Charles, Alexis de Brûlart de Genlis de Sillery

1737 - 1793

Informations générales
  • Né le 20 janvier 1737 à Paris ( - Généralité de Paris France)
  • Décédé le 31 octobre 1793 à Paris (Département de Paris - France )

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Révolution
Législature
Assemblée nationale constituante
Mandat
Du 27 mars 1789 au 30 septembre 1791
Baillage
Reims (Type : Bailliage)
Groupe
Noblesse
Régime politique
Révolution
Législature
Convention nationale
Mandat
Du 21 septembre 1792 au 31 octobre 1793
Département
Somme

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889 (Adolphe Robert et Gaston Cougny)

Député en 1789, membre de la Convention, né à Paris (Généralité de Paris) le 20 janvier 1737, exécuté à Paris (Département de Paris) le 31 octobre 1793, il était cousin du marquis de Puiseux qui fut secrétaire d'Etat, et appartenait à une ancienne famille de robe, originaire de la Champagne.

Il entra à quatorze ans dans la marine, conquit très rapidement le grade de lieutenant, puis celui de capitaine de vaisseau, et se distingua par sa bravoure dans plusieurs engagements, notamment au siège de Pondichéry ; blessé, fait prisonnier, et conduit en Angleterre, il y connut Ducrest de Saint-Aubin, s'éprit de la fille de son ami, à la vue de son portrait, et obtint l'autorisation de rentrer en France pour l'épouser (1762). La jeune comtesse de Genlis fut admise au nombre des dames d'honneur de la duchesse de Chartres (1770), tandis que son mari était fait capitaine des gardes du duc de Chartres, dont il ne tarda pas à devenir le confident.

Héritier de la terre de Sillery, il quitta alors pour le titre de marquis de Sillery celui de comte de Genlis, fut fait maréchal de camp, et fut élu (27 mars 1789) député de la noblesse aux états généraux par le bailliage de Reims. Il s'attacha à la politique du duc d'Orléans, et fit partie des comités de vérification, de rédaction, de judicature, des recherches, de la marine. À un député de Reims qui ne voulait pas s'écarter du mandat impératif qu'il avait reçu de voter par ordre, il répliqua que « l'honneur ne lui était pas moins cher qu'à son honorable codéputé ; qu'à la vérité les cahiers dont ils étaient chargés lui prescrivaient de voter par ordre ; mais qu'un autre article du même cahier laissait à la prudence des députés de faire tout ce qu'ils croiraient convenable pour le bien public ; que cet article, étant général, mettait les députés dans une liberté entière. »

II réclama la permanence des assemblées nationales, se prononça contre le veto absolu, vota pour que la déclaration des droits fût accompagnée d'une déclaration des devoirs, se mêla activement aux travaux de la commission chargée de réorganiser la marine, et fut secrétaire de l'Assemblée (14 juin 1791).

Le 13 septembre 1792, Sillery fut élu, par le département de la Somme, membre de la Convention, le 15e sur 17, par 174 voix (215 votants). Il remplit une mission près de l'armée de Champagne, et, lors du procès du roi, répondit au 3e appel nominal :

« Je vous déclare que je ne prononce pas comme juge de Louis. Mes commettants n'ont pas été assez insensés pour cumuler sur ma tête tous les pouvoirs. Je ne puis être accusateur et juge dans la même cause. C'est comme législateur que je prononce une mesure de sûreté générale. Si vous n'aviez pas aboli la royauté, nul de nous n'eut hésité à prononcer la mort. Aujourd'hui, si Louis est envoyé à l'échafaud, vous remplissez les vœux de tous ceux qui ont dans le cœur le fanatisme de la royauté, et ces vœux se reporteront sur un enfant intéressant par son âge, ses malheurs et son innocence. Citoyens, j'ai entendu parler d'une faction à laquelle on suppose des projets dangereux contre la liberté publique. Qu'on me la montre donc cette faction ; je la combattrai jusqu'à la mort. Je demande que Louis et sa famille soient bannis à perpétuité, mais que cette mesure n'ait lieu qu'à la paix. »

Il vota en outre pour l'appel et pour le sursis, et présenta un projet de loi pour fixer les récompenses et les indemnités dues aux officiers et soldats de la République, suivant la gravité des blessures reçues.

Devenu suspect aux révolutionnaires à cause de ses attaches avec le duc d'Orléans, il fut impliqué dans l'affaire des députés de la Gironde (3 octobre).

Condamné à mort le 30 octobre, il se confessa, prétend l'abbé Lothinger, à l'abbé Fauchet (Voy. ce nom), et fut conduit le lendemain au lieu de l'exécution avec vingt et un de ses collègues. Sillery monta le premier sur l'échafaud, salua le peuple, et se livra au bourreau.