Jean-Louis Schneiter
1933 - 2016
SCHNEITER (Jean-Louis)
Né le 17 janvier 1933 à Reims (Marne)
Décédé le 7 septembre 2016 à Nantes (Loire-Atlantique)
Député de la Marne de 1978 à 1981
Jean-Louis Schneiter naît à Reims le 17 janvier 1933, dans une famille originaire de Suisse et solidement établie à Reims depuis le milieu du XIXe siècle.
Résistant, son père, Pierre Schneiter, est député Mouvement républicain populaire (MRP) de la Marne pendant toute la durée de la IVe République d’octobre 1945 à 1958, président de l’Assemblée nationale du 11 janvier au 2 décembre 1955, plusieurs fois membres du Gouvernement et maire de Reims de 1957 à 1959.
Après son baccalauréat, officier de réserve à l’issue de son service militaire, Jean-Louis Schneiter entre rapidement dans la carrière du négoce, comme courtier en vins de Champagne, s’inscrivant ainsi dans la tradition familiale lancée par son grand-père Charles Albert. Il se marie avec Josette Cercleron. Le couple aura trois enfants.
Jean-Louis Schneiter s’engage en politique aux élections municipales à Reims, en 1971. Adjoint au maire de Reims, Jean Taittinger jusqu’en 1977, puis Jean Falala de 1983 à 1999, il devient maire de Reims en 1999. Il le reste jusqu’aux municipales de 2008, à l’occasion desquelles la ville passe à gauche, lorsque Adeline Hazan bat Renaud Dutreil et aussi Catherine Vautrin, laquelle avait pourtant reçu son soutien.
Il accompagne toutes les transformations de la ville, profondément dynamisée notamment par la desserte de l’autoroute de l’Est et la mise en service de la ligne TGV Est Européen, et bien dotée en équipements publics. Pendant son mandat, il défend le projet de tramway, lequel sera mis en service en 2011.
Aux élections législatives de 1978, Jean-Louis Schneiter est candidat du Centre des démocrates sociaux (CDS) sous la bannière de l’Union pour la démocratie française (UDF), dans la première circonscription de la Marne qui comprend notamment deux cantons de Reims.
Il défie le nouveau maire communiste de Reims, Claude Lamblin, qui a fait basculer la ville à gauche l’année précédente. Il fait l’objet d’une candidature concurrente du Rassemblement pour la République (RPR) Jacques Kosciusko-Morizet, haut-fonctionnaire. Au premier tour, Jean-Louis Schneiter obtient 24,88% des suffrages exprimés, juste derrière Claude Lamblin. Bénéficiant d’une forte mobilisation, et du retrait de Jacques Kosciusko-Morizet (20,24%), il bat nettement au second tour Claude Lamblin, avec 54,26% des suffrages exprimés. Son suppléant est Albert Vecten, agriculteur, conseiller général de la Marne, et maire de Muizon.
Au Palais-Bourbon, inscrit au groupe UDF, il siège d’abord à la commission des affaires culturelles, familiales et sociales, puis, à partir d’octobre 1980, à la commission des finances, de l’économie générale et du Plan.
Egalement nommé en décembre 1978 membre de la commission de contrôle sur la gestion de la sécurité sociale, il rejoint, par ailleurs, en juin 1980 la délégation de l’Assemblée nationale pour les Communautés européennes, qui vient d’être créée pour permettre aux parlementaires nationaux de mieux suivre les questions européennes.
En séance publique, il pose deux questions au Gouvernement : en novembre 1979, après le deuxième choc pétrolier, sur l’état des négociations entre producteurs et distributeurs pour faire baisser le prix de détail des carburants ; en mai 1980, sur les fournitures de l’entreprise Reims-Aviation aux armées françaises.
Ses interventions sur les projets de loi concernent, d’une part, les questions économiques et financières et, d’autre part, la politique familiale.
Il prend ainsi la parole, en décembre 1978, sur le projet de loi de finances rectificatives pour 1978 pour appeler l’attention sur le rôle du Crédit agricole, nouvellement assujetti à l’impôt sur les sociétés dans les conditions de droit commun, pour la filière agricole et le développement rural. En décembre 1978 également, il défend l’apprentissage à l’occasion du projet de loi correspondant. En mai 1980, il évoque une procédure d’alerte externe lors de l’examen du projet de loi tendant à instituer des mesures de prévention des difficultés dans les entreprises, et en juin, appelle l’attention sur l’impôt forfaitaire pour les entreprises déficitaires, au cours de la discussion du projet de loi sur l’intéressement et la participation.
Européen convaincu, il défend l’action du chef de l’Etat Valéry Giscard d’Estaing et le principe d’une négociation séparée avec chaque pays candidat, en décembre 1978, lors du débat qui suit la déclaration du Gouvernement sur l’élargissement aux pays méditerranéens de la Communauté économique européenne.
Il prône par ailleurs une politique familiale ambitieuse tant en novembre 1979, dans le débat qui suit la déclaration du Gouvernement sur ce sujet, qu’en mai 1980, lors de l’examen du projet de loi portant diverses dispositions en vue d’améliorer la situation des familles nombreuses.
Jean-Louis Schneiter montre également l’étendue de ses compétences, accrues par son expérience d’élu municipal, en prenant de nombreuses fois la parole sur les crédits budgétaires lors de l’examen des projets de loi de finances. Il intervient ainsi chaque année sur les crédits des universités, et met notamment en cause la manière de voir en octobre 1980 du rapporteur pour avis de la commission des affaires culturelles, Louis Mexandeau. Il est également attentif en 1978 et 1980 aux crédits prévus pour l’éducation, tant pour les personnels que pour les locaux. En novembre 1980, sur les crédits de la Jeunesse, des sports et des loisirs prévus pour 1981, il propose de se concentrer sur la rémunération des animateurs, déplorant le foisonnement d’initiatives parfois sans vision d’ensemble.
Aux élections législatives anticipées de 1981 qui suivent l’élection de François Mitterrand à la présidence de la République, Jean-Louis Schneiter est à nouveau candidat dans la première circonscription de la Marne. Candidat unique à droite sous la bannière UDF-CDS, il ne recueille pourtant que 47,05% des suffrages exprimés au second tour. C’est le candidat socialiste Georges Colin qui l’emporte avec 50,44%, après avoir nettement dominé au premier tour, avec plus de 30%, le maire communiste de Reims, Claude Lamblin (18%).
Aux élections législatives de mars 1986, à la représentation proportionnelle départementale, il est second sur la liste UDF conduite par Bernard Stasi, qui n’a qu’un seul élu.
Aux élections législatives anticipées de juin 1988 qui suivent la réélection de François Mitterrand à la présidence de la République, Jean-Louis Schneiter se présente une dernière fois dans la deuxième circonscription de la Marne, issue du redécoupage électoral de 1986, qui comprend notamment trois cantons de Reims.
Candidat UDF-CDS soutenu par le RPR, il obtient 38,19% au premier tour et il est battu au second tour, n’obtenant que 46,44%, dans le duel qui l’oppose à nouveau au socialiste Georges Colin.
Il se replie alors sur ses fonctions municipales à Reims.
Retiré de la vie politique, à Saint-Jean-de-Monts, en Vendée, il décède brutalement à Nantes, où il a été hospitalisé en urgence, le 7 septembre 2016.
Témoignage des hommages élogieux qui lui sont rendus, les drapeaux sont mis en berne, à Reims.