Contenu de l'article
Mercredi 7 février 2018, la commission a organisé, conjointement avec la commission des affaires sociales, sur le thème de la pauvreté à l'école :
- le matin : une table ronde de grands témoins Véronique Decker, directrice de l’école Marie Curie à Bobigny, Marie-Aleth Grard, vice-présidente du mouvement ATD Quart Monde et Jean-Paul Delahaye, inspecteur général honoraire de l’Éducation nationale
-après-midi : une audition de Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Éducation nationale et d'Agnès Buzyn, ministre des solidarités et de la santé
La commission des affaires culturelles et la commission des affaires sociales se penchent sur le phénomène de grande pauvreté, facteur d'inégalités scolaires, en réunissant trois témoins qui ont formulé leurs préconisations dans leurs ouvrages, enquêtes ou rapports.
Véronique Decker est directrice d’une école élémentaire de Bobigny (Seine-Saint-Denis). Dans son dernier ouvrage "L'École du peuple" paru en juin 2017, elle décrit, à partir de récits tirés de son expérience quotidienne, un monde où la mixité sociale n'existe plus, avec des écoles "ghettoïsées". L'éducation prioritaire n'a pas les moyens de rétablir de l'équité entre les écoles. Quant aux difficultés sociales des parents, elles sont très importantes : nombre d'enfants n'ont pas de logement, les dispositifs sociaux qui existaient pour accompagner les gens disparaissant les uns après les autres.
Marie-Aleth Grard, vice-présidente du mouvement ATD Quart Monde, insiste sur la confiance à instaurer entre élèves, parents et enseignants. Selon l'association, il est indispensable de changer de regard sur la pauvreté.
Inspecteur général de l'Éducation nationale, Jean-Paul Delahaye, qui a été Directeur général de l’enseignement scolaire au ministère de l’Éducation nationale, s’est vu confier en 2015 une mission sur la grande pauvreté et la réussite scolaire. Dans son rapport "Grande pauvreté et réussite scolaire : le choix de la solidarité pour la réussite de tous ", il observe notamment combien la question de la restauration scolaire, des fournitures scolaires, celle des matériels nécessaires pour certaines formations, le coût des sorties, sont sensibles pour beaucoup de familles. Le rapport pointe que l'échec scolaire des enfants des milieux populaires résulte pour partie de l’organisation du système scolaire qui persiste à trier et sélectionner les élèves. L'État devrait garantir, non une égalité des chances, mais une égalité des droits sur l'ensemble du territoire.