250e anniversaire de la découverte des îles Kerguelen

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Cook_Christmas_Harbour_Kerguelen

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Le 12 février 2022, la France célébrera le 250e anniversaire de la découverte des îles Kerguelen, en 1772.

Cet archipel, à l’extrême sud de l’océan Indien, dans la zone circumpolaire, porte le nom de son découvreur, Yves Joseph de Kerguelen, seigneur de Trémarec (1734-1797), né à Landudal, dans l’actuel département du Finistère, où son manoir natal existe toujours.

Quand il fit part de sa découverte à la Cour de Louis XV, le chevalier de Kerguelen fut fêté comme « le Christophe Colomb français » : on crut en effet qu’il avait trouvé la mythique « terre de Gonneville » ou « Troisième Monde », un continent nouveau que la France pourrait peupler, après la perte du Canada.

Un second voyage dégrisa les Français. Ces « îles de la Désolation » n’étaient qu’un archipel grand comme la Corse et presque inhabitable, et le chevalier connut une profonde disgrâce ainsi que plusieurs années d’emprisonnement. N’avait-il pas transporté une femme à bord, sa jeune maîtresse Louison ? Il fut aussi accusé de s’être livré à la traite des Noirs, une charge qui n’a finalement pas été retenue par ses juges. Quoique d’ancienne noblesse, Kerguelen se vengea plus tard de ces avanies en combattant sur les vaisseaux de la République, après la chute de la monarchie.

La prise de possession des Kerguelen va rester longtemps sans lendemain. En 1893, la République française confirme ses droits sur l’archipel, mais les essais de colonisation échouent. Faute de présence humaine, la revendication territoriale se fragilise, alors que plusieurs puissances s’intéressent à ces eaux stratégiques.

Suite à une résolution parlementaire, votée à l’unanimité en 1949, la France fait acte de souveraineté sur ces îles, en construisant la base de Port-aux-Français, toujours active aujourd’hui.

La découverte des Kerguelen, avec celle des îles Crozet par Marion Dufresne en 1772 également, ouvre l’histoire des TAAF (Terres Australes et Antarctiques Françaises). Une administration qui, au sein du ministère des Outre-mer, est chargée de ces lointains territoires. Sous la conduite de « l’Adsup » (le préfet administrateur supérieur des TAAF), expositions et conférences vont rythmer l’année 2022 en vue de faire connaître cette vaste France australe et ses ressources : avec la terre Adélie, les îles Amsterdam et Saint-Paul ainsi que les îles Éparses, les TAAF représentent un cinquième du domaine maritime français. Sans ces possessions, la France ne contrôlerait pas le deuxième domaine maritime mondial – juste après celui des États-Unis.

Les TAAF sont aussi des refuges de la biodiversité (maritime et terrestre) et des champs d’exploration scientifique de premier plan.

Habitées depuis par des scientifiques, techniciens et militaires renouvelés périodiquement, les TAAF sont dépourvues de population permanente et n’ont donc aucun représentant au Parlement. Il existe en revanche, auprès du préfet administrateur supérieur des TAAF, dit « l’Adsup », un Conseil consultatif des TAAF où siègent un sénateur et un député.