César, Guillaume de La Luzerne

1738 - 1822

Informations générales
  • Né le 7 juillet 1738 à Paris ( - Généralité de Paris France)
  • Décédé le 22 juin 1822 à Paris (Seine - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Présidence(s)

Présidence de l'Assemblée nationale
du 31 août 1789 au 9 septembre 1789

Mandat(s)

Régime politique
Révolution
Législature
Assemblée nationale constituante
Mandat
Du 27 mars 1789 au 7 décembre 1789
Baillage
Langres (Type : Bailliage)
Groupe
Clergé

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889 (Adolphe Robert et Gaston Cougny)

Député en 1789 et pair de France, né à Paris le 7 juillet 1738, mort à Paris le 22 juin 1821, petit-fils par sa mère de M. de Lamoignon-Malesherbes, il fit ses études au collège de Navarre, entra dans les ordres et fut nommé vicaire général de l'évêque de Narbonne.

Agent général du clergé en 1765, évêque de Langres en 1770, il prononça, à Notre-Dame, en 1774, l'oraison funèbre de Louis XV. Membre de l'assemblée des notables en 1787, il fut élu député du clergé aux états généraux, le 27 mars 1789, par le bailliage de Langres. Dans un mandement du mois de janvier précédent, il avait offert de consacrer la moitié de son revenu au soulagement de l'Etat.

Le 11 mai, il fit distribuer aux députés du clergé un Mémoire demandant la permanence de la distinction des trois ordres par l'établissement de deux Chambres. Mirabeau réfuta vivement cette idée de Chambre haute et de Chambre basse, la première étant une menace ou une défense contre la seconde. Battu sur ce point, M. de la Luzerne demanda d'accorder 300 députés de plus à la noblesse et autant au clergé. Cette proposition ne fut pas mieux accueillie, et Mirabeau la combattit encore dans ses Lettres à mes commettants. M. de la Luzerne présida l'Assemblée en août 1789 ; mais, attaché aux privilèges de son ordre, il se retira dans son diocèse après les événements des 5 et 6 octobre.

Malade et fort troublé de tout ce qu'il prévoyait, il envoya sa démission le 2 décembre 1789, par la lettre suivante :

« Clairvaux, le 2 décembre 1789.

« Monsieur le président, retenu depuis six semaines par une maladie douloureuse, affaibli par la violence de mes maux, incertain de leur terme, perdant l'espérance d'être de longtemps en état d'aller reprendre mes fonctions, je me détermine enfin avec une peine bien sensible à me démettre de la commission aux états généraux qui m'avait été donnée par le bailliage de Langres ; je vous supplie de présenter à l'Assemblée nationale mes regrets bien vifs de ne pouvoir plus coopérer à ses travaux et ma respectueuse reconnaissance des bontés dont elle m'a honoré.

« Je suis avec respect, Monsieur le président, votre très humble et obéissant serviteur,

« † L'EV. DUC DE LANGRES. »

Quelque temps après, il émigra, alla en Suisse, puis en Italie et se fixa à Venise. Là, en visitant et en soignant les prisonniers de guerre français dans les hôpitaux, il contracta le typhus et faillit en mourir.

Rentré en France en 1800, il donna, au Concordat, sa démission d'évêque de Langres, se consacra à l'étude et à la retraite et prêcha plusieurs fois avec un grand succès.

A la première Restauration, Louis XVIII l'appela auprès de lui, le nomma pair de France le 4 juin 1814, lui restitua, au retour de Gand, son titre de duc et son évêché, et obtint pour lui le chapeau de cardinal le 28 juillet 1817.

M. de la Luzerne a publié un grand nombre de discours et d'ouvrages dont les plus importants sont :
- Oraison funèbre de Charles-Emmanuel III, roi de Sardaigne (1773) ;
- Oraison funèbre de Louis XV (1774) ;
- Dissertation sur la liberté de l'homme (1808) ;
- Dissertation sur les églises catholique et protestante (1816) ;
- Sur la différence de la Constitution française et de la Constitution anglaise (1816) ;
- Sur la responsabilité des ministres (1816) ;
- Explication des Evangiles (1816).

On lui doit aussi des brochures politiques de circonstance et quelques articles de journaux.