Charles Ceccaldi-Raynaud

1926 - 2019

Informations générales
  • Né le 22 juin 1926 à Bastia (Corse - France)
  • Décédé le 18 juillet 2019 à Balma (Haute-Garonne - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
Xe législature
Mandat
Du 2 mai 1993 au 17 juillet 1995
Département
Hauts-de-Seine
Groupe
Rassemblement pour la République

Mandats au Sénat ou à la Chambre des pairs

Sénateur
du 2 octobre 1995 au 30 septembre 2004

Biographies

Biographie de la Ve République


CECCALDI-RAYNAUD Charles

Né le 25 juin 1925 à Bastia (Haute-Corse)

Décédé le 18 juillet 2019 à Balma (Haute-Garonne)


Député des Hauts-de-Seine de 1993 à 1995

Sénateur des Hauts-de-Seine de 1995 à 2004


Charles Mathieu Ceccaldi-Raynaud est né le 25 juin 1925 à Bastia (Corse). Son père, Joseph Napoléon Ceccaldi est postier ; sa mère, Marie, directrice d’école. Charles Ceccaldi-Raynaud perd très jeune son père, qui décède en 1927, à l’âge de 30 ans. Sa mère épouse en secondes noces Louis Raynaud, qui adopte son beau-fils au moment de sa majorité. Charles Ceccaldi ajoute alors le nom de son beau-père à son propre patronyme. Il prend donc le nom de Ceccaldi-Raynaud.

Charles Ceccaldi-Raynaud fait une partie de ses études au Maroc, puis, après l’obtention de son baccalauréat, s’inscrit à la faculté de droit d’Oran, en Algérie. Il prépare et soutient une thèse intitulée « Socialisme et corporatisme en France » et devient par conséquent docteur en droit. Puis, il prête serment d’avocat en novembre 1949. Il passe le concours de commissaire de police en 1951 et exerce cette fonction de 1951 à 1953. En 1954, il intègre le gouvernement général de l'Algérie française, comme « chef du service de la réglementation », avant d’être nommé administrateur des services civils de l'Algérie en 1957. Il épouse en décembre 1948 Janette Gianni. Le couple aura deux enfants dont Joëlle, née à Alger en février 1951.

Ses premiers engagements politiques sont du côté gauche de l’échiquier politique. En 1950, il adhère à la section d’Alger de la Section française de l’Internationale ouvrière (SFIO). Il tente d’être investi sous cette étiquette à l'élection de l'Assemblée algérienne, en vain. Cela ne l’empêche pas, en 1955, de prendre la tête de la fédération SFIO d’Alger. Mais cette ascension met en ébullition ladite fédération. Charles Ceccaldi-Raynaud est accusé d’avoir usé de méthodes peu orthodoxes. Il est exclu le 23 juin 1956 par la commission fédérale des conflits de la SFIO, puis réintégré le 6 décembre par la commission nationale des conflits du parti. Mais il ne se reconnaît pas dans la politique algérienne de Guy Mollet, secrétaire général de la SFIO et président du Conseil des ministres, politique très clivante qui provoque de nombreux remous au sein de la gauche. Charles Ceccaldi-Raynaud quitte l’Algérie avec sa famille pour s’installer dans la région parisienne. Lors des élections municipales de mars 1959, il est élu conseiller municipal de Bondy sur la liste de Maurice Coutrot, maire SFIO de la ville et conseiller général du canton de Bondy depuis 1945, sénateur depuis 1958. Mais son implantation à Bondy est brève. L’année suivante, il devient directeur de l’office d’HLM de Puteaux.

En 1965, il entre au conseil municipal de la ville en étant élu sur la liste de Georges Dardel, maire socialiste de Puteaux depuis 1948, qui en fait son quatrième adjoint. Il devient dans la foulée secrétaire de la fédération de la SFIO des Hauts-de-Seine. En octobre 1967, un grave accident de voiture éloigne Georges Dardel de la mairie. Charles Ceccaldi-Raynaud exerce alors les fonctions de maire par intérim. En février 1969, le comité directeur de la SFIO obtient la démission de Georges Dardel, tandis que Charles Ceccaldi-Raynaud est exclu du parti en raison de sa proximité avec des gaullistes locaux. Il est tout de même élu maire par le conseil municipal. Sur le plan politique, Charles Ceccaldi-Raynaud adhère successivement au Parti de la démocratie socialiste (PDS) puis au Mouvement démocrate socialiste de France, deux petits partis de centre-gauche hostiles aux alliances entre socialistes et communistes. Lors des élections municipales de 1971, Georges Dardel se présente contre celui qui lui a succédé dans le fauteuil de maire. Il obtient même l’investiture du Parti socialiste (nouveau nom de la SFIO depuis 1969) que convoitait Charles Ceccaldi-Raynaud. Ce dernier reçoit en revanche le soutien d’Achille Peretti, le puissant maire gaulliste de Neuilly-sur-Seine et président de l’Assemblée nationale. Aussi, la droite ne présente pas de candidat et soutient directement Charles Ceccaldi-Raynaud. La campagne est d’une rare violence. Elle est notamment marquée par l’affaire de la « fusillade de Puteaux », un échange de coups de feu entre colleurs d’affiches qui se solde par la mort d’un membre de l’équipe de Georges Dardel. En dépit de cette tragédie, Charles Ceccaldi-Raynaud est largement réélu maire de la ville. Il adhère dans la foulée au parti gaulliste, l’UDR (Union des démocrates pour la République). Deux ans plus tard, lors des élections cantonales de septembre 1973, il conquiert le canton de Puteaux contre Georges Dardel, achevant ainsi de prendre le contrôle politique du secteur. Il est réélu dans le canton de Puteaux sans interruption jusqu’en mars 1989, date à laquelle il démissionne de son mandat de conseiller général, fonction reprise par sa fille, Joëlle Ceccaldi-Raynaud. En 1976, il devient conseiller régional d’Île-de-France. Il devient vice-président de la région en 1986, première année où les conseillers régionaux sont élus.

Par ailleurs, Charles Ceccaldi-Raynaud est depuis 1988 le suppléant de Nicolas Sarkozy, maire de Neuilly-sur-Seine, et député RPR (Rassemblement pour la République, nouveau nom du parti gaulliste depuis 1976) de la 6e circonscription des Hauts-de-Seine. Pour les élections législatives de 1993, il est à nouveau le suppléant de Nicolas Sarkozy. Malgré la présence de Marie-Caroline Le Pen, candidate Front national et fille aînée de Jean-Marie Le Pen, Nicolas Sarkozy est élu dès le premier tour avec 64,90 % des suffrages exprimés. A l’échelle nationale, la droite remporte une victoire écrasante. Cette déferlante bleue débouche sur une nouvelle cohabitation. Le président de la République, François Mitterrand, doit se résoudre à nommer un Premier ministre issu des rangs de la droite. Jacques Chirac pousse son ami et plus proche conseiller, Edouard Balladur. Nommé Premier ministre par François Mitterrand, celui-ci compose un gouvernement RPR-UDF. Nicolas Sarkozy est ministre du Budget et de la communication, avec la fonction supplémentaire de porte-parole du gouvernement. Il laisse ainsi son siège de député à Charles Ceccaldi-Raynaud.

A l’Assemblée nationale, Charles Ceccaldi-Raynaud est membre du groupe RPR et de la commission des finances, de l’économie générale et du Plan. Il présente des amendements au projet de loi relatif à la maîtrise de l’immigration en juin 1993, et au projet de loi relatif à la Banque de France, à l’assurance, au crédit et aux marchés financiers, en décembre 1993.

En juillet 1994, il intervient sur le projet de loi « Pasqua » d’orientation pour l’aménagement et le développement du territoire. Au fur et à mesure qu’approche l’élection présidentielle de 1995, les tensions se creusent au sein du RPR. Le mandat de François Mitterrand arrive à son terme. La droite semble promise à la victoire. Mais plusieurs proches de Jacques Chirac se méfient d’Edouard Balladur. A leurs yeux, le Premier ministre s’active en coulisses pour briguer l’Elysée. Or, c’est précisément pour ce motif que Jacques Chirac a refusé de retourner à Matignon et a préféré y placer Edouard Balladur : pour se préparer sereinement à conquérir la présidence de la République. Cette situation force les cadres du RPR à choisir leur camp. Nicolas Sarkozy fait partie des premiers à rallier officiellement Edouard Balladur. Il devient l’un des rouages essentiels du dispositif du Premier ministre et le principal porte-parole de sa campagne. Son nom figure en tête de la liste des potentiels « premier ministrables » en cas de victoire d’Edouard Balladur. Au soir du premier tour, avec 20,84 %, Jacques Chirac termine second derrière le candidat socialiste Lionel Jospin (23,30%), mais devant Edouard Balladur (18,58%). L’élimination d’Edouard Balladur, permet à Jacques Chirac, qui dispose d’un confortable réservoir de voix, de triompher au second tour face à Lionel Jospin par 52,64 %. Jacques Chirac nomme à Matignon un de ses plus proches lieutenants, Alain Juppé, et le charge de constituer un gouvernement de fidèles avec la consigne d’être intraitable avec les soutiens d’Edouard Balladur. Aussi, le premier d’entre eux, Nicolas Sarkozy, en raison de son implication dans la campagne d’Edouard Balladur n’est plus membre du gouvernement.

Il souhaite retrouver son siège de député. Charles Ceccaldi-Raynaud démissionne donc de l’Assemblée nationale en juillet 1995. Une élection partielle est organisée dans la 6e circonscription des Hauts-de-Seine au mois de septembre. En dépit de la présence de Marie-Caroline Le Pen pour le FN et d’un dissident du RPR, Gérard-Roger Avril, Nicolas Sarkozy culmine en tête du premier tour, avec 60,44 % des suffrages exprimés. Le taux de participation étant bas, à la hauteur de 36 % des inscrits, un second tour est organisé. Nicolas Sarkozy l’emporte par 75,96 % contre 24,04 % pour Marie-Caroline Le Pen.

Charles Ceccaldi-Raynaud obtient cependant un autre mandat parlementaire. Lors des élections sénatoriales du 24 septembre 1995, il est placé en seconde position de la liste RPR menée par Charles Pasqua, ancien ministre de l’Intérieur, sénateur du département pendant de nombreuses années et surtout, président du conseil général. Les Hauts-de-Seine sont un des meilleurs fiefs du RPR et Charles Pasqua en est un des principaux hommes forts. L’élection de Charles Ceccaldi-Raynaud est ainsi assurée. La liste RPR arrive première avec 32,95 % et obtient trois des sept sièges à pourvoir. Charles Ceccaldi-Raynaud siège au Sénat pendant neuf ans, d’abord au groupe RPR (1995-2002) puis de celui de l’Union pour un mouvement populaire (UMP) jusqu’en 2004. Membre de la commission des lois, ce juriste de formation consacre une bonne partie de ses interventions aux questions de justice, de libertés et d’immigration. Il s’oppose, entre autres, au projet de loi relatif à l’entrée et au séjour des étrangers en France du gouvernement de Lionel Jospin en 1998 et, l’année suivante, à la ratification du traité d’Amsterdam modifiant le traité de Maastricht, au nom de l’attachement à la souveraineté de la France.

Lors des élections de mars 2004, Charles Ceccaldi-Raynaud retrouve son siège de conseiller général, occupé jusqu’à présent par sa fille. Il remporte le canton de Puteaux dès le premier tour avec 50,52 %. Réélu à la tête de Puteaux sans interruption depuis 1971, il doit subir une importante opération en avril 2004 et laisse par conséquent le fauteuil de maire à sa fille Joëlle Ceccaldi-Raynaud, membre du conseil municipal et adjointe au maire depuis 1995. Il ne se représente pas aux élections sénatoriales du 26 septembre 2004 mais, un an après, à l’issue de sa convalescence, il demande à sa fille de quitter ses fonctions de maire. Mais celle-ci refuse de démissionner, estimant que son père n’est plus en état de diriger la ville. Ce refus en septembre 2005 déclenche une violente bataille entre le père et la fille. Charles Ceccaldi-Raynaud monte même une liste dissidente contre sa fille lors des élections municipales de 2008. Mais avec 12,35 % des voix, sa liste termine en dernière position, loin derrière celle de sa fille (48,90%). Au second tour, celle-ci triomphe avec 52,98 % tandis que sa propre liste perd 900 voix. Elle n’obtient que 7,75 % et un seul siège. Charles Ceccaldi-Raynaud ne peut même pas siéger au conseil municipal, en vertu d'une règle interdisant que trois membres d'une même famille y siègent. Or, son petit-fils, Vincent Franchi, le fils de Joëlle Ceccaldi-Raynaud, est élu conseiller municipal sur la liste de sa mère.

Charles Ceccaldi-Reynaud profite de sa retraite politique pour écrire : il publie en 2015 un ouvrage de témoignage sur sa guerre d’Algérie en tant que jeune commissaire de police, La Guerre perdue d’Algérie (avec une préface de l’historien franco-algérien Sadek Sellam ). Il y relate sa révolte et ses actes de résistance face à la torture et aux atrocités commises par l’armée française. Celui que l’on surnommait le « Renard argenté » décède le 18 juillet 2019 à Balma, commune située à quelques kilomètres de Toulouse.