Raoul Tracol

1900 - 1979

Informations générales
  • Né le 29 janvier 1900 à Satillieu (Ardèche - France)
  • Décédé le 12 mai 1979 à Tassin (Rhône - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Quatrième République - Assemblée nationale
Législature
IIe législature
Mandat
Du 17 juin 1951 au 1er décembre 1955
Département
Ardèche
Groupe
Centre républicain d'action paysanne et sociale et des démocrates indépendants

Biographies

Biographie de la IVe République

TRACOL (Raoul, Jules, Marcel)
Né le 20 janvier 1900 à Satillieu (Ardèche)
Décédé le 12 mai 1979 à Tassin-la-Demi-Lune (Rhône)

Député de l’Ardèche de 1951 à 1955

Né à Satillieu, chef-lieu de canton du Haut-Vivarais où l’on pratiquait le tissage de la soie, Raoul Tracol appartient à une famille de notables catholiques. Il fait ses études secondaires au collège du Sacré-Cœur, à Annonay. En 1927, après avoir fait un certain nombre de stages pratiques chez des confrères du nord de la France, il succède à son père comme huissier de justice quand celui-ci décède. En 1929, il épouse Jeanne Fabre, fille du percepteur d’Annonay. De cette union naît une fille, Claude, en 1930. En septembre 1939, il est mobilisé et affecté dans une unité stationnée en Provence. Il n’est pas fait prisonnier, est démobilisé et rentre à Satillieu où il reprend ses fonctions d’huissier. Sans aucun engagement dans la Résistance pendant la guerre, il n’en est pas moins un fervent gaulliste à la Libération. Sollicité par le Comité local de libération, il se présente aux élections municipales du printemps 1945 et devient maire de sa commune. Au mois de septembre suivant, il entre au Conseil général comme conseiller du canton de Satillieu. Dans la mouvance de la droite modérée mais sans affiliation partisane officielle, il est un temps sympathisant du Rassemblement du peuple français (RPF), créé par Charles de Gaulle au printemps 1947. Comme nombre de modérés, il prend assez vite ses distances avec le parti gaulliste et se rapproche bientôt du Parti paysan d’union sociale (PPUS), fondé par Paul Antier en septembre 1945, pour succéder à l’ancien Parti agraire. Son représentant le plus en vue dans l’Ardèche est le député Paul Ribeyre. Quand, en février 1951, le Centre national des républicains indépendants (CNRI) – créé en décembre 1948 par les sénateurs Jean Boivin-Champeaux, René Coty et Roger Duchet – s’associe au PPUS pour former le Centre national des indépendants et paysans (CNIP) et ce, en vue des prochaines élections législatives, Paul Ribeyre devient le dirigeant départemental de la nouvelle formation. Chargé de conduire la liste des indépendants et paysans lors des élections législatives du 17 juin 1951, il fait appel à Raoul Tracol, un de ses amis politiques au Conseil général, pour représenter le Haut-Vivarais.
Huit listes s’affrontent dans le département : PCF (39 281 voix ; Roger Roucaute, député sortant, non réélu), SFIO (11 533 voix) ; Edouard Froment, député sortant, pas candidat), Union démocratique et socialiste de la Résistance - UDSR (605 voix), Rassemblement des gauches républicaines - RGR (2 784 voix), Mouvement républicain populaire - MRP (11 441 voix ; Bertrand Chautard, député sortant, non réélu), Défense des libertés professionnelles et des contribuables - DLPC (3 713 voix), Rassemblement du peuple français - RPF (6 516 voix), Liste d’Union des indépendants, des paysans et des républicains nationaux (53 740 voix ; 4 élus). La liste investie par le Centre national des Indépendants et paysans (CNIP) est ainsi composée : Paul Ribeyre, député sortant et maire de Vals-les-Bains, Victor Plantevin, conseiller général et maire de Burzet, Raoul Tracol et Guy de Montgolfier, conseiller général et maire de Tournon. Une progression de plus de 8 000 suffrages par rapport à 1946 et un apparentement très large (SFIO, MRP, DLPC, CNIP) – et majoritaire – permettent à la liste modérée d’emporter les quatre sièges. Raoul Tracol devient ainsi député de l’Ardèche.
Il s’inscrit comme ses trois colistiers au groupe du Centre républicain d’action paysanne et sociale et des démocrates indépendants (CRAPSDI), présidé par Camille Laurens puis, dès août 1951, par Jean Sourbet, député de la Gironde. Le groupe du CRAPSDI, rebaptisé en juillet 1952 groupe indépendant paysan, rassemble au départ tous les députés du PPUS. Il connut toutefois plusieurs crises au cours de la législature, à chaque fois provoquées par Paul Antier, président du parti, qui s’opposait à son principal rival, Camille Laurens. Celui-ci souhaitait une fusion complète du PPUS dans le CNIP, tandis que le président escomptait conserver une large autonomie politique, concevant l’alliance des Républicains indépendants et des paysans, conclue en février 1951, comme un simple accord de partenariat. Dans toutes ces crises qui secouent le parti, Raoul Tracol, à l’image de ses colistiers, se montre fidèle à la stratégie de Roger Duchet et de Camille Laurens, visant à la structuration durable d’un grand parti des modérés autour d’Antoine Pinay, devenu un homme politique de tout premier plan, à partir de 1952. Le 30 août 1954, Raoul Tracol prend position en faveur de la Communauté européenne de défense (CED), à l’image des députés les plus en vue du Centre national des indépendants et paysans (CNIP), Antoine Pinay, Paul Reynaud et Joseph Laniel. Ainsi, ne vote-t-il pas la question préalable à la ratification du traité de Paris, déposée par le général Adolphe Aumeran et Edouard Herriot.
Raoul Tracol siège à la commission de la justice de 1951 à 1955, à la commission de la famille, de la population et de la santé publique de 1951 à 1954, à la commission des moyens de communication et du tourisme en 1955, ainsi qu’à la commission des boissons la même année. Durant son mandat, il n’intervient jamais à la tribune du Palais Bourbon et ne dépose aucune proposition de loi ou de résolution, ni aucun rapport.
Paul Ribeyre n’en décide pas moins qu’il figurerait à nouveau sur la liste du CNIP lors des élections législatives anticipées du 2 janvier 1956, une liste refondue à cause du décès de Guy de Montgolfier, le 3 décembre 1955, et du choix de s’allier aux gaullistes ou républicains sociaux, représentés par Louis Roche-Defrance, placé en troisième position. Avec 42 815 suffrages seulement – à cause de la concurrence poujadiste – et un apparentement réduit par rapport à 1951 (MRP-CNIP), la liste menée par le CNIP n’a, cette fois-ci, que deux élus : Paul Ribeyre et Victor Plantevin. Raoul Tracol, en quatrième place, ne retrouve donc pas son siège. Sa carrière parlementaire s’arrête là. Il n’est plus jamais candidat à la députation.
Il n’est plus conseiller général depuis le renouvellement du printemps 1955, mais il conserve ses fonctions de maire jusqu’en 1965. Veuf depuis 1959, il se retire de la vie publique au printemps 1965, en décidant de ne pas se représenter aux élections municipales. Malade, il quitta Satillieu en 1977 pour se rapprocher de sa fille Claude, domiciliée à Tassin-la-Demi-Lune, dans le Rhône. Celle-ci a épousé Luc Plantevin, cousin du député Victor Plantevin, colistier de son père en 1951 et 1956. Raoul Tracol disparaît le 12 mai 1979. Claude Plantevin elle-même s’engage en politique sous la Cinquième République. Elle est élue conseillère municipale (RPR) de Tassin-la-Demi-Lune de 1983 à 1993.