Isidore, Joseph Thivrier

1874 - 1944

Mort pour la France

Informations générales
  • Né le 5 octobre 1874 à Commentry (Allier - France)
  • Décédé le 5 mai 1944 à Natzwiller-struthof (Bas-Rhin - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
XIIIe législature
Mandat
Du 11 mai 1924 au 31 mai 1928
Département
Allier
Groupe
Parti socialiste
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
XIVe législature
Mandat
Du 29 avril 1928 au 31 mai 1932
Département
Allier
Groupe
Parti socialiste
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
XVe législature
Mandat
Du 1er mai 1932 au 31 mai 1936
Département
Allier
Groupe
Parti socialiste
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
XVIe législature
Mandat
Du 26 avril 1936 au 31 mai 1942 *
Département
Allier
Groupe
Socialiste

* : Un décret de juillet 1939 a prorogé jusqu'au 31 mai 1942 le mandat des députés élus en mai 1936

Biographies

Né le 5 octobre 1874 à Commentry (Allier). Député de l'Allier de 1924 à 1942.

Troisième fils du légendaire « député en blouse », Isidore Thivrier continua le commerce de distillerie monté par son père ; puis il reprit, au cours de la guerre de 1914-1918, l'exploitation des mines de Commentry et Montvicq.

- Elu, à la place de son frère Léon, conseiller général de Commentry le 14 décembre 1919 contre un autre fils de député, Martenot, il était, après la scission de Tours, le seul socialiste de l'assemblée départementale de l'Allier. Il fut ensuite constamment réélu.

Le 11 mai 1924, il est élu à la Chambre sur la liste d'union socialiste. Il est le quatrième des représentants de l'Allier avec 46.586 voix. Pendant sa campagne électorale, il avait violemment critiqué le « triste bilan » du bloc national, « la France rabaissée à l'extérieur, la République livrée à la réaction ». Il est nommé membre de la commission des mines et de la force motrice, ainsi que de la commission des marchés et de la spéculation. Il rédige le rapport sur la proposition de loi sur l'extension des pouvoirs des délégués à la sécurité des mineurs et la modification -de la loi du 8 juillet 1890. Il demande une modification du régime des impôts sur les valeurs mobilières et de l'assiette des impôts sur les revenus. Il s'oppose à la réquisition du blé mais propose la déclaration obligatoire des récoltes. Il intervient en faveur de la réintégration des cheminots révoqués par les compagnies de chemins de fer, déplore la suppression de postes de gardes-barrières dans sa circonscription, etc..

Il se présente à nouveau aux élections législatives de 1928. Il est élu au second tour par 7.914 voix sur 17.810 suffrages exprimés contre 5.207 à Mage (union républicaine) et 3.548 à Vénuat, communiste. La même année, en octobre, il devient vice-président du Conseil général du canton de Commentry. Au Palais Bourbon, il reste membre de la commission des mines et s'inscrit également à la commission de l'agriculture. Le sort des mineurs le préoccupe beaucoup. Il réclame à plusieurs reprises une modification de leur régime de retraite et demande pour ceux qui en bénéficient une allocation spéciale ainsi que l'octroi de charbon gratuit. Il intervient dans la discussion de la loi sur les assurances sociales des travailleurs agricoles pour demander que son application soit étendue aux métayers et aux petits propriétaires terriens. Il s'intéresse aussi aux congés des travailleurs, aux constructions scolaires, au développement de l'éducation physique, etc..

La 1re circonscription de Montluçon lui confie un nouveau mandat parlementaire le 1er mai 1932 par 9.917 voix sur 16.122 suffrages contre 3.152 à Aucouturier, communiste, et 925 à Chartier, socialiste-communiste. Il continue à se soucier des pensions de vieillesse et d'invalidité des mineurs, s'inquiète du chômage à Commentry, attire l'attention sur la situation critique des usines du Centre. Il demande l'organisation et la défense du marché du blé.

En 1936, il critique vigoureusement la politique de déflation des traitements et des salaires poursuivie pendant la précédente législature. Il demande « le pain, la paix, la liberté » et se fait réélire par 7.103 voix sur 16.569 contre 7.013 à Valignat, communiste. Il est rapporteur du projet de loi sur l'organisation du marché du charbon et le contrôle des prix de vente des combustibles minéraux, du projet de loi sur le renouvellement et l'entretien du matériel aérien, d'une proposition de loi tendant à favoriser l'établissement de la carte géologique profonde et les recherches d'hydrocarbures. Il est d'ailleurs nommé au conseil d'administration de l'office national des combustibles liquides.

De 1933 à 1936 Isidore Thivrier avait été président du Conseil général. Après la mort de son frère aîné, Alphonse, en décembre 1936, il devint conseiller municipal et maire de Commentry.

Secrétaire de la fédération socialiste de l'Allier de 1937 à 1939, il accueillit chez lui Léon Blum aux jours tragiques de 1940 et vota, le 10 juillet, contre la délégation des pouvoirs au maréchal Pétain.


THIVRIER (Joseph, Isidore)
N é le 5 octobre 1874 à Commentry (Allier)
Décédé le 5 mai 1944 à Natzwiller-Struthof (Bas-Rhin)

Député de l’Allier de 1924 à 1942

(Voir première partie de la biographie dans le Dictionnaire des parlementaires français, 1889-1940, tome VIII, p. 3081, 3082)

Bien qu’ayant voté, le 10 juillet 1940, contre la délégation des pouvoirs constituants au maréchal Pétain, Isidore Thivrier est désigné, par décret du 25 janvier 1941, membre du Conseil national de Vichy, dont il démissionne en juin 1942. Un an après, le 4 mars 1943, il manifeste son opposition au régime en résiliant son mandat de maire de Commentry. Le 10 juin 1943, le conseil municipal est dissous et remplacé par une délégation spéciale.
Il participe au réseau de résistance, Marco Polo. Sa propriété devient le centre de rencontres d’agents de liaison. Isidore Thivrier est arrêté début octobre 1943, par la police allemande à Vierzon. Il passe quatre mois et demi à la prison de Bourges. Il est condamné en mars 1944, par le Tribunal militaire d’Orléans, à 20 ans de réclusion pour espionnage au profit des alliés, puis transféré dans un camp de concentration en Alsace.
Pour ces motifs, le fils du premier maire socialiste élu en Europe est maintenu dans les rangs du parti socialiste lors du Congrès national de reconstruction en novembre 1944. Il est relevé de son inéligibilité en avril 1945, par le Jury d’honneur, alors que son sort n’était pas encore connu. C’est seulement au mois de juin 1945 que l’on apprend son décès.
Isidore Thivrier est « mort pour la France » au camps de Natzwiller-Struthof, le 5 mai 1944, à l’âge de 69 ans.
La médaille de la Résistance lui est conférée à titre posthume, ainsi qu’un certificat de services, délivré par le Maréchal Montgomery. Le stade municipal de Commentry, une rue à Vallon-en-Sully et à Marpent (Nord) portent son nom.