Marcel Delaune

1855 - 1927

Informations générales
  • Né le 13 octobre 1855 à Lille (Nord - France)
  • Décédé le 26 janvier 1927 à Paris (Seine - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
VIIe législature
Mandat
Du 8 mai 1898 au 31 mai 1902
Département
Nord
Groupe
Union démocratique
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
VIIIe législature
Mandat
Du 27 avril 1902 au 31 mai 1906
Département
Nord
Groupe
Union démocratique
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
IXe législature
Mandat
Du 20 mai 1906 au 31 mai 1910
Département
Nord
Groupe
Union républicaine

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1889 à 1940 (Jean Jolly)

Né le 13 octobre 1885 à Lille (Nord), mort le 36 janvier 1927 à Paris.

Député du Nord de 1898 à 1910.

Marcel Delaune naquit à Lille le 13 octobre 1855, où son père, Lillois d'origine, était industriel. Il entra à l'Ecole polytechnique à 20 ans, en 1875, et s'établit distillateur-rectificateur à Seclin (Nord). Il était entré au Conseil général du département du Nord avant de se présenter à la députation. Il avait épousé une Lilloise et, de cette union, naquit une fille, Anne, qui devint Mme Maurice Colrat de Montrozier, femme de l'ancien député, ancien ministre.

Lors des élections générales législatives des 8 et 22 mai 1898, le député sortant de la cinquième circonscription de Lille, Jean-Baptiste Coget ne se représentant pas, le Congrès républicain de cette circonscription le désigna comme candidat. Il obtint dès le premier tour de scrutin, le 8 mai, les trois quarts des suffrages et fut élu par 11 496 voix sur 15 618 votants et 3 383 voix à Samson, adjoint au maire de Lille.

Au renouvellement de 1902, il passa aussi dès le premier tour de scrutin, le 27 avril, avec, là encore, les trois quarts des voix, c'est-à-dire 14 070 suffrages contre 5 194 à Ragheboom, sur 19 945 votants.

Il n'en fut pas de même aux élections générales de 1906. En tête au premier tour, le 6 mai, avec 10 814 voix sur 22 204 votants, contre 7 526 à Potié et 3 770 à Ragheboom, il passa au scrutin de ballottage du 20 mai avec à peine 1 000 voix d'avance, totalisant 11 417 voix sur 22 024 votants et 10 657 à Poitié, seul maintenu contre lui. Craignant peut-être la désaffection du corps électoral, il ne sollicita pas, en 1910, le renouvellement de son mandat et abandonna la vie publique.

Patronné par le Congrès républicain de la cinquième circonscription de Lille, il se présenta comme le champion d'une politique républicaine respectueuse de la liberté religieuse et des droits du pouvoir civil, mais ennemie de toute compromission avec les « dangereuses doctrines du collectivisme ». Contre l'abolition des lois scolaire, militaire, et contre la suppression du concordat, il préconisait la réforme du régime fiscal, mais sans l'établissement d'un impôt sur le revenu ; partisan, dans le domaine agricole, de la création des Chambres d'agriculture, il se montrait un farouche adversaire des bouilleurs de cru ; pour le progrès social, il estimait nécessaire la création des retraites pour la vieillesse ; enfin, il mettait l'institution du scrutin de liste avec représentation proportionnelle au nombre des réformes à effectuer et résumait ses convictions en cette brève formule : « ni réaction, ni révolution ».

À la Chambre, il siégea parmi les membres de l'Union républicaine. Il appartint à diverses Commissions, dont celle des colonies (1898) et celle des boissons (1909). Ce fut surtout sa qualité de distillateur qui orienta son activité à la Chambre. Si l'on excepte, en effet, quelques propositions de loi d'intérêt strictement local en 1996 et 1908, les propositions de loi dont il fut l'auteur ont trait soit au régime fiscal des alcools dénaturés et au régime des alcools (1898), soit au régime des boissons (1900) ou encore au tarif douanier applicable aux graines de betteraves (1904,1906). La discussion des budgets, à laquelle il participa souvent (exercices 1899, 1900, 1902, 1904, 1909), retint à peu près exclusivement son attention en matière d'alcools, de dénaturation de ceux-ci ou de distillation. Il intervint aussi lors de la discussion d'une proposition de loi d'amnistie (1904), de projets de loi relatifs au renvoi de la classe 1903, ou au mouillage des vins, à l'abus du sucrage, à la crise viticole et à la viticulture (1907). Fidèle aux convictions qu'il avait exprimées dans ses professions de foi, s'il avait voté le service de deux ans et la loi d'assistance aux vieillards, il vota contre la loi de séparation des Eglises et de l'Etat.

Ne s'étant pas représenté en 1910, il présida, à Seclin, aux destinées de son entreprise de distillerie et mourut à Paris le 26 janvier 1927. Il était âgé de 72 ans.