable pour mettre un terme aux incertitudes dans cette partie de la jurisprudence ». Il fit également partie (1817) d' une Société dont l'objet était l'amélioration du régime des prisons. Dans le procès du maréchal Ney, il vota pour la mort.

Déjà grand officier commandeur de l'ordre du Saint-Esprit dès 1783, d'Aguesseau reçut de Napoléon la croix de commandeur de la Légion d'honneur et le titre de comte. Il avait été reçu en 1787 à l'Académie française et maintenu par l'ordonnance royale du 21 mars 1816. Il était, à sa mort, le dernier survivant de l'ancienne Académie. Son successeur Brifaut, se tira adroitement de son éloge : « La mort, dit-il, a surpris M. d'Aguesseau à la Chambre des pairs, négligé par la renommée, pour laquelle il ne faisait plus rien, mais visité par la vertu, pour qui on peut toujours faire quelque chose. »

Date de mise à jour: juin 2018