Henri, Jean-Baptiste Fiévez

1909 - 1997

Informations générales
  • Né le 9 octobre 1909 à Lourches (Nord - France)
  • Décédé le 13 septembre 1997 à Denain (Nord - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Quatrième République - Assemblée nationale
Législature
Ire législature
Mandat
Du 30 juin 1947 au 4 juillet 1951
Département
Nord
Groupe
Communiste
Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
IIe législature
Mandat
Du 25 novembre 1962 au 2 avril 1967
Département
Nord
Groupe
Communiste
Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
IIIe législature
Mandat
Du 12 mars 1967 au 30 mai 1968
Département
Nord
Groupe
Communiste
Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
IVe législature
Mandat
Du 30 juin 1968 au 1er avril 1973
Département
Nord
Groupe
Communiste

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1940 à 1958 (La documentation française)


Né le 9 octobre 1909 à Lourches (Nord)

Député du Nord de 1946 à 1951

Henri Fiévez est né le 9 octobre 1909 à Lourches (Nord), dans une famille de mineurs. Après avoir passé le brevet d'enseignement primaire et fréquenté l'école secondaire de Somain, il entre bientôt dans la vie active comme employé de bureau, puis technicien de la métallurgie aux établissements Cail de Denain.

C'est par ce biais qu'il s'oriente vers l'action syndicale, puis politique, au sein du Parti communiste : membre des Jeunesses communistes depuis 1927, il sera secrétaire de section du PCF et, en 1937, membre du Comité fédéral du Nord. Henri Fiévez est également, en 1936-1937, secrétaire de section du syndicat CGT des employés, techniciens et agents de maîtrise de Denain et environs.

Le 20 avril 1933, il épouse Alice Balet qui lui donnera cinq enfants. Combattant volontaire de la Résistance dès 1940 dans le Nord, Henri Fiévez est arrêté le 4 août 1942 à Beuvry les Béthune mais il réussit à s'évader trois jours plus tard et gagne la Résistance dans la région parisienne. Son action pendant la guerre lui vaut la Croix de guerre avec étoile d'argent.

A l'issue des hostilités, Henri Fiévez entre franchement dans la vie politique et se présente en cinquième position sur la liste menée par Henri Martel pour le Parti communiste, dans la troisième circonscription du Nord (Douai), aux élections du 21 octobre 1945 pour la première Assemblée nationale constituante. Neuf sièges sont à pourvoir et le Parti communiste, avec 159 623 voix sur 430 182 suffrages exprimés (37% des voix) et 488 089 inscrits, obtient quatre députés. Henri Fiévez n'est donc pas élu. Il est cependant élu conseiller général du canton de Denain (Nord) en 1945 et conservera ce siège en 1951. Membre du Conseil municipal de Denain, il est également élu maire de cette ville en 1946.

Le rejet du projet de Constitution par le référendum du 5 mai 1946 nécessite la convocation rapide d'une seconde Assemblée constituante. Henri Fiévez figure en sixième position sur la liste du Parti communiste, toujours conduite par Henri Martel dans la troisième circonscription du Nord. Mais le Parti communiste enregistre, avec 153 590 voix sur 439 159 suffrages exprimés et 503 908 inscrits (35 % des voix), un léger tassement de son score, et perd un siège, au profit de l'Union générale des républicains du Nord. Henri Fiévez n'est donc toujours pas élu.

A la suite du référendum du 27 octobre 1946 approuvant le nouveau projet de Constitution, il peut être procédé à l'élection de l'Assemblée nationale législative. Henri Fiévez se présente à nouveau devant les électeurs de la troisième circonscription du Nord, en cinquième position sur la liste communiste toujours conduite par Henri Martel. Dix sièges sont désormais à pourvoir et la liste communiste, avec 160 074 voix sur 435 161 suffrages exprimés et 506 799 électeurs inscrits, en obtient quatre. Henri Fiévez n'est donc, à nouveau, pas élu. Cependant Henri Martel ayant démissionné de l'Assemblée nationale à la suite de son élection au Sénat, Henri Fiévez le remplace comme député du Nord (validation du 30 janvier 1947).

Le nouveau député du Nord accomplit un travail important à l'Assemblée. Membre des Commissions des moyens de communication et du tourisme (1947), de la production industrielle (1947-1949) et de l'intérieur (1947-1949, 1951), il dépose onze textes dont notamment plusieurs à propos du statut des mineurs. Sa proposition de résolution du 11 mars 1947 invite le Gouvernement à faire construire un canal entre l'Escaut et la Sambre, canal qui constituerait le premier tronçon d'un futur canal Nord-Est, reliant Dunkerque à l'arrière-pays lorrain. Il intervient en outre à plusieurs reprises dans les discussions ; en particulier le 25 novembre 1948 en tant que rapporteur d'une proposition de loi portant modification de la sécurité sociale dans les mines.

Lors des grands scrutins, Henri Fiévez suit les positions de son parti et se prononce, notamment, contre la confiance au gouvernement Paul Ramadier dans le vote du 4 mai 1947, à la suite duquel le président du Conseil se séparera de ses ministres communistes. Il s'abstient, volontairement, lors du scrutin du 27 août 1947 sur le statut de l'Algérie, vote contre l'introduction du franc en Sarre (14 novembre) et approuve la nationalisation des écoles des houillères (14 mai 1948). Opposé à l'intégration occidentale, Henri Fiévez se prononce contre la ratification du plan Marshall (7 juillet), contre la constitution du Conseil de l'Europe (9 juillet 1949) et contre la ratification du Pacte de l'Atlantique (26 juillet).

Enfin, le 7 mai 1951, il vote contre la réforme électorale instituant le scrutin de liste majoritaire départemental à un tour avec apparentements.

Le 17 juin suivant ont lieu les élections législatives pour la seconde législature de la IVe République et Henri Fiévez sollicite à nouveau le suffrage des électeurs de la troisième circonscription du Nord, en cinquième position sur la liste communiste à nouveau conduite par Henri Martel, « liste d'union républicaine, résistante et antifasciste pour l'indépendance nationale, le pain, la liberté et la paix ». Un accord d'apparentement a été conclu, dans cette circonscription, entre les listes SFIO, RGR, MRP et UIPRN Avec 163 809 voix sur 440 856 suffrages exprimés (37,2 % des voix), la liste communiste conserve ses quatre sièges sur les dix à pourvoir et Henri Fiévez, avec 163 816 voix n'est donc pas réélu député du Nord.

Il est à nouveau candidat en cinquième position sur la liste communiste, toujours conduite par Henri Martel, lors des élections anticipées du 2 janvier 1956 pour la troisième législature de la IVe République. Avec 181 593 voix sur 485 909 suffrages exprimés et 556 965 électeurs inscrits, le Parti communiste s'affirme toujours comme la première force politique de la circonscription et conserve ses quatre sièges, mais Henri Fiévez, qui obtient 181 605 voix, n'est à nouveau pas élu.

Sous la Ve République, Henri Fiévez est réélu député du Nord aux élections de 1962 et conserve son mandat lors des renouvellements de 1967 et de 1968.