Élaborés à Londres par les services secrets de la France libre, approuvés par le commandement allié, cinq plans visent à désorganiser les communications allemandes et à immobiliser des forces armées significatives à l’intérieur du pays, quelles que soient la date et le lieu du Débarquement :
• le Plan vert, très précis grâce au réseau Résistance-fer, vise à couper les voies ferrées par des sabotages ;
• le Plan bleu concerne le réseau électrique, pour couper l’approvisionnement des voies ferrées et des zones côtières ;
• le Plan violet porte sur les communications téléphoniques ;
• le Plan Bibendum vise à entraver les déplacements routiers, par des sabotages locaux ;
• le Plan rouge prévoit l’entrée en action des maquis.
Des mots d’ordres convenus, diffusés sur Radio-Londres, permettent de déclencher ces plans. Le 2 juin, il est décidé de lancer ces actions sur l’ensemble du territoire continental français, et non plus de les mettre en œuvre de manière progressive en appui de l’avance alliée.
Connu par les récits de la « Bataille du Rail », le Plan vert est un succès : il retarde l’arrivée des divisions blindées allemandes en Normandie et maintient l’illusion d’un débarquement dans le Pas-de-Calais. Seul le Plan rouge reste en-deçà des attentes : la violence et l’ampleur de la répression conduite par la SS et la Wehrmarcht, appuyées par la Milice collaborationniste, oblige à en freiner la mise en œuvre dès le 10 juin. C’est ce même jour que se produit le massacre d’Oradour-sur-Glane.
Les Résistants prennent des risques majeurs dans un contexte de répression accrue et de violence déchaînée.
Ils paieront un lourd tribut et après-guerre, le général Eisenhower leur rendra un hommage appuyé. Leur action est généralement estimée à l’équivalent de quinze divisions.
