Charles, François Marchal

1849 -

Informations générales
  • Né le 13 novembre 1849 à Coléah (Algérie)
  • Décédé à une date inconnue

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
VIIe législature
Mandat
Du 8 mai 1898 au 31 mai 1902
Département
Anciens départements d'Algérie

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1889 à 1940 (Jean Jolly)

Charles, François Marchal

Né le 13 novembre 1849 à Coléah (Algérie), date et lieu de décès non connus.

Député d'Alger de 1898 à 1902.

Issu d'une famille d'origine lorraine, Charles Marchal est né à Coléah en Algérie. Après des études classiques au Lycée d'Alger, il part à la Faculté de droit d'Aix. Licencié en droit, il revient aussitôt en Algérie pour s'engager comme volontaire dans l'artillerie.

Après avoir fait la campagne de Kabylie en 1871, il commence une carrière de publiciste en fondant un journal, La Jeune République. Puis, en 1878, il lance le premier quotidien d'Algérie, Le Petit Colon, dont il restera directeur pendant vingt ans, tout en collaborant à divers autres journaux tels l'Egalité de Marseille et le National d'Aix.

Elu en 1879 conseiller général du canton d'Affreville et délégué au Conseil supérieur d'Algérie, il joue en cette double qualité un rôle politique important qui le rend populaire.

Il se présente alors pour la première fois aux élections législatives du 8 mai 1898 comme candidat antijuif dans la 2e circonscription d'Alger et connaît au premier tour le succès avec 6.690 voix contre 4.351 à Mauguin, ancien député républicain et 1.341 à Gueirouard, radical.

A la Chambre des députés, politiquement rattaché aux indépendants, membre de la commission des chemins de fer et inscrit au groupe parlementaire de la défense nationale, il défend avec véhémence les colons d'Algérie contre ce qu'il pense être le seul péril qui menace à la fois la « France des Français » et « la Colonie des colons », à savoir les israélites.

A la suite d'une interpellation qui donna lieu à une succession de séances passionnées à la Chambre dans le courant du mois de mai 1899, il trace une fresque apocalyptique de l'Algérie, accusant les juifs d’être de mauvais citoyens, de mauvais soldats, et d’introduire la corruption tant dans la vie politique que dans la vie des affaires.

A l'origine du mal, selon lui : la naturalisation collective en 1870 de 38.000 juifs algériens, qu’il déclare indignes d'être citoyens français.

Ainsi, se heurte-t-il violemment en séance au député socialiste Gustave Rouanet, qui dénonce les violences antisémites et défend le décret Crémieux.

Marchal, quant à lui, réclame la non-assimilation des juifs algériens, des mesures à la fois autoritaires et protectrices pour les indigènes musulmans et enfin des libertés spéciales pour les colons. « La lutte antijuive ne peut être pour les républicains et libres penseurs, ni une guerre de religion, ni une guerre de race, déclare-t-il. C'est surtout une question de liberté, d'égalité, de patriotisme et de moralité. »
Lorsqu'il se représente aux élections de 1902, il est largement battu au second tour avec 3.826 voix, par Begey, conseiller général et conseiller municipal d'Alger, également défenseur des intérêts des colons mais profondément hostile à la politique de haine antijuive, qui emporte le siège avec 7.561 voix.