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La question de la peine de mort fait débat dès la fin du XVIIIe siècle. Les idées de Beccaria, développée notamment dans son Traité des délits et des peines publié en 1764 sont alors largement connues et relayés par les philosophes des Lumières.
Ainsi, dès 1789, de nombreux cahiers de doléances, dont notamment ceux de Paris, Chartres ou Saint-Martin-sur-Mer, abordent la question et demandent à ce qu’elle soit réservée aux seuls assassins, incendiaires ou empoisonneurs.
Ces idées sont portées à la tribune de la Première Assemblée constituante dès 1791. La question de la peine de mort est discutée lors de l’examen du code pénal de 1791. Le rapporteur, LePeletier de Saint-Fargeau, défend l’abolition le 23 mai 1791 en se basant sur l’inutilité de la peine de mort. Du 30 mai au 4 juin, les débats opposent Robespierre, Pétion de Villeneuve, Duport et Jallet, du côté des abolitionnistes, à Prugnon, Brillat-Savarin, Mougins de Rochefort, Mercier et Barère, du côté des partisans du maintien de la peine capitale.
Si les députés décident de confirmer la peine de mort, ils en réduisent le champ en la limitant à trente-deux incriminations pénales et en la réduisant à la seule exécution. Le code pénal du 30 mai 1791 supprime en effet les supplices qui pouvaient accompagner la peine de mort sous l'Ancien Régime. C’est ainsi qu’en 1766 le chevalier de la Barre avait eu le poing et la langue tranchés avant d’être décapité puis brûlé ou qu’en 1762 Calas avait subi la peine de la roue.
Par ailleurs, l’article 3 du même code unifie la peine en rendant obligatoire la décollation. Sous l’Ancien Régime, le type d’exécution était fonction de l’ordre du condamné. Ainsi, les membres du tiers état étaient pendus alors que les membres de la noblesse étaient décapités.
Après les excès de la Terreur, la Convention dans son ultime séance vote la loi du 4 brumaire an IV (26 octobre 1795) qui abolit la peine de mort à dater du jour de la publication de la paix générale. L’abolition ne sera cependant jamais appliquée.
En 1810, le nouveau code pénal confirme la peine de mort sans aucune opposition.