Jean Pascal

1910 - 1997

Informations générales
  • Né le 7 décembre 1910 à Lamballe (Côtes-du-Nord - France)
  • Décédé le 31 mai 1997 à Paris (Paris - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
Ve législature
Mandat
Du 21 mars 1977 au 2 avril 1978
Département
Morbihan
Groupe
Union des démocrates pour la République

Biographies

Biographie de la Ve République

PASCAL (Jean, Léon, Pierre-Joseph)
Né le 7 décembre 1910 à Lamballe (Côtes-du-Nord)
Décédé le 31 mai 1997 à Paris

Député du Morbihan de 1977 à 1978

Jean Pascal est issu d’une famille de notables républicains, élus dans les Côtes-du-Nord et dans le Morbihan durant l’entre-deux-guerres. Sa mère appartient à une famille de tanneurs de Lamballe. Ayant à l’origine ses racines dans le Sud-Ouest, à Sarlat, sa famille paternelle s’est installée dans le Morbihan, à Baud, au XVIIIe siècle. Son grand-père, Pierre Pascal, est pharmacien à Baud et son père, Léon Pascal, pharmacien, est conseiller général (1928-1940) et maire (1935-1945) de Lamballe sous l’étiquette Républicain de gauche puis Radical. De sensibilité radicale également, l’oncle de Jean Pascal, Pierre Pascal, médecin, est conseiller général (1925-1949) et maire (1944-1945) de Pluvigner dans le Morbihan. Pilote de chasse, le fils de Pierre Pascal, engagé dans la mouvance gaulliste, meurt au combat durant la Seconde guerre mondiale. Passé par les écoles privées, Jean Pascal est scolarisé au collège Saint-Charles de Saint-Brieuc. Suivant les traces de ses père et grand-père, il suit des études supérieures à la faculté de pharmacie de Paris à partir de 1934. Son service militaire se déroule au sein du laboratoire bactériologique du Mans (1934-1935). Il épouse à Dinan le 20 avril 1935 Renée Robillard, apparentée à Marcel Robillard, maire de Hénansal (2001-2014). Le couple aura six enfants. Ayant obtenu son doctorat en 1938, Jean Pascal quitte la capitale pour s’installer à Pontivy l’année suivante, comme biologiste et pharmacien dans un laboratoire d’analyses médicales. En 1939, Jean Pascal est mobilisé comme pharmacien, avec le grade de lieutenant. Pharmacien-biologiste en chef au laboratoire de l’hôpital de Pontivy de 1940 à 1970, Jean Pascal devient le premier biologiste sollicité par la cour d’appel de Rennes au sujet du dosage d’alcool dans le sang dans les cas d’ivresse publique. Ses recherches le conduisent à rédiger un rapport pour l’Académie des sciences sur « le rapport possible entre le nombre de leucémies et la nature du terrain ». Il exercera jusqu’en 1977, date de son retrait de la vie professionnelle.

Jean Pascal s’investit par ailleurs dans le sport. Il est à l’origine, à la fin des années 1950, du cross international de la Garde Saint-Ivy (GSI), patronage catholique de Pontivy fondé en 1909 par l’abbé Thoret. Entre 1969 et 1976, il devient d’ailleurs président du GSI. Cette société sportive locale, centrale dans les sociabilités populaires de la ville, s’est rendue célèbre par les exploits en Coupe de France des Verts et Blancs, son équipe de football, qui atteint le niveau national dans les années 1980. Figure reconnue du milieu sportif à l’échelle régionale, Jean Pascal est président du Comité régional olympique et sportif de Bretagne (CROSB) de 1972 à 1978. Chevalier de l’Ordre national du mérite en 1970, il est également décoré de la médaille d’argent de la jeunesse et des sports.

Engagé dans la mouvance gaulliste, Jean Pascal se présente pour la première fois aux élections municipales en mars 1971. Sa liste battue, il siège dans l’opposition municipale au nouveau maire représentant le Parti socialiste (PS) de Pontivy, Michel Masson, qui emporte la mairie tenue depuis la Libération par Marcel Lambert, Républicain indépendant.

Lors des élections législatives de mars 1973, Jean Pascal est le suppléant de l’abbé Hervé Laudrin (1902-1977), fondateur et directeur du Cercle d’éducation physique (CEP) de Lorient depuis 1934, résistant FFL, maire de Locminé depuis 1965, conseiller général de Locminé depuis 1967 et député gaulliste de la 3e circonscription du Morbihan depuis 1958. Le candidat de l’Union des démocrates pour la République (UDR) obtient 22 684 voix au premier tour. Il devance ses adversaires, le réformateur Joseph Lécuyer, 10 088 voix, le socialiste Michel Masson, 10 057 voix et le communiste Daniel Kerjean, 4 144 voix. Hervé Laudrin remporte la triangulaire du second tour avec 50,2 % des suffrages exprimés, face à Michel Masson (28,4 %) et à Joseph Lécuyer (21,2 %). L’abbé Laudrin meurt au cours de son mandat, le 19 mars 1977. Jean Pascal le remplace à l’Assemblée nationale et au conseil régional de Bretagne le 21 mars 1977. Inscrit au groupe Rassemblement pour la République (RPR), il siège à la commission des affaires culturelles, familiales et sociales. Membre suppléant des commissions mixtes paritaires réunies sur les projets de loi relatifs à l’emploi, la réforme hospitalière, les pensions de réversion, le congé parental d’éducation, le contrat d’apprentissage, les salariés candidats aux élections législatives, il est membre titulaire de celles sur les projets de loi relatifs aux préparateurs en pharmacie, à la généralisation de la sécurité sociale et au régime de protection sociale des ministres des cultes et membres des congrégations. Dans les principaux scrutins publics, il vote conformément à la majorité. Il approuve le programme du gouvernement Barre » (28 avril 1977), appuie la proposition de loi « Guermeur » relative à la liberté de l’enseignement (29 juin 1977) et la proposition de loi concernant l’enseignement agricole privé (16 décembre 1977).

Lors des législatives de mars 1978, Jean Pascal ne se représente pas, soutenant la candidature de Jean-Charles Cavaillé, qui est élu. Érudit local, Jean Pascal est le président-fondateur de la société locale Les Amis de Pontivy en 1971, avant de laisser la place à Gilles Blayo (PS) dans les années 1990. Directeur de La Chronique de Pontivy, il réalise les catalogues des deux expositions nationales tenues au château de Pontivy sur « La chevalerie et la vie au Moyen-Âge », en 1975, et sur « La Révolution et la chouannerie », en 1977. Auteur d’un ouvrage remarqué sur Les Députés bretons de 1789 à 1983, préfacé par René Pleven, paru aux Presses universitaires de France en 1983, il publie par la suite plusieurs livres sur la vie parlementaire : Les Ecclésiastiques parlementaires français (1848 à 1977), publié en 1988 ; Les Femmes députés de 1945 à 1988, publié en 1990. Il fait également paraître en 1985 dans la revue locale Les Amis de Lamballe et du Penthièvre un article sur « Le conseil municipal de Lamballe de 1848 à 1944 ». Un an auparavant, dans la même revue, son père Léon Pascal avait écrit un article relatif à « Lamballe sous l'Occupation (1940-1944) ».

Membre de l’Académie des sciences morales et politiques, il en a été un correspondant pour la section générale à partir de 1993, jusqu’à sa mort, le 31 mai 1997 à Paris dans le 5e arrondissement. Ses obsèques ont toutefois lieu à Lamballe, ville qui l’a vu naître.