Tony Dreyfus

1939 - 2023

Informations générales
  • Né le 9 janvier 1939 à Paris (Seine - France)
  • Décédé le 26 avril 2023 à Paris (Paris - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
XIe législature
Mandat
Du 1er juin 1997 au 18 juin 2002
Département
Paris
Groupe
Socialiste
Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
XIIe législature
Mandat
Du 19 juin 2002 au 19 juin 2007
Département
Paris
Groupe
Socialiste
Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
XIIIe législature
Mandat
Du 20 juin 2007 au 19 juin 2012
Département
Paris
Groupe
Socialiste, radical et citoyen et divers gauche

Biographies

Biographie de la Ve République

DREYFUS (Tony)
Né le 9 janvier 1939 à Paris
Décédé le 26 avril 2023 à Paris

Député de Paris de 1997 à 2012

Né le 9 janvier 1939 dans le 16e arrondissement de Paris, Tony Dreyfus est le fils de Louis Dreyfus, négociant, qui a été Résistant, et de Winifred Gabbaï. Après l’obtention en 1965 de sa maîtrise en droit, il devient avocat à la Cour d’appel de Paris, et rejoint d’abord le cabinet de Robert Badinter. Il se spécialise comme avocat d’affaires. Marié en avril 1968 avec Françoise Fabre-Luce, fille du journaliste et écrivain Alfred Fabre-Luce, il aura cinq enfants dont l’homme de presse Louis Dreyfus.

Tony Dreyfus a été l’un des animateurs actifs de l’UNEF jusqu’en 1963, et même le vice-président. Il est également passé par le laboratoire d’idées « le club Jean-Moulin » créé par Daniel Cordier et Stéphane Hessel après le retour au pouvoir du général de Gaulle, pour finalement adhérer au PSU en 1965. Il entre au Parti socialiste (PS) en 1974.

Il tente très vite d’obtenir un mandat national. En 1968, il est candidat une première fois sous l’étiquette du Parti socialiste unifié (PSU) aux élections législatives dans le 18e arrondissement de Paris. Claude Roux, le député sortant remporte cependant le scrutin sous l’étiquette Union pour la défense de la République (UDR). En mars 1977, Tony Dreyfus privilégie alors le niveau local. Il est candidat en tête de liste pour l’Union de la gauche aux élections municipales à Troyes, dans l’Aube. Il est battu par le maire sortant Robert Galley, candidat de l’Union de la Majorité (Rassemblement pour la République-Centre des démocrates sociaux-Républicains indépendants) qui l’emporte avec 54,59% des voix. Sur le plan politique, il poursuit son cursus au sein du PS. En avril 1979, Tony Dreyfus est nommé membre de sa commission nationale des conflits. En 1981, il occupe un premier poste de responsabilité à la confluence entre l’administratif et la politique. Il est membre de la commission juridique auprès du comité interministériel sur les nationalisations mise en place par Pierre Mauroy. Entre 1982 et 1986, il est administrateur du Crédit commercial de France.

En 1988, Tony Dreyfus entame une carrière gouvernementale. Il est nommé secrétaire d’Etat auprès du Premier ministre Michel Rocard. Il occupe cette fonction sans portefeuille, ce qui est un précédent sous la Ve République. Il est décrit dans la presse comme l’un des plus proches de l’ancien Premier ministre, dont il est aussi un ami. Il exerce certes des fonctions officielles aux côtés de Michel Rocard, mais se charge aussi de missions de confiance. En tant que secrétaire d’Etat, il œuvre notamment au projet de loi en faveur du bénévolat, permettant aux salariés d’obtenir plus facilement des congés de représentation afin d’assurer leurs responsabilités dans des organismes régis par la loi de 1901. Plus généralement, dans le cadre de son secrétariat d’Etat, Tony Dreyfus suit particulièrement la coopération et la mutualité. Localement, en mars 1989, il est élu conseiller de Paris, dans le Xe arrondissement. Il est aussi élu entre 1992 et 1995, conseiller régional d’Ile-de-France. Sur le plan politique, en mars 1990, il est membre titulaire du comité directeur du PS. En 1991, il devient membre de son conseil national.

Tony Dreyfus poursuit en parallèle sa carrière d’élu local. En juin 1995, il est réélu conseiller PS de Paris dans le 10e secteur, Xe arrondissement, arrondissement dont il est aussi élu maire sous l’étiquette socialiste. Il le reste jusqu’en 2008. En septembre 1995, il tente à nouveau d’obtenir un mandat national. Il est candidat aux élections sénatoriales à Paris, il est 6e de la liste d’union « Paris s’éveille » conduite par Claude Estier, mais n’est pas élu. En novembre 1997, il est réélu membre du conseil national du PS.

En 1997, Tony Dreyfus, opiniâtre, se présente une nouvelle fois pour obtenir un mandat parlementaire aux élections législatives anticipées. Il est alors élu député de la 5e circonscription de Paris (qui couvre le Xe arrondissement), au second tour avec 53,55% des suffrages exprimés face au candidat du RPR, le député sortant, en place depuis 1968, Claude-Gérard Marcus. A l’Assemblée nationale, il est membre du groupe socialiste et de la commission des finances, de l’économie générale et du Plan. Il est rapporteur spécial du budget de la sécurité. Il est membre suppléant (au titre de l’Assemblée nationale) du Conseil national du tourisme. Il est également l’auteur d’un rapport d’information en juillet 1999 sur « La gestion des effectifs et des moyens de la police nationale ». Tony Dreyfus pose deux questions au gouvernement au cours de la législature, l’une en mai 1998 sur la lutte contre la drogue et l’implantation des établissements de soin, l’autre en novembre 2000 sur la pollution due aux locomotives à moteur diesel aux abords de la gare de l’Est. Entre 1997 et 2002, son suppléant est le socialiste Michel Ottaway, attaché d’administration centrale au ministère de l’Economie.

En 2001, le député de Paris est réélu aux municipales, et comme maire du Xe arrondissement.

Tony Dreyfus retrouve aussi son siège au Palais-Bourbon en juin 2002, au second tour des élections législatives en l’emportant contre la candidate de l’Union pour la majorité présidentielle (UMP), le docteur Cécile Renson, avec 59,83% des suffrages exprimés.

Il adhère au groupe socialiste, désormais dans l’opposition, et retrouve la commission des finances, de l’économie générale et du Plan. Il est également juge suppléant de la Cour de justice de la République, et de la Haute-Cour de justice.

Il est rapporteur spécial des crédits de la Légion d’honneur et de l’ordre de la Libération, puis rapporteur du projet de loi de finances pour 2005, des régimes sociaux et des retraites.

Il pose en séance publique deux questions au gouvernement : en mars 2003, sur l’accueil des réfugiés kurdes, après l’intervention militaire en Irak ; en avril 2005, sur la politique du logement et les effets des ventes par lots à la découpe.

Tony Dreyfus intervient aussi sur les questions sociales à l’occasion du projet de loi de finances pour 2005. Il propose notamment, sans succès, un amendement pour supprimer tout délai pour l’imposition commune des contribuables liés par un PACS. Juriste d’affaires reconnu, il est l’un des orateurs de référence de son groupe en juin 2005, lors de l’examen du projet de loi pour la confiance et la modernisation de l’économie.

Il défend, en février 2007, l’institution du droit au logement, lors de l’examen du projet de loi instituant le droit au logement opposable et portant diverses mesures en faveur de la cohésion sociale.

En juin 2007, Tony Dreyfus remporte une nouvelle fois les élections législatives dans la 5e circonscription de Paris face à la candidate Lynda Asmani, avec 63,19% des suffrages exprimés au second tour. Alexandra Cordebard, cadre dans l’édition, est à nouveau sa suppléante.

Il rejoint le groupe socialiste, radical, citoyen et la commission des affaires étrangères. Il est également vice-président de l’Assemblée nationale d’octobre 2009 à octobre 2010, puis secrétaire de l’Assemblée nationale. Il est également juge titulaire de la Cour de justice de la République. Il est président du groupe d’amitié France-Hongrie.

Il est rapporteur de plusieurs projets de loi, visant à autoriser l’approbation de la ratification d’accords, de conventions ou de traités internationaux.

Il siège aussi à l’Assemblée parlementaire de la francophonie (APF).

Il pose deux questions au gouvernement, sur le pouvoir d’achat, en mai 2008, et la politique de l’immigration, en janvier 2010.

Il abandonne tout mandat municipal à Paris en 2008 et ne se représente pas aux législatives en 2012. Mme Seybah Dagoma (PS) lui succède comme députée.

Tony Dreyfus meurt à Paris le 26 avril 2023. Il était chevalier de la Légion d’honneur.