Jean, Marie, Joseph, Charles Desbons

1891 - 1967

Informations générales
  • Né le 1er février 1891 à Lafitole (Hautes-Pyrénées - France)
  • Décédé le 19 novembre 1967 à Paris (Paris - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
XIVe législature
Mandat
Du 22 avril 1928 au 31 mai 1932
Département
Hautes-Pyrénées
Groupe
Députés indépendants
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
XVIe législature
Mandat
Du 3 mai 1936 au 31 mai 1942 *
Département
Hautes-Pyrénées
Groupe
Gauche démocratique et radicale indépendante

* : Un décret de juillet 1939 a prorogé jusqu'au 31 mai 1942 le mandat des députés élus en mai 1936

Biographies

Né le 1er février 1891 à Lafitole (Hautes-Pyrénées).

Député des Hautes-Pyrénées de 1928 à 1932 et de 1936 à 1942.

Jean Desbons naquit le 1er juin 1891 à Lafitole, où son père était propriétaire.

Ses études juridiques terminées, il s'inscrivit au barreau de Paris. Il avait 23 ans lorsqu'éclata la Première Guerre mondiale. Mobilisé en août 1914, sa brillante conduite au front lui valut la Croix de guerre. Fait prisonnier et ayant réussi à s'évader, la Médaille des évadés vint couronner cet exploit.

Rendu à la vie civile, il reprit son cabinet d'avocat et, ayant le goût de la politique, se présenta dans les Hautes-Pyrénées pour la première fois, mais sans succès, aux élections générales législatives des 11 et 25 mai 1924, second de la liste de défense sociale et paysanne de la gauche républicaine démocratique conduite par le baron Maurice de Rothschild, député sortant, qui n'eut aucun élu ; il avait rassemblé 9.419 suffrages sur 49.444 votants. Quatre ans plus tard, le retour au scrutin uninominal lui permit d'être élu dès le premier tour de scrutin, le 22 avril 1928, dans la circonscription de Tarbes, avec 10.662 voix sur 21.749 votants, contre 7.162 à Boué, 1.721 à Dupuy et 1.696 à Mesnard. Au renouvellement des 1er et 8 mai 1932, il fut battu de justesse, au second tour de scrutin, par le docteur Emile Dasque, qui avait obtenu 10.761 voix au premier tour sur 22.584 votants, derrière lequel il avait totalisé 10.426 suffrages ; au second tour, le 8 mai, Dasque ne l'emportait que de 279 voix, avec 11.407 suffrages contre 11.128 à Jean Desbons, sur 22.965 votants. Lors des élections générales des 26 avril et 3 mai 1936, il prenait une éclatante revanche en passant dès le premier tour de scrutin avec 11.242 voix sur 22.868 votants, contre 5.954 au radical-socialiste Mailhe, 3.795 au socialiste Tanesse et 1.431 au communiste Duran.

Jean Desbons s'était présenté à ses électeurs, en 1928, comme un partisan convaincu de la politique soutenue en 1926 par Raymond Poincaré et inscrivait à son programme la rénovation de la nation, par «l'électorat des femmes» entre autres, la paix extérieure grâce au renforcement de la Société des Nations et des pactes, la paix sociale, l'amélioration de l'agriculture.

En 1936, il se proclame résolument contre « la duperie, les menaces et le danger du Front populaire » et pour une « politique... fermement et sincèrement républicaine, rejetant tous les fascismes et toutes les dictatures ».

A la Chambre, Jean Desbons siégea dans les rangs des indépendants en 1928 et, en 1936, se fit inscrire au groupe de la gauche démocratique et radicale indépendante.

Pendant la quatorzième législature, il appartint dès 1928 aux Commissions de l'agriculture et de l'Algérie, des colonies et des protectorats puis, en 1930, à celle des programmes électoraux. Lors de son retour à la Chambre, dès 1936, puis en 1938, il fit partie de la Commission des affaires étrangères et, en 1940, de celle de la législation civile et criminelle.

Jean Desbons mettra, chaque fois que ses électeurs l'auront porté au Palais-Bourbon, toute l'influence dont il peut disposer à défendre les droits de ses compagnons d'arme, les anciens combattants. Son premier soin, dès 1929, sera de déposer une proposition de loi tendant à allouer à l'Office national des combattants une subvention destinée à venir en aide aux ayants cause des anciens combattants. C'est ainsi qu'il sera amené, en 1931, à déposer plusieurs propositions de loi tendant à attribuer une indemnité d'entretien aux anciens prisonniers de guerre pendant la durée de leur captivité, à faire bénéficier, pour la retraite, les anciens prisonniers de guerre des mêmes droits que les anciens combattants non anciens prisonniers, à accorder à certains ex-militaires russes naturalisés français le bénéfice des lois des 2 janvier 1918 et 31 mars 1919. L'avocat, enfin, déposera une proposition de loi tendant à rajuster l'indemnité annuelle des greffiers en chef de toutes juridictions. Cependant, les anciens combattants ne seront pas le seul objet de ses préoccupations : les questions agricoles retiendront aussi longuement son attention, et c'est à ces deux titres qu'il interviendra le plus souvent dans la discussion des budgets de tous les exercices de la législature. Il intervient assez fréquemment à la tribune, notamment dans la discussion de la loi sur les loyers, dans la modification du Code de travail agricole (1929), à propos des inondations de mars 1930, de la Commission des marchés et spéculations, des mesures destinées à compléter la loi de 1928 sur les assurances sociales (1930). Une interpellation sur la composition du Ministère Laval en 1931 lui donnera l'occasion de prendre la parole, ainsi que la discussion d'un projet de loi sur la viticulture et des mesures concernant la protection de l'agriculture, les baux à ferme (reprise en 1932), la main-d'œuvre et l'outillage national, l'aide apportée par l'Etat à la Compagnie générale transatlantique (1931). En 1932, il intervint en discutant de la péréquation des pensions et de la prophylaxie de la tuberculose de des bovidés.

Lorsqu'après quatre ans d'interruption, Jean Desbons reviendra siéger à la Chambre, une préoccupation nouvelle et grave s'ajoutera à ses préoccupations anciennes. En effet la guerre civile qui déchire l'Espagne depuis 1936 retient l'attention vigilante du frontalier qu'il est. A part quelques propositions de loi d'intérêt local et, en 1937, une proposition de loi tendant à la révision du . prix du blé, il déposa en 1938 une proposition de loi tendant à empêcher les recrutements et les enrôlements de volontaires français pour l'Espagne, une proposition de résolution relative au ravitaillement en vivres et en médicaments des réfugiés civils espagnols et un rapport sur une résolution déposée par le député communiste Bonte sur la protection de la frontière espagnole.

Fidèle à son programme électoral, il refusa son soutien au Gouvernement de Front populaire présidé par Léon Blum et à la politique monétaire de celui-ci, mais se montra favorable au projet de loi tendant à l'exécution de grands travaux pour tenter de résorber le chômage. Les pensions de retraite des anciens combattants, la création de l'Office national du blé, l'organisation de la presse l'incitent, en 1936, à monter à la tribune. Toutefois, la même année, il se fit entendre, ainsi que chacune des années suivantes, dans la discussion du budget de l'exercice, surtout en matière d'agriculture. Il ne manqua pas d'intervenir, en effet, dans la discussion des questions agricoles : allocations familiales aux métayers (1937), statut du métayage, politique agricole du Gouvernement (1939). Mais l'amnistie, le pari mutuel, l'amélioration de la situation des personnels de l'Etat et des pensionnés (1937), la politique extérieure du Gouvernement sont loin de le laisser indifférent.

Lors du congrès de Vichy, le 10 juillet 1940, Jean Desbons vota les pleins pouvoirs au maréchal Pétain.

Jean Desbons reprit alors sa robe d'avocat. Il est Officier de la Légion d'honneur, décoré de la Croix de guerre 1914-1918 et de la Médaille des évadés.




Né le 1er février 1891 à Lafitole (Hautes-Pyrénées)
Décédé le 19 novembre 1967 à Paris

Député des Hautes-Pyrénées de 1928 à 1932 et de 1936 à 1942

(Voir première partie de la biographie dans le dictionnaire des parlementaires français 1889-1940, tome IV, p. 1403 et 1404)

Pendant l'Occupation, lui-même ancien combattant, Jean Desbons participe à la mission Scapiri et rend de nombreux services aux prisonniers de guerre.

Cependant, après la Libération, par sa décision du 9 décembre 1945, le Jury d'honneur maintient l'inélégibilité qui le frappait en raison de son vote du 10 juillet 1940, favorable au projet de loi constitutionnelle.

Avocat au barreau de Paris, il consacre ses loisirs au monde hippique dans lequel il exerce de nombreuses fonctions, notamment au conseil supérieur des haras et comme président des syndicats des éleveurs de chevaux.

Il meurt à Paris le 19 novembre 1967.