Pierre, Denis Gamel

1889 - 1966

Informations générales
  • Né le 31 octobre 1889 à Nîmes (Gard - France)
  • Décédé le 28 mars 1966 à Nîmes (Gard - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
Ire législature
Mandat
Du 30 novembre 1958 au 9 octobre 1962
Département
Gard
Groupe
Union pour la nouvelle République
Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
IIe législature
Mandat
Du 25 novembre 1962 au 28 mars 1966
Département
Gard
Groupe
Union pour la nouvelle République-UDT

Biographies

Biographie de la Ve République

GAMEL (Pierre)
Né le 31 octobre 1889 à Nîmes (Gard)
Décédé le 28 mars 1966 à Nîmes

Député du Gard de 1958 à 1966

Pierre Gamel est né le 31 octobre 1889 à Nîmes, préfecture du Gard. Il est le fils d’un pharmacien gardois, Georges Gamel, et de son épouse Emilie, née Hentschel. Adolescent, il fréquente le lycée de Nîmes puis, comme étudiant, la faculté de pharmacie de Montpellier. Membre de la classe 1909, il est mobilisé en 1914, à 25 ans. En 1918, ce jeune homme de 29 ans aura donc passé sept ans sous les drapeaux. Docteur en pharmacie, il s’installe comme pharmacien puis devient directeur des Etablissements Gamel, grossiste répartiteur en pharmacie. En 1945, il accède à la présidence de la Chambre de commerce de Nîmes-Uzès-Le-Viguan, et ce jusqu’à sa mort en 1966. Il s’est marié en octobre 1920 avec Yvonne Coste. Née en septembre 1898, elle devait lui survivre jusqu’en 1998.
Ce notable nîmois inspire de nombreux projets dans sa ville et sa circonscription. Créateur à Nîmes de la médecine du travail et de l’Entraide gardoise, il est aussi à l’origine de la création de l’aéroport de Nîmes-Garons – il en avait formulé l’idée dès 1945 –, et d’aménagements dans le port de l’Ardoise et Port-Camargue. Le général de Gaulle, pour sa première visite dans le sud de la France après les événements de 1958, se rendit aux arènes de Nîmes où il est accueilli par son député Pierre Gamel.
Ce dernier, en effet, est un gaulliste fidèle. Entré en résistance en 1941, il est arrêté en 1943 et déporté à Buchenwald, dont il ne devait revenir qu’en 1945. Il est titulaire de la croix de guerre 1939-1945 et de la médaille de la Résistance. A son retour, il se lance en politique. Il est le créateur du RPF dans le Gard, selon sa profession de foi de 1958. C’est sous cette étiquette qu’il est élu conseiller municipal de Nîmes d’octobre 1947 à mars 1953, mais il démissionne en 1954, alors que le mouvement de De Gaulle se délite. L’arrivée au pouvoir du Général en mai 1958 lui ouvre les portes de la politique nationale.
En novembre 1958, il se présente à la députation dans la première circonscription du Gard, centrée sur sa ville natale, Nîmes. Aux élections de 1956, la liste communiste rassemblait 15 456 voix, la liste SFIO 6 757 et la liste Poujade 8 978. La droite, de son côté, était éclatée. La candidature Gamel, en 1958, est une candidature de rassemblement contre une gauche électoralement forte, à dominante communiste. Cette stratégie est un succès.
La circonscription compte 60 288 inscrits au premier tour, le 23 novembre 1958. Pierre Gamel arrive en tête au premier tour, avec 10 997 voix contre le communiste Louis Maurin, qui rassemble 10 391 voix, et divers petits candidats qui recueillent nettement moins de suffrages : Louis Bieau, pour la SFIO, a 5 729 voix ; Henri Michard, sous l’étiquette de l’Action sociale de défense des libertés, obtient 3 383 voix ; Jean Heyral, candidat de l’Union et action nationales et sociales, 3 233 voix ; François Rebeur, candidat de l’Action sociale et républicaine, 2 096 voix, et enfin Jacques Roussey, dit Compère, de l’Union des forces démocratiques et parti de la gauche socialiste, 1 317 voix. Au second tour, le rassemblement anticommuniste joue en faveur de Pierre Gamel. Le score de Louis Maurin progresse insuffisamment : il rallie 13 159 suffrages (31% des 42 410 votants), ce qui signifie qu’il n’est pas parvenu à ramener à lui l’ensemble des voix socialistes du premier tour. Pierre Gamel remporte la victoire avec 27 505 voix, soit 64,85% des votants.
Ce premier succès est confirmé en novembre 1962, même si ses scores s’amenuisent. Avec 64 061 inscrits au premier tour, la première circonscription est disputée à nouveau par six candidats. Le communiste Louis Maurin remporte 11 113 voix contre Pierre Gamel qui réunit 12 594 voix. Les autres candidats les suivent, de très loin : le candidat SFIO Jean Ménard rassemble 4 813 voix, le CNI Henry Laget, exploitant agricole et maire de Bernis, 3 505 voix. Viennent enfin le MRP Jean Roger, avec 2 590 voix, et André Bazile, sous l’étiquette Entente démocratique et sociale, avec 2 239 voix. Pierre Gamel, s’il remporte l’élection, parvient moins à rassembler : au second tour, il cumule 20 138 voix (soit 48,85% des 41 222 votants) contre 18 247 suffrages à Louis Maurin (44,2%). Le réflexe anticommuniste s’est épuisé.
Pierre Gamel a donc siégé près de huit ans à l’Assemblée nationale. Il est membre de la Commission de la production et des échanges de janvier 1959 à juin 1961. Il en démissionne à ce moment pour devenir membre de la Commission des affaires culturelles, familiales et sociales pendant un bref intermède, du 20 au 27 juin 1961, puis retourne à la Commission de la production jusqu’à avril 1962, puis pendant toute la deuxième législature, jusqu’à sa mort en 1966. Ce n’est pas un parlementaire très actif. Il prend simplement part le 8 novembre 1960 à la discussion sur le projet de loi de finances pour 1961: il affirme que les anciens combattants de 1945 refusent de demander une pension de retraite, au nom du devoir accompli : ceux-ci auraient le sentiment « d’avoir fait leur devoir à l’égard de la patrie et de n’avoir aucun droit sur elle ». Ses votes traduisent une grande fidélité au régime, à l’image de celle qu’il témoigne envers le général de Gaulle. Il vote ainsi en faveur du gouvernement dans tous les grands scrutins des deux législatures où il siège, jusqu’à la loi sur le service national du 26 mai 1965, qu’il approuve elle aussi. Pierre Gamel est un parlementaire et un notable gardois, plutôt qu’un orateur à la tribune de l’Assemblée. Membre du Rotary Club de Nîmes, il se passionne pour les sciences et l’horticulture, mais aussi pour sa région, avant de se consacrer à la politique parlementaire nationale.
Il meurt le 28 mars 1966 à Nîmes, dans sa ville natale. Son suppléant, l’UNR Paul Tondut, le remplace alors jusqu’à la fin de la législature.