Emile Decoëne-Racouchot

1878 - 1959

Informations générales
  • Né le 12 juillet 1878 à Issy-l'evêque (Saône-et-Loire - France)
  • Décédé le 13 avril 1959 à Toulon (Var - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
XIIe législature
Mandat
Du 16 novembre 1919 au 31 mai 1924
Département
Saône-et-Loire
Groupe
Parti radical et radical socialiste

Biographies

Né le 12 juillet 1878 à Issy-l’Évêque (Saône-et-Loire), mort le 13 avril 1959 à Toulon (Var).

Député de Saône-et-Loire de 1919 à 1924.

Emile Decoëne-Racouchot est propriétaire-agriculteur, conseiller municipal d'Issy-l’Évêque, et conseiller général de Saône-et-Loire. Il a 36 ans quand éclate la guerre : il doit partir ; il gagnera la Croix de guerre au cours des combats.

Il se présente aux élections générales du 16 novembre 1919, les premières élections législatives après la guerre, les premières qui aient lieu au scrutin de liste : leur résultat sera la chambre bleu horizon.

Quatre listes s'affrontent en Saône-et-Loire : la liste d'alliance républicaine pour l'ordre et contre le désordre ; la liste républicaine des mutilés et anciens combattants et des réformes économiques et sociales, la liste socialiste, la liste de concentration républicaine, sur laquelle s'inscrit Emile Decoëne-Racouchot.

Son programme est simple. Deux événements sont présents à toutes les mémoires : la guerre et la révolution soviétique. Deux problèmes partagent l'opinion : le traité de paix avec l'Allemagne et la reconstruction.

Les candidats de la concentration républicaine exigent que le traité de Versailles soit appliqué sans faiblesse ni indulgence : la civilisation vient de triompher de la barbarie : elle entend condamner celle-ci aux dépens, d'autant que, et ceci nous amène au second point du programme, il faut « après avoir gagné la guerre, gagner la paix ». L'objectif essentiel est le redressement économique : « la victoire militaire ne saurait être suivie d'un désastre économique ». Or la base de la prospérité nationale, c'est l'accroissement continu de la production. La France doit redresser sa balance commerciale et cesser de dépendre du charbon allemand. Elle n'y parviendra, . estiment nos candidats, que si certaines conditions politiques sont remplies. Ils réclament en conséquence un exécutif fort et stable, la limitation de l'initiative parlementaire en matière de dépenses, l'institution, à côté de corps élus, de corps techniques composés des hommes les plus compétents, comme les offices agricoles régionaux et départementaux, la collaboration entre travail et capital, le développement de l'enseignement commercial, agricole et industriel, et, enfin, parce que la production a besoin d'une main-d'œuvre abondante, la réduction du service militaire à un an, une politique démographique propre à encourager les famil-1 e s nombreuses, le développement physique de la race par la pratique des sports.

L'intérêt national exige qu'on lui sacrifie les querelles et les intérêts particuliers. Nos candidats de Saône-et-Loire demandent un vaste mouvement d'union nationale animé par cet amour sacré de la patrie qui permit de vaincre l'ennemi. Il faut « la paix scolaire, la paix philosophique et religieuse, la paix sociale ».

Contre qui faut-il gagner la paix ? « Contre le bolchevisme qui ferait succéder la guerre civile à la guerre étrangère et cherche à paralyser l'économie par des grèves politiques. » Aussi le programme électoral de la liste de concentration républicaine se termine-t-il par cet appel : « unis contre l'envahisseur, serrons encore nos rangs pour la patrie et pour la République contre le bolchevisme qui instaurerait la plus odieuse des tyrannies avec la misère et la ruine ».

L'appel est entendu puisque le 16 novembre 1919 la liste de concentration républicaine obtient une moyenne de 64.413 voix contre 35.473 aux socialistes, 13.107 à la liste républicaine des mutilés et 4.585 à celle de l'alliance républicaine sur 177.800 inscrits et 120.803 votants, la majorité étant de 59.302. La concentration républicaine remporte les quelques sièges du département.

Huitième candidat inscrit sur la liste, Emile Decoëne-Racouchot se classe second d'après les suffrages obtenus.

Il s'inscrit au groupe radical et radical-socialiste et devient membre du Comité exécutif du parti; son activité est discrète. Sans doute une excessive modestie l'empêche-t-elle de faire profiter ses collègues de son expérience : toujours est-il qu'il ne prend qu'une seule fois la parole en s é a n c e publique, pour présenter, lors de la session extraordinaire de 1919, le rapport du cinquième bureau sur les élections du département de la Loire-Inférieure. En 1920, il participe aux travaux de la Commission d'assurance et de prévoyance sociales.

La fin de la législature approche : le résultat des précédentes élections a démontré l'efficacité des alliances électorales. La gauche a retenu la leçon et prépare le cartel des gauches. Cela ne va pas sans heurts. Dans la Saône-et-Loire Emile Decoëne-Racouchot se prononce avec Lavau contre l'alliance des radicaux-socialistes avec les socialistes : pour lui, on s'en souvient, l'ennemi c'est le bolchevisme. Mis en minorité, il démissionne le 11 février 1924 du Comité exécutif du parti radical-socialiste, en même temps que Henri Poncet, et d'autres partisans de Poincaré. Il est exclu du parti le 5 mars 1924.

Son intransigeance lui coûtera son siège de député. Aux élections du 11 mai 1924 la liste socialiste emporte les neuf sièges du département devant la liste de concentration républicaine. C'est la fin de l'activité d'Emile Decoëne-Racouchot : il mourra le 3 avril 1959 à Toulon, sans s'être jamais représenté aux élections. Il avait 81 ans.




Né le 12 juillet 1878 à Issy-l'Evêque (Saône-et-Loire)
Décédé le 13 avril 1959 à Toulon (Var)

Député de Saône-et-Loire de 1919 à 1924

(Voir première partie de la biographie dans le dictionnaire des parlementaires français 1889-1940, tome IV, p. 1273 et 1274)

Emile Decoëne-Racouchot meurt à Toulon, à l'âge de 80 ans.