Guy Murat

1912 - 1987

Informations générales
  • Né le 23 septembre 1912 à Cajarc (Lot - France)
  • Décédé le 26 janvier 1987 à Figeac (Lot - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
IVe législature
Mandat
Du 23 juillet 1969 au 1er avril 1973
Département
Lot
Groupe
Union des démocrates pour la République

Biographies

Biographie de la Ve République

MURAT (Guy, Léon, Henri, Marie)
Né le 23 septembre 1912 à Cajarc (Lot)
Décédé le 26 janvier 1987 à Figeac (Lot)

Député du Lot de 1969 à 1973

C’est au cœur d’un Quercy auquel il devait rester fidèle toute sa vie que Guy Murat voir le jour, deux ans avant la Première Guerre mondiale. Après avoir obtenu son brevet élémentaire et achevé ses études secondaires, il entre au Crédit agricole, où s’effectue l’essentiel de sa carrière professionnelle. Il assume en outre les fonctions de greffier de paix et d’huissier de justice. Guy Murat est mobilisé en septembre 1939, mais ses états de service pendant la campagne de France restent mal connus, comme son attitude au lendemain de la défaite française. Elu conseiller municipal de sa commune natale en octobre 1947, il y assume ensuite les fonctions d’adjoint au maire pendant un mandat, puis de maire pendant de nombreuses années.
Elu local modéré dans un département marqué par le radical-socialisme, Guy Murat ne s’engage véritablement en politique qu’au début des années 1960. Georges Pompidou, qui devient Premier ministre du général de Gaulle au printemps 1962, choisit à cette époque d’établir sa résidence secondaire à Cajarc. Le bourg compte un millier d’habitants. Né dans le Cantal, le chef du Gouvernement a grandi à Albi, dans le Tarn, et reste très attaché au sud-ouest de la France. Il ne détient aucun mandat électif au moment de son entrée à Matignon, mais est élu conseiller municipal de Cajarc en 1965 et appartient à ce titre à la majorité de Guy Murat. Lorsque le médecin Bernard Pons se porte candidat aux élections législatives de mars 1967 dans la 2ème circonscription du Lot sous l’étiquette de l’UD-Vème République, c’est Guy Murat qu’il choisit pour suppléant. Le tandem Pons-Murat se réfère très fréquemment à Georges Pompidou dans le cadre de la campagne électorale, notamment dans ses professions de foi. Bernard Pons compte au nombre de ceux que la presse surnomme alors « les jeunes loups », des candidats trentenaires ou quadragénaires lancés « à l’assaut » de circonscriptions ancrées à gauche en 1967, comme Jacques Chirac en Corrèze ou Pierre Mazeaud dans la Haute-Vienne. Le principal adversaire de Bernard Pons et Guy Murat est le député sortant Georges Juskiewenski. Maire de Figec, il fait figure d’homme de gauche atypique. Il est issu de la SFIO mais a appartenu avec Jean de Lipkowski ou Paul Alduy au Centre de la réforme républicaine, qui a soutenu très activement le général de Gaulle en 1958. Elu député en novembre 1958, réélu en 1962, il siège au groupe de l’Entente, puis du Rassemblement démocratiques à l’Assemblée nationale. Il refuse de s’engager à se désister en faveur du candidat de gauche le mieux placé aux législatives de mars 1967, dans l’hypothèse où il s’agirait d’un communiste. Le 5 mars 1967, c’est Bernard Pons qui arrive en tête avec 37,6% des voix dans la 2ème circonscription du Lot, devant Georges Juskiewenski (27,8%). Le protégé de Georges Pompidou obtient son meilleur résultat dans le canton de Cajarc (52,8%). L’ancien député communiste Henri Thamier affronte finalement seul le candidat gaulliste après le retrait de Georges Juskiewenski. Le soutien de 54,3% des électeurs permet à Bernard Pons d’entrer à l’Assemblée nationale au second tour. Un an plus tard, les événements de mai 1968 convainquent le général de Gaulle de dissoudre l’Assemblée nationale. Ces nouvelles élections législatives donnent 48,2% des voix à Bernard Pons et Guy Murat au second tour, le 30 juin 1968, contre 38,8% pour le journaliste Martin Malvy, investi par la FGDS, et 13% pour l’« électron libre » Georges Juskiewenski.
La confiance de Georges Pompidou vaut à Bernard Pons d’entrer au Gouvernement comme secrétaire d’Etat à l’agriculture après l’élection présidentielle de juin 1969. Guy Murat le remplace dès lors sur les bancs de l’Assemblée nationale. Il s’y inscrit au groupe de l’UDR et y siège à la Commission de la production et des échanges sous la 4ème législature de la Vème République.
C’est en élu du monde rural qu’il prend la parole en séance publique le 19 novembre 1969, pour réclamer des éclaircissements sur les projets de « rationalisation des choix budgétaires ». Il craint en effet qu’une vision trop éloignée des réalités locales conduise à remettre en cause le principe des « zones de rénovation rurale », notamment dans les départements « du Sud-Ouest et du Centre ». Très attentif au problème de l’enseignement agricole, il regrette que seul l’équipement voie ses crédits augmenter par le budget de l’agriculture pour 1971, tandis que la formation et le recrutement des enseignants ne bénéficient pas de la même attention gouvernementale (7 novembre 1970). Le 16 novembre 1971, Guy Murat salue les résultats obtenus au niveau européen par le secrétaire d’Etat Bernard Pons et le ministre de l’Agriculture Michel Cointat en faveur d’une augmentation des prix pour les productions animales. Lors de la même intervention, il préconise la mise en place d’une réglementation communautaire de l’élevage ovin : « l’entrée de nouveaux partenaires comme l’Irlande dans le Marché commun » introduit en effet un risque supplémentaire de déstabilisation pour les éleveurs français. Guy Murat suggère enfin que « du point de vue de leur reconstruction après des calamités agricoles, les équipements ruraux détruits soient traités comme des équipements nouveaux ». Sa loyauté à l’égard de l’exécutif n’interdit pas à l’élu de Cajarc de faire preuve de franchise dans ses propos. Il s’étonne ainsi, le 14 novembre 1972, que le Gouvernement envisage de limiter le champ d’intervention « permanente » de l’office national interprofessionnel du bétail et de la viande aux prix des productions bovines et ovines, au détriment des productions porcines. S’il ne méconnaît pas « le caractère particulier de cette production », il ne cache pas non plus qu’il considère la décision de l’exécutif « non seulement comme une erreur, mais comme une faute ».
Dans une intervention du 6 novembre 1972, Guy Murat exprime toutefois un soutien très net à la politique généreuse conduite par le ministre des Affaires sociales Edgar Faure. Il se réjouit tout particulièrement de « la décision de prendre comme base de calcul de la retraite les dix meilleures années de salaire au lieu des dix dernières », « la création d’une allocation pour frais de garde d’enfants », « l’extension de l’allocation de logement » et « l’affiliation des mères de famille à l’assurance vieillesse ».
Le député du Lot approuve la loi dite « anti-casseurs » (4 juin 1970) comme la réforme du service national (10 juin 1970) et la création des régions (27 avril 1972). Il souscrit aux termes utilisés par le Premier ministre Jacques Chaban-Delmas dans ses déclarations de politique générale des 15 octobre 1970 et 24 mai 1972.
Bernard Pons sollicite le renouvellement de son mandat de parlementaire lors des législatives de mars 1973. Le secrétaire d’Etat conserve Guy Murat comme suppléant, mais ne doit qu’à 265 suffrages de l’emporter le 11 mars 1973 sur le socialiste Martin Malvy, dans la 2ème circonscription du vote. Bernard Pons quitte le Gouvernement au lendemain de ce scrutin. Il siège au Palais-Bourbon comme élu du Lot, mais se présente aux suffrages des électeurs dans l’Essonne lors des législatives de 1978. Celles-ci permettent à Martin Malvy de succéder à Bernard Pons comme député, alors que Guy Murat semble s’être retiré de la vie politique nationale.
L’ancien parlementaire meurt à l’âge de 74 ans. Il était chevalier de la Légion d’honneur, officier du Mérite agricole et titulaire des Palmes académiques.