Claude Wolff

1924 - 2005

Informations générales
  • Né le 24 janvier 1924 à Strasbourg (Bas-Rhin - France)
  • Décédé le 6 mai 2005 à Clermont-ferrand (Puy-de-Dôme - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
VIIe législature
Mandat
Du 2 juillet 1981 au 1er août 1984
Département
Puy-de-Dôme
Groupe
Union pour la démocratie française
Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
IXe législature
Mandat
Du 25 janvier 1990 au 1er avril 1993
Département
Puy-de-Dôme
Groupe
Union pour la démocratie française

Biographies

Biographie de la Ve République

Wolff (Claude)
Né le 24 janvier 1924 à Strasbourg (Bas-Rhin)
Décédé le 6 mai 2005 à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme)

Député du Puy-de-Dôme de 1981 à 1984 et de 1990 à 1993
Député européen de 1984 à 1989

Claude Wolff est un auvergnat d'adoption. Né en 1924 à Strasbourg, il étudie aux lycées Kléber et Saint-Jean de cette ville avant de quitter l'Alsace pour se réfugier en Auvergne en 1939. Il suit les cours du lycée Amédée Gasquet de Clermont-Ferrand puis obtient, en 1942, le diplôme de l'École supérieure de commerce de cette ville. À la Libération, il est engagé volontaire dans la 1ère armée française et fait les campagnes de France, d'Alsace et d'Allemagne. Démobilisé à la fin de l’année 1945 avec le grade de commandant et la croix du combattant volontaire, il poursuit la profession d'expert-comptable dans sa région d’adoption. En 1951, il devient comptable agréé puis, en 1963, membre du conseil régional des experts comptables et comptables agréés de Clermont-Ferrand. En 1970, Claude Wolff devient expert-comptable suppléant du conseil régional de cette ville avant de devenir titulaire deux ans plus tard. Entre 1972 et 1975, il préside le conseil régional d'Auvergne des experts comptables et comptables agréés. En 1979, il accède à la fonction de vice-président de l'Ordre des experts comptables et président du conseil régional de l'Ordre des commissaires aux comptes. Il poursuit son activité professionnelle jusqu'en 1989.

La carrière politique de Claude Wolff s'inscrit dans l'ombre de Valéry Giscard d'Estaing. Elle commence en 1967. Il entre au conseil municipal de Chamalières alors que celui-ci en est maire et il lui succède à l’hôtel de ville à la suite des élections présidentielles de 1974. En 1976, Claude Wolff est élu conseiller général du canton de Rochefort-Montagne dans le Puy-de-Dôme – mandat qu'il conserve jusqu'en 1988, avant de changer pour le canton de Chamalières en 1992 – et prend la vice-présidence du Conseil général. En mars 1978, il est le suppléant du docteur Jean Morellon lors des élections législatives, lequel avait lui-même été le suppléant de Valéry Giscard d'Estaing à partir de 1968.

En 1979, Claude Wolff est nommé membre du Conseil économique et social. Il prend la vice-présidence, puis la présidence (1980) du groupe des personnalités choisies en raison de leurs compétences et siège à la section des finances. Il exerce aussi des responsabilités au sein du Parti républicain (PR) où il est chargé, entre 1979 et 1981, du tourisme rural et du thermalisme. En septembre 1981, il est nommé secrétaire général adjoint, chargé des élections. En 1982, il en intègre le bureau directeur.

Claude Wolff s'impose comme une personnalité centrale de la région Auvergne, au même titre que Roger Quilliot pour les socialistes. Ils sont d'ailleurs proches malgré leurs opinions politiques divergentes. Le maire de Chamalières est très impliqué dans les différentes associations de promotion de la région, en tant que vice-président du parc naturel régional des volcans d'Auvergne à partir de 1986, président du syndicat intercommunal des stations thermales du Puy-de-Dôme et président du groupement d'intérêt économique « découverte du Massif central ». Il s'est révélé un partisan précoce de l'intercommunalité, représentant Chamalières dès 1971 au syndicat d'équipement de l'agglomération clermontoise– dont il prend aussi la présidence. Il est aussi conseiller régional en tant que parlementaire entre 1981 et 1984, et il prend la vice-présidence de l’assemblée territoriale à partir de 1982. À partir de mars 1984, Claude Wolff est président du comité régional des prêts d'Auvergne, une institution qui définit les orientations générales de prêts accordés aux collectivités locales. En 1986, il est élu conseiller régional d'Auvergne, une fonction qu'il conserve jusqu'en 1992.
En 1981, Claude Wolff se présente pour la première fois aux élections législatives dans la deuxième circonscription du Puy-de-Dôme, sous l'étiquette de l’Union pour la démocratie française (UDF). En effet, Jean Morellon ne se représente pas. Il est élu au premier tour avec 51,9 % dans l'ancienne circonscription de Valéry Giscard d’Estaing. Inscrit au groupe UDF, il siège à la commission des lois constitutionnelles, de la législation et de l’administration générale de la République. Il est rapporteur pour avis de cette commission sur les crédits de l’administration générale et des collectivités territoriales au sein du fascicule budgétaire « intérieur et décentralisation ». Il est également membre de la délégation de l'Assemblée nationale pour les Communautés européennes et président du groupe parlementaire d'étude de la prévention des accidents domestiques. Il est par ailleurs membre de la commission d’enquête sur les activités du service d’action civique (SAC), créée en décembre 1981.
Claude Wolff dépose plusieurs propositions de lois, notamment pour rendre obligatoire l'enseignement du secourisme, en décembre 1981, et réprimer l'incitation au suicide, en décembre 1982.

Lors de ses interventions, le député issu du PR reste fidèle aux grandes idées défendues par ce parti : libéralisme, défense de l'initiative individuelle, décentralisation. Il intervient lors de la discussion des projets de loi « Defferre » pour s'inquiéter d'une mise en œuvre qu’il estime brouillonne et bâclée, de grands principes qu’il partage. Il est préoccupé par le risque d’un contrôle politique dans le cadre des nouvelles modalités de la tutelle, la confusion entre les échelons territoriaux en raison du principe de « la compétence générale » et l’insuffisance des moyens techniques et financiers des collectivités territoriales.
Il intervient par ailleurs de manière très critique en octobre 1981 contre les nationalisations, qui heurtent ses convictions. Dans le cadre de la discussion du projet de loi de finances pour 1982, il dénonce le niveau de la pression fiscale et s'oppose au projet d'impôt sur les grandes fortunes.

En janvier 1982, il intervient de manière tout aussi critique dans la discussion en première lecture du projet relatif aux droits et obligations des locataires et bailleurs (la loi « Quilliot » du 22 juin 1982), invoquant le rôle crucial de ces investisseurs privés dans l'historique de la construction de logements en France.
En 1983, Claude Wolff pose deux questions au gouvernement, l’une en juin sur les charges des petites et moyennes entreprises (PME), l’autre en octobre sur le malaise des cadres.

A la fin du mois de juillet 1984 cependant, Claude Wolff démissionne de son mandat à la suite de son élection au Parlement européen sur la liste d'union de l'opposition pour l'Europe et la défense des libertés conduite par Simone Veil. Lors de l'élection partielle de septembre 1984 dans sa circonscription, Valéry Giscard d'Estaing, qui a fait son retour en politique en se présentant aux élections cantonales de 1982, retrouve son siège de député dès le premier tour.
En 1986, Claude Wolff ne figure pas sur la liste UDF-Rassemblement pour la République menée par Valéry Giscard d'Estaing dans le département du Puy-de-Dôme mais il est, lors des législatives de 1988, son suppléant dans la troisième circonscription issue du redécoupage qui suit le rétablissement du scrutin majoritaire à deux tours. C'est la démission de l’ancien président de la République en 1989, à la suite de son élection au Parlement européen, qui permet le retour de Claude Wolff au Palais Bourbon. Valéry Giscard d’Estaing, qui est aussi président du Conseil régional d'Auvergne, décide en effet de démissionner de son mandat de député pour se conformer aux règles de cumul des mandats. Une élection partielle a lieu en janvier. Si Claude Wolff obtient alors 14 845 voix et 50,7 % des suffrages exprimés dès le premier tour, il n'atteint pas le seuil de 25 % des inscrits en raison d'une abstention particulièrement élevée. Il est en revanche très largement réélu au second tour avec 18 232 voix et 64,9 % des suffrages exprimés.

Il rejoint le groupe UDF et la commission des lois constitutionnelles de la législation et de l’administration générale de la République. Il est également membre, en 1990, de la commission d'enquête sur la pollution de l'eau et la politique nationale d'aménagement des ressources hydrauliques, et de la commission spéciale constituée pour l’examen du projet de loi relatif à l’administration territoriale de la République. Il intervient notamment, en juin et décembre 1990, dans la discussion commune au projet de loi portant réforme de certaines professions judiciaires et juridiques et à celui relatif à l’exercice en société des professions libérales ou réglementées, et présente, sans succès, plusieurs amendements. En octobre, dans le cadre de la discussion de la déclaration du gouvernement sur les difficultés et les perspectives de l'agriculture française, il suggère un certain nombre de réformes : améliorer la formation des agriculteurs, aider les zones défavorisées, notamment les zones montagneuses, contribuer davantage à l'aide en cas de calamités naturelles. Quelques jours plus tard, dans le cadre de la discussion en première lecture du projet de loi de finances pour 1991, il dénonce l'augmentation des prélèvements obligatoires. Il s’inquiète aussi de la situation des collectivités locales, particulièrement délicate, en raison de la réduction des aides de l'État et de ce qu'il perçoit comme un désengagement. Il développe à nouveau ses préoccupations sur la situation de l’élevage, en particulier en zone de montagne, lors de la discussion des crédits de l’agriculture.

En 1991, Claude Wolff intervient et présente des amendements, sans succès en raison de la procédure de vote bloqué, sur plusieurs projets de loi d’intérêt majeur : celui réformant la dotation globale de fonctionnement (DGF), celui portant sur la réforme hospitalière et celui portant diverses dispositions d’ordre économique et financier. Il intervient aussi sur le projet de loi portant réforme des procédures civiles d’exécution et sur celui portant réforme des dispositions du code pénal relatives à la répression des crimes et délits contre la nation, l’État et la paix publique.

Le 16 octobre, par une question au gouvernement, il appelle l’attention sur la situation économique particulièrement difficile de l’Auvergne et de Clermont-Ferrand. Ses interventions sur le projet de loi de finances pour 1992 se concentrent sur l’agriculture, le tourisme et les finances locales.
Pour la dernière année de la législature, les interventions de Claude Wolff se font moins nombreuses. Il pose trois questions au gouvernement : deux en juin 1992, d’une part, sur la taxe départementale sur le revenu et, d’autre part, sur la suppression de classes dans les écoles primaires des communes rurales, et la dernière, en novembre, sur le désengagement financier de l’État à l’égard des collectivités locales. Ses autres interventions en séance publique concernent pour l’essentiel, le 6 octobre, le projet de loi relatif à la prévention de la corruption et à la transparence de la vie économique et des procédures publiques.

Claude Wolff ne se représente pas aux élections législatives de 1993, lesquelles permettent à Valéry Giscard d'Estaing de revenir siéger à l'Assemblée nationale. Il conserve cependant son mandat de maire jusqu'en 2005, de même que la vice-présidence de la communauté de communes de Clermont-Ferrand (Clermont communauté). Claude Wolff était chevalier de la Légion d'honneur, ainsi qu’officier de l’Ordre national du mérite et des palmes académiques.