Louis, Charles, Amédée de Faucigny-Lucinge

1755 - 1802

Informations générales
  • Né le 23 août 1755 à Cuisiat ( - Généralité de Bourgogne - France)
  • Décédé le 29 décembre 1802 à Aix-les-Bains (France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Révolution
Législature
Assemblée nationale constituante
Mandat
Du 15 décembre 1789 au 30 septembre 1791
Baillage
Bourg-en-Bresse (Type : Bailliage)
Groupe
Noblesse

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889 (Adolphe Robert et Gaston Cougny)

Député en 1789, né au château de la Motte, commune de Cuisiat (Généralité de Bourgogne, France), le 23 août 1755, mort à Aix-les-Bains, France), le 29 décembre 1802, il était issu d'une vieille famille de la Savoie. Il prit tout jeune du service en France, et devint, avant la Révolution, lieutenant-colonel au régiment de Normandie.

Le 3 avril 1789, le bailliage de Bourg-en-Bresse le choisit pour député suppléant de la noblesse aux Etats-Généraux. Admis à siéger à l'Assemblée, le 15 décembre de la même année, en remplacement de Garron de la Bévière, qui avait donné sa démission, Faucigny de Lucinge compta parmi les défenseurs de l'ancien régime. Opposé à toute réforme, il se signala par l'obstination de sa résistance aux idées nouvelles. Le 19 juin 1790, il tenta d'arrêter la lecture d'un rapport du vicomte de Macaye sur les troubles de Nîmes, et s'écria : « Il est bien singulier qu'on nous dise tant de sottises et que nous le souffrions! » Il combattit, le 21 juin, le projet de suppression des titres honorifiques; s'opposa à ce que les députés fussent tenus d'assister aux séances pendant le mois de juillet, à cause des fêtes de la Fédération, et prit vivement (21 août) la défense de son collègue de la droite, Lambert de Frondeville, dénoncé à l'occasion d'un écrit injurieux pour l'Assemblée. « Pour en finir dit-il au milieu du bruit, il n'y a qu'un moyen, c'est de tomber à coups de sabre sur ces gredins-là !» (Il désignait ainsi le côté gauche de la salle.) Mais il désavoua, quelques instants après, le mouvement qui l'avait égaré, et obtint « par ses excuses et ses témoignages de repentir », dit le Moniteur, la remise de la peine disciplinaire qu'il avait encourue. Ses sentiments restèrent d'ailleurs les mêmes. En 1791, il opina contre la diminution du traitement des ministres, « alléguant qu'il ne fallait pas mettre ces places au rabais, car elles n'étaient pas recherchées, depuis qu'elles n'offraient plus que la perspective de la potence et du carcan. » Il fut encore la cause d'un tumulte dans le débat sur le projet de remboursement de la dette exigible en assignats-monnaie, et, le 24 mai 1791, provoqua un scandale en interpellant le secrétaire qui faisait l'appel nominal et en lui ordonnant de l'appeler : « M. le comte de Faucigny-Lucinge. » Il est fou ! crièrent plusieurs membres de la majorité; d'autres réclamèrent son incarcération immédiate. Mais l'incident n'eut pas de suite.

Après s'être associé aux protestations de la minorité en date des 12 et 15 septembre 1791, M. de Faucigny-Lucinge émigra, vers la fin de la session, et se rendit à l'armée de Condé. Il passa ensuite en Angleterre, et mourut à Londres. Dans une lettre du 11 avril 1801, quelques mois avant sa mort, il écrivait à un ami: « Je vous confie que j'ai de l'émigration par-dessus la tête. » Et il signait : miniature-painter, Ponton-street, 22, Lewester-Square.

Date de mise à jour: août 2018