Daniel, Vivien, Michel Bergey

1881 - 1950

Informations générales
  • Né le 19 avril 1881 à Saint-trélody-près-lesparre (Gironde - France)
  • Décédé le 31 décembre 1950 à Saint-emilion (Gironde - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
XIIIe législature
Mandat
Du 11 mai 1924 au 31 mai 1928
Département
Gironde
Groupe
Non inscrit
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
XIVe législature
Mandat
Du 22 avril 1928 au 31 mai 1932
Département
Gironde
Groupe
Députés indépendants

Biographies

Né le 19 avril 1881 à Saint-Trélody près Lesparre (Gironde), mort le 31 décembre 1950 à Saint-Emilion (Gironde).

Député de la Gironde de 1924 à 1932.

Daniel Bergey appartenait à une modeste famille de cultivateurs. Dès qu'il en eut la force, il dut participer au travail de la terre pour aider les siens. Son enfance fut sinon sans joie, du moins austère. Mais, bientôt, une vocation religieuse l'attirait qu'il ne cacha plus à sa famille lorsqu'il eut la certitude de cet appel.

Il entre alors au petit séminaire où désormais seules les études occupent sa vie, pour la préparation au grand séminaire. Sa résistance physique formée à la. glèbe lui permet de s'adapter à la rude discipline du lever au petit jour et aux différents exercices tant physiques qu'intellectuels auxquels il est soumis. Il termine brillamment son cycle, et l'Ecole supérieure de Théologie lui ouvre ses portes. Il passe avec succès tous ses examens malgré une santé qui devient déficiente. Il crache le sang et est tenu pour tuberculeux. Il passe outre et va de l'avant en dépit de tous les diagnostics. Il est ordonné prêtre en 1904. On lui confie un. court ministère à Sadirac où il ne restera qu'un an puis c'est sa nomination à Saint-Emilion en qualité de vicaire de son oncle, l'abbé Philippot, auquel il succède comme curé en 1911. Orateur et polémiste de qualité exceptionnelle, il est sollicité de toutes parts pour porter la contradiction dans les réunions publiques. Il devient un militant d'action catholique de premier plan et participe à toutes les manifestations, fréquentes à cette époque, où les luttes religieuses agitent l'opinion.

Lorsque éclate la guerre de 1914, il est réformé pour raison de santé. Mais son patriotisme ne peut l'admettre et il s'engage comme aumonier militaire à la 36e division d'infanterie. Ce sera le point de départ d'une grande épopée. Prodigieux entraîneur d'hommes, il est partout où l'orage gronde : au Chemin des Dames en 1915, il part à la tête des renforts et tombe grièvement blessé par un éclat d'obus qui perfore un de ses poumons. L'année suivante il est à Verdun, et en 1917 il retourne au Chemin des Dames avec ses « Poilus de France » auxquels il avait donné son cœur et dont il avait gagné la confiance et l'admiration.

Il est fait Chevalier de la Légion d'honneur sur le champ de bataille, est blessé 4 fois, cité 6 fois, reçoit la Croix de guerre avec palmes, la Croix du Poilu belge, et la rosette d'Officier d'Académie au titre militaire.

Démobilisé il regagne son presbytère et retrouve ses paroissiens de Saint-Emilion. Il consacre ses rares moments de liberté à la poésie et compose avec bonheur des poèmes gascons pleins de sensibilité dont il ne publiera qu'un seul volume en 1923.

Mais sa renommée est telle que son propre Archevêque insiste auprès de lui pour qu'il fasse acte de candidature aux élections générales législatives du 11 mai 1924. Il se laisse fléchir et prend la tête de la liste d'union républicaine clémentiste où figure en deuxième position Georges Mandel. L'Abbé Bergey en est le seul élu avec 37.686 voix sur 187.689 votants. Jeune député, incertain de l'accueil qu'allait lui réserver un milieu nouveau pour lui, il ne s'inscrit à aucun groupe. Il est nommé membre de la Commission de la marine marchande et de la Commission des boissons. Il demande, par voie de proposition de loi la création à Lilbourne d'une section du tribunal départemental (1927) et il prend part à divers débats sur la modification de la législation sur les loyers pour éviter les. expulsions, l'émission d'un emprunt aux Etats-Unis (1924), le budget de la marine, celui des affaires étrangères de l'exercice 1925 au cours duquel il plaide avec éloquence le maintien des relations de la France avec le Saint-Siège et où il s'impose à l'auditoire; le budget de l'Instruction publique et la loi de finances de l'exercice 1926 (1925) ; l'augmentation de l'indemnité parlementaire (1926) ; les appellations d'origine des vins, les interpellations relatives au communisme et enfin le rétablisement du scrutin uninominal pour l'élection des députés (1927).

Il est réélu aux élections générales du 22 avril 1928, qui marquent le retour au scrutin uninominal, par la quatrième circonscription de Bordeaux, au premier tour de scrutin et s'inscrit au groupe des députés indépendants.

Membre de la Commission d'Alsace-Lorraine, de celle de la marine marchande et celle des boissons, il intervient à de nombreuses reprises sur les sujets dont nous citerons les principaux: la politique du Gouvernement en Alsace-Lorraine (1929) ; le budget de l'instruction publiqué de l'exercice 1930 (1930), l'amélioration du marché des vins (1930); le budget de la Santé publique de l'exercice 1931-1932, celui de l'Instruction publique, celui de l'Agriculture et celui du Commerce et de l'Industrie ; la viticulture et le commerce des vins, la politique extérieure du Gouvernement (1931) et le budget des pensions de l'exercice 1932 au cours duquel il plaide tout spécialement la cause des blessés du poumon et des tuberculeux de guerre (1932).

Il ne se représenta pas aux élections générales de 1932 et son siège revint à Philippe Henriot. Mais son activité débordait le cadre du Parlement. Les passions politiques s'étaient réveillées, la lutte religieuse reprenait, et les Alsaciens-Lorrains jaloux de leur concordat, en étaient profondément troublés.

Prenant son bâton de pèlerin, l'Abbé Bergey parcourait le pays, assemblant des foules débordantes d'enthousiasme. Il se-faisait entendre à Pau, à Reims, à Marseille, à Strasbourg, dans d'autres villes de France, toujours avec le même prodigieux succès. C'était la mobilisation des foules catholiques au nom d'un sacerdoce qui se situait entre la terre et le ciel pour unir fraternellement les hommes et les éclairer divinement. Retourné à son cher Saint-Emilion, son modeste presbytère s'ouvrait à nouveau à toutes les détresses d'ou qu'elles vinssent.

Mais il n'oubliait pas pour autant les anciens combattants qui avaient toujours gardé le meilleur de son cœur. Il anima de vastes rassemblements internationaux dans le monde entier : Dakar, Bruxelles, Lourdes, Vienne, Rome, Budapest où son ardente éloquence tenait les auditeurs haletants.

Les tragiques années de 1940 et 1941 lui réservaient l'épreuve la plus douleu reuse de sa vie. Durant cette catastrophe nationale qu'il avait pressentie et qu'il avait tenté d'éviter en prêchant la fraternité à tous les hommes du temps présent, il s'efforça de secourir les victimes innombrables qui vinrent à lui.

On lui reprocha cependant certains articles publiés dans « Soutanes de France » dont il avait été le fondateur et dont il était resté le directeur.

Il fut emprisonné au fort de Hâ, puis traduit le 24 juillet 1945 en Cour de justice. Le procès se termina par un acquittement.

Il retourna à son petit presbytère où il reprit son apostolat en faveur des déshérités.

Le 31 décembre 1950, alors qu'il se disposait à célébrer sa messe, une syncope cardiaque, consécutive à ses blessures de guerre, le terrassait, et il succombait presque aussitôt.

Inhumée provisoirement dans le cimetière paroissial, sa dépouille mortelle portée par ses compagnons d'armes de la 36e division et par les enfants de Saint-Emilion fut transférée solennellement dans la Chapelle des martyrs de sa chère collégiale.

Il était Fondateur-président de la Ligue des Prêtres anciens combattants, vice-président de la Fédération nationale catholique, Chanoine de la cathédrale de Bordeaux, de la cathédrale de Blois, de la cathédrale de Châlons, de la cathédrale de Gap et de la cathédrale de Budapest.




Né le 19 avril 1881 à Saint-Trelody près Lesparre (Gironde)

Décédé le 31 décembre 1950 à Saint-Emilion (Gironde)

Député de la Gironde de 1924 à 1932

(voir première partie de la biographie dans le dictionnaire des parlementaires français 1889-1940, tome II, pp. 555 à 557)

En 1940, vice-président de la Fédération nationale catholique, l'abbé Bergey accueille favorablement la « Révolution nationale ». Toujours curé de Saint-Emilion, il vient en aide à ses paroissiens, victimes de l'occupation allemande.

À la Libération, des articles parus dans Soutanes de France lui seront reprochés. Interné au Fort du Ha à Bordeaux, il est traduit devant la Cour de justice qui l'acquitte

Il retrouve alors son presbytère. Le 31 décembre 1950, alors que l'abbé Bergey s'apprête à célébrer la messe, une syncope le terrasse. Il meurt peu après. Inhumé provisoirement dans le cimetière paroissial, sa dépouille sera transportée, deux ans plus tard, par ses compagnons d'armes, dans la collégiale de Saint-Emilion.