Jean-Louis Lepouzé
1821 - 1882
Représentant en 1872, député de 1876 à 1882, sénateur en 1882, né à Cintray (Eure) le 20 janvier 1821, mort à Evreux (Eure) le 16 février 1882, il fut avoué à Evreux sous le second Empire.
Maire de cette ville pendant l'occupation prussienne, il devint populaire dans la région par les services qu'il rendit dans ces circonstances difficiles, et, après avoir échoué comme candidat républicain aux élections de l'Assemblée nationale, le 8 février 1871, avec 16,151 voix (59,749 votants), il se fit élire conseiller général de l'Eure pour le canton de Saint-André (8 octobre de la même année).
Bientôt après, l'élection partielle motivée par le décès de M. Dupont de l'Eure fils, lui ouvrit les portes du parlement. Elu, le 11 février 1872, par 33,261 voix (71,641 votants, 119,931 inscrits), contre 20,566 à M. Fouquet, et 15,862 à M. de Blosseville, il prit place à gauche et vota :
- contre la chute de Thiers au 24 mai,
- contre le septennat,
- contre l'état de siège,
- contre la loi des maires,
- contre le ministère de Broglie,
- pour la dissolution,
- pour l'amendement Wallon,
- pour l'ensemble des lois constitutionnelles.
Candidat républicain dans l'Eure aux élections sénatoriales du 30 janvier 1876, il échoua avec 326 voix sur 785 votants. Il fut plus heureux aux élections législatives du 20 février suivant, et devint député de la 1re circonscription d'Evreux, avec 8,732 voix (13,543 votants, 17,086 inscrits), contre 3,939 à M. Deschamps et 571 à M. le duc d'Albuféra, ancien député. M. Lepouzé fut des 363.
Le 14 octobre 1877, il se représenta et obtint, par 9,792 voix sur 14,866 votants et 17,344 inscrits, contre 4,930 à M. Trutat, le renouvellement de son mandat. Comme précédemment, il opina avec la gauche modérée, vota:
- pour l'article 7,
- pour l'amnistie partielle,
- pour le retour des Chambres à Paris,
- pour l'élection de M. Grévy à la présidence de la République (au Congrès),
- pour les lois nouvelles sur la presse et le droit de réunion, etc.,
et fut encore réélu député, le 21 août 1881, par 8,029 voix (11,838 votants, 17,254 inscrits), contre 1,027 à M. Bully et 272 à M. Labbé.
M. Lepouzé avait reprit sa place dans la majorité opportuniste, avec laquelle il soutint le ministère Ferry, lorsque, le 8 janvier 1882, il quitta le Palais-Bourbon pour se présenter à l'élection sénatoriale de l'Eure, en remplacement de l'amiral la Roncière le Noury, décédé. Il obtint 394 voix sur 787 votants, contre 389 à M. Pouyer-Quertier, conservateur. Mais l'élection fut annulée, et M. Lepouzé mourut le 16 février, avant d'avoir pu tenter la fortune d'un nouveau scrutin. Ce fut le général Lecointe qui le remplaça comme sénateur.