1914
Sarajevo et les déclarations de guerre
L'archiduc François-Ferdinand, héritier au trône d'Autriche-Hongrie et son épouse, la duchesse de Hohenberg, sont assassinés à Sarajevo (Bosnie-Herzégovine) par Gavrilo Princip, jeune nationaliste serbe de Bosnie.
L’Archiduc François-Ferdinand, héritier du trône d’Autriche-Hongrie et son épouse sur les marches de l’Hôtel de ville de Sarajevo le 28 juin 1914
© AFP
Raymond Poincaré (1860 - 1934)
Député de la Meuse de 1887 à 1903
Président du Conseil de janvier 1912 à janvier 1913
Président de la République de février 1913 à février 1920
© Assemblée nationale / Photographie Reutlinger
21 - 23 juillet
Entretiens franco-russes en Russie. Poincaré déclare son intention d'exécuter « toutes les obligations » imposées par l'alliance.
23 juillet
L'ultimatum de l'Autriche-Hongrie est remis à la Serbie.
La course à la mer
28 juillet
L'Autriche-Hongrie déclare la guerre à la Serbie.
30 juillet
Le tsar signe l'ordre de mobilisation générale de la Russie.
31 juillet
Ordre de mobilisation générale en Autriche-Hongrie.
Jean Jaurès , défenseur d'une solution pacifique à la crise des Balkans, est assassiné au café du Croissant rue Montmartre à Paris. [ Dossier Jean Jaurès ]
Jean Jaurès (1859 - 1914)
Député du Tarn de 1885 à 1889, de 1893 à 1898 et de 1902 à 1914
© BHVP / Roger Viollet
Première page du procès-verbal de la séance du 4 août 1914 à l’Assemblée nationale
© Assemblée nationale
L'invasion de la Belgique et de la France
L'armée allemande envahit la Belgique.
Le Royaume-Uni déclare la guerre à l'Allemagne.
La séance historique du 4 août 1914 à la Chambre des députés.
Dans un message aux assemblées, le Président de la République Raymond Poincaré annonce que : « dans la guerre qui s'engage, la France [...] sera héroïquement défendue par tous ses fils, dont rien ne brisera devant l'ennemi l'union sacrée. »
« Globalement, l'Union sacrée c'est la décision spontanée d'oublier toutes les divisions et toutes les querelles au bénéfice d'une cause qui, très soudainement, apparaît comme la plus haute de toutes : la défense de la patrie que l'on estime injustement attaquée par un agresseur, lequel au surplus passe pour l' "ennemi héréditaire". Ce n'est pas la disparition des divergences, mais un accord pour les passer sous silence. [...] C'est un enthousiasme fragile, lié à la croyance en une guerre courte. Sur le plan pratique, l'union faisant la force, il faut taire la divergence des buts particuliers et mettre seulement en valeur un but suprême : la défense de la patrie. » (Jean-Baptiste Duroselle, La Grande guerre des Français, Perrin, 1994)
Le Parlement adopte plusieurs lois spéciales nécessaires à l'état de guerre.
Le Parlement s'ajourne sine die laissant au Président du Sénat et au Président de la Chambre des députés le soin de le convoquer, le cas échéant : la session sera close par un décret du Président de la République du 3 septembre 1914.
À Paris ont lieu les obsèques de Jaurès [ Les obsèques de Jaurès].
Première bataille de la Marne (6 -14 septembre 1914)
Les forces allemandes avancent à marche forcée à travers la Belgique et la France. Après la bataille des frontières et la retraite des Alliés, la Ire armée de von Kluck, la IIe de von Bülow et la IIIe de von Hausen s'enfoncent dans le territoire français. Mais la 1ère armée de von Kluck, au lieu de l'ouest comme cela avait été envisagé dans le cadre du plan Schlieffen, passe à l'est de Paris dans l'objectif de réduire les forces françaises. Le général Gallieni, qui dirige la garnison parisienne, demande au commandant en chef Joffre l'autorisation d'attaquer von Kluck au flanc.
La 6ème armée française, dirigée par Maunoury, lance son attaque le 6 septembre. Von Kluck, pris par surprise, réagit tactiquement et se retourne. Mais il creuse une brèche avec le reste des forces allemandes, la IIe armée de von Bülow.
Un repli général est ordonné par un des officiers du chef d'état-major allemand Moltke. Les Allemands font retraite et le front est stabilisé.
Le 11 septembre, Joffre envoie un message au ministre de la Guerre : « La bataille de la Marne s'achève en victoire incontestable. »
C'est aussi l'échec des plans offensifs allemand et français
Les taxis de la Marne à Paris
© Maurice-Louis Branger/Roger-Viollet
17 septembre
Les Alliés et les Allemands tentent de déborder leurs flancs respectifs et de se rapprocher du littoral. C'est le début de la course à la mer.
19 septembre
19 septembre
Circulaire du ministre de la guerre, Alexandre Millerand , relative à la censure de la presse par les commandants de région militaire.
La cathédrale de Reims bombardée
© AFP PHOTO / Historial Péronne
20 septembre
Bataille de la Woëvre. Reims est reconquis, mais la cathédrale est bombardée est incendiée par les Allemands. [Voir l' article d'Albert Londres dans Le Matin du 29 septembre 1914 ]
22 septembre
Les troupes allemandes entrent à Lunéville. La France est envahie.
Alain-Fournier est tué au combat à Saint-Rémy-la-Calonne dans la Meuse. Il allait avoir 28 ans.
Romain Rolland publie en Suisse dans Le Journal de Genève « Au-dessus de la mêlée ».
1 er - 27 octobre
Batailles de l'Yser et des Flandres.
Après la prise de Lille le 12 octobre et celle d'Anvers, les troupes allemandes ont pour objectif d'assurer leur déploiement en mer du Nord afin d'affaiblir le ravitaillement des armées de l'Entente et de menacer directement l'Angleterre. Après avoir atteint Dixmude, la IV e armée allemande franchit l'Yser le 20 octobre. Le roi des Belges Albert I er décide alors d'ouvrir les écluses de Nieuport le 20 octobre. Le 27 les écluses sont rouvertes à marée montante, ce qui permet de gêner la progression allemande. Ramscapelle tombe puis est reprise. Mais la VI e armée allemande s'empare de la crête de Messines. Dixmude, qui aura essuyé plusieurs déluges de feu ne sera abandonnée que le 10 novembre.
Le gouvernement belge se transporte au Havre.
1 er novembre
L'empire ottoman entre en guerre aux côtés des puissances centrales.
Trois soldats britanniques dans leur tranchée
© Ann Ronan Picture Library / Photo12 /AFP
6 novembre
L'offensive allemande est enrayée à Ypres du fait de la résistance franco-anglaise. La veille le Kaiser Guillaume II qui pensait faire une entrée triomphale afin de marquer la conquête de la Belgique était rentré en Allemagne. Les fusils à tir rapide britanniques ont raison des soldats allemands dont beaucoup d'entre eux sont des volontaires. La mort de 25 000 étudiants est appelée en Allemagne Kindermord (massacre des étudiants).
10 décembre
Bataille des frontières. L'armée française doit battre en retraite.
Le gouvernement revient à Paris.
17 décembre
Le front se stabilise le long d'une ligne continue de Nieuport à la frontière suisse. C'est le début d'une guerre d'usure.
22 décembre
Séance extraordinaire du Parlement.
Les Chambres sont réunies en session extraordinaire conformément au décret du 12 décembre 1914, signé du Président de la République qui les convoque.
Déclaration du Gouvernement lue à la Chambre des députés par René Viviani, président du Conseil et au Sénat par Aristide Briand, garde des Sceaux.
René Viviani, au nom du Gouvernement, proclame à nouveau l'Union sacrée et fait mention pour la première fois des buts de guerre de la France : restauration de la souveraineté de la Belgique, retour de l'Alsace-Lorraine, droit à réparation pour les préjudices subis.
Enregistrement sonore de l’allocution de Paul Deschanel, Président de la Chambre des députés
Enregistrement sonore du discours de René Viviani, Président du Conseil
René Viviani (1862-1925)
Député de la Seine de 1893 à 1902 et de 1906 à 1910
Député de la Creuse de 1910 à 1922
Président du Conseil de juin 1914 à octobre 1915
Carte postale.photo Manuel / © Assemblée nationale
Alexandre Varenne (1870 - 1947)
Député du Puy-de-Dôme de 1906 à 1910 et de 1914 à 1936
© Assemblée nationale
23 décembre
La Chambre des députés adopte l'ajournement de toutes les élections jusqu'à la fin de la guerre.
Séance du mercredi 23 décembre de la Chambre des députés :
Dépôt et lecture, par M. Varenne, rapporteur de la commission du suffrage universel, d'un rapport sur le projet de loi tendant : 1° à ajourner les opérations de révision des listes électorales pour 1915 ; 2° à ajourner les élections législatives, départementales et communales.
Dépôt et lecture par M. Varenne, rapporteur de la commission du suffrage universel, d'un rapport sur le projet de loi tendant à proroger les pouvoirs des sénateurs appartenant à la série B.
1915
1915
Les offensives des belligérants sur le front ouest
La stabilisation du front
Chaque camp rassemble ses ressources en vue d'une guerre longue
5 février
L'Allemagne décrète le blocus des côtes. C'est le début de la guerre sous-marine.
15 février - 18 mars
Bataille de Champagne.
L’arrivée des troupes françaises dans le détroit des Dardanelles (Turquie).
© Rue des Archives/Tallandier
19 février
Début de l'opération des Dardanelles. Des troupes françaises, britanniques, australiennes et néo-zélandaises débarquent à Gallipoli.
22 avril
Une grande offensive allemande est lancée par la 4e armée contre le saillant d'Ypres, en Belgique, -gardé par les Français et les Britanniques- dans l'objectif de raccourcir le front. C'est la deuxième bataille d'Ypres.
Les gaz asphyxiants -le contenu de 6 000 bouteilles- sont utilisés pour la première fois par les Allemands près d'Ypres, l'après-midi du 22 avril. Les troupes coloniales françaises ne portaient pas de protection. Après plusieurs attaques et contre-attaques au cours desquelles le rôle de la force expéditionnaire du Canada est essentiel, les Alliés se replient sur une ligne proche. Les pertes alliées s'élèvent 69 000 et celles des Allemands à 38 000.
Des Spahis en reconnaissance dans l'Oise.
© Paris - Musée de l'Armée, Dist. RMN-Grand Palais / Pascal Segrette
Le paquebot Lusitania torpillé par un sous-marin allemand au large des côtes irlandaises le 7 mai 1915 (1 198 victimes dont 128 citoyens américains)
© Ann Ronan Picture Library / Photo12 / AFP
7 mai
Le torpillage du paquebot britannique Lusitania par le sous-marin allemand U-20 fait 1 200 morts dont 124 Américains. Les États-Unis émettent une vive protestation.
9 mai
Début de l'offensive française en Artois visant à rompre le front allemand.
18 mai
Albert Thomas est nommé sous-secrétaire d'État à l'artillerie et aux équipements militaires. [ Fiche biographique]
23 mai
L’Italie déclare à la guerre à l'Autriche-Hongrie
18 juin
Échec de l'offensive en Artois.
26 juin
Adoption par la Chambre des députés de la loi Dalbiez ayant pour objet d'assurer la juste répartition et une meilleure utilisation des hommes mobilisés ou mobilisables.
350 000 militaires sont retirés du front pour être affectés dans les usines de fabrication d'obus et de fusils. D'autres au nombre de 150 000 sont affectés dans les mines et l'industrie métallurgique. Ces affectés spéciaux portant le brassard et ayant une carte d'identité de la Défense nationale ne peuvent exercer le droit de grève.
Victor Dalbiez (1876 - 1954)
Député des Pyrénées-Orientales de 1909 à 1919 et de 1924 à 1927
© Assemblée nationale
14 juillet
Les cendres de Rouget de Lisle sont transférées aux Invalides en présence de Raymond Poincaré, Président de la République.
Enregistrement sonore du discours de Raymond Poincaré, Président de la République
Août
Mise en place de la procédure des comités secrets.
Une de l'Excelsior
© Assemblée nationale
16 août
L'homme enchaîné, le journal de Clemenceau, est suspendu quatre jours par la censure en raison de critiques à l'encontre du général Joffre.
4 septembre
Maurice Maréchal fonde le journal satirique Le Canard enchaîné afin de lutter contre le « bourrage de crâne ».
5-8 septembre
Conférence socialiste internationale de Zimmerwald en Suisse.
6 septembre
Décret instituant les cours martiales concernant les délits commis par les soldats.
23 septembre
La Bulgarie déclare la guerre à la Serbie.
25 septembre
Début de la deuxième bataille de Champagne
Début de l'offensive franco-britannique en Artois.
Soldats français dans des tranchées allemandes durant la bataille de Champagne.
© Historial de Péronne / AFP Photo
17 octobre
La France déclare la guerre à la Bulgarie.
29 octobre
Le cabinet Briand succède au cabinet Viviani démissionnaire. [ Fiche biographique] Le général Gallieni devient ministre de la guerre.
Aristide Briand (1862 - 1932)
Député de la Loire de 1902 à 1919
Député de la Loire-inférieure de 1919 à 1932
Président du Conseil de janvier à mars 1913 et d’octobre 1915 à mars 1917
© Assemblée nationale
5 novembre
Clemenceau est élu président de la commission des affaires étrangères du Sénat.
10 novembre
Le général Gallieni est entendu à la Chambre des députés par la commission de l'armée sur l'incorporation immédiate de la classe 1917.
Voir aussi : la séance du 30 novembre 1915, discussion du projet de loi relatif à l'appel sous les drapeaux de la classe 1917
2 décembre
Le général Joffre devient commandant en chef des armées françaises.
19 décembre
Douglas Haig est nommé commandant en chef du corps expéditionnaire britannique en France en remplacement de French.
1916
8-9 janvier
Les troupes alliées quittent les Dardanelles et se replient vers Salonique pour former l'armée d'Orient sans être parvenues à s'emparer des détroits.
Le Petit Journal illustré du 4 avril 1915
© Gallica
29 janvier
Le XXe arrondissement de Paris est bombardé par un ballon dirigeable zeppelin.
Verdun (21 février-18 décembre 1916)
21 février
Début de la bataille de Verdun. Le général Erich von Falkenhayn, chef d'état-major allemand ayant succédé à Moltke, a planifié une attaque de la ville fortifiée de Verdun, afin de « saigner l'armée française ». Après un déluge de feu, un premier bombardement au cours duquel un million d'obus furent tirés en 21 heures, les Allemands avancent rapidement sur deux lignes de tranchées. Les premières lignes sont détruites mais des poches de résistance se constituent dans les lignes arrière françaises.
22 février- 7 mars
14 000 soldats et 2 000 tonnes de matériel sont acheminés quotidiennement à Verdun par la Voie sacrée, c'est-à-dire les routes et chemins reliant Bar-le-Duc à Verdun.
Le lieutenant-colonel Driant, député de Meurthe-et-Moselle, est tué au bois des Caures.
Émile Driant (1855 - 1916)
Député de Meurthe-et-Moselle de 1910 à 1916
© Assemblée nationale
25 février
Le fort de Douaumont est pris par les Allemands.
Le général Pétain, commandant de la IIe armée prend le commandement du secteur de Verdun.
9 mars
L'Allemagne déclare la guerre au Portugal.
10 mars
Ordre du jour du général Joffre : « Depuis trois semaines, vous subissez le plus formidable assaut que l'ennemi ait encore tenté contre nous. L'Allemagne [...] espérait que la prise de Verdun raffermirait le courage de ses alliés et convaincrait les pays neutres de la supériorité allemande. Elle avait compté sans vous ! Le pays a les yeux sur vous. Vous serez de ceux dont on dira : "ils ont barré aux Allemands la route de Verdun." »
16 mars
Le général Pierre Auguste Roques succède au général Gallieni, démissionnaire, qui décède le 26 mai.
17 mars
Engagé volontaire, le poète Guillaume Apollinaire se bat dans l'artillerie, puis comme sous-lieutenant au 96e régiment d'infanterie. Alors qu'il vient d'avoir notification de sa naturalisation, il prend position le 14 mars au Bois des Buttes, à l'extrémité est du plateau de Craonne, au pied du Chemin des Dames. Il y est blessé, le 17, à quatre heures de l'après-midi, d'un éclat d'obus à la tempe droite .
Dans son carnet il écrit :« Je lisais à découvert au centre de ma section, je lisais leMercure de France. A quatre heures un 150 éclate à 20 mètres, un éclat perce le casque et troue le crâne. [...] On m'endort pour fouiller, l'éclat a enfoncé la boîte crânienne. et y est resté, on l'y laisse. »
Trépané, affaibli par sa blessure, il mourra le novembre 1918 de la grippe espagnole.
9 avril
Offensive allemande visant à encercler Verdun.
10 avril
Appel du général Pétain :« Le 9 avril est une journée glorieuse pour nos armes. Les assauts furieux des soldats du Kronprinz ont été partout brisés. Fantassins, artilleurs, sapeurs, aviateurs de la IIe armée ont rivalisé d'héroïsme. Honneur à tous ! Les Allemands attaqueront sans doute encore. Que chacun travaille et veille pour obtenir le même succès qu'hier. Courage... On les aura ! »
22 avril
Albert Thomas crée par arrêté un comité du travail féminin.
Ouvrières dans une fabrique d'armes.
© Rue des Archives/Tallandier
24-30 avril
Conférence socialiste internationale de Kienthal.
27 avril
Suppression des conseils de guerre spéciaux. Retour aux garanties judiciaires (loi Meunier)
Paul Meunier, député radical-socialiste de l’Aube, nommé en 1915 rapporteur de la commission de la législation civile et criminelle, propose plusieurs réformes des tribunaux militaires qui débouchent sur les lois des 27 avril, 8 août et 3 octobre 1916. Ces textes mettent fin aux tribunaux spéciaux, rétablissent le recours en cassation, la demande de grâce présidentielle et l’intervention d’un avocat.
Paul Meunier (1871 - 1922)
Député de l’Aube de 1902 à 1919.
© Assemblée nationale
1er mai
Le général Pétain est nommé commandant de l'armée du centre. Il est remplacé à Verdun par le général Nivelle.
4 juin
Début de l'offensive Broussilov. Le général Alexei Broussilov, commandant le front russe au sud-ouest, décide d'attaquer les forces austro-hongroises et avance en Galicie. L'offensive est relancée en juillet puis en août mais les pertes sont énormes de part et d'autre. En octobre le tsar Nicolas II demande l'arrêt de l'offensive.
7 juin
Au bout d'une résistance héroïque, la garnison du fort de Vaux est vaincue.
16-22 juin
Aristide Briand, président du Conseil, soumet à la Chambre, en comité secret, la conduite de la bataille de Verdun.
[ Comité secret du 16 juin 1916] [ suite : 17 juin 1916] [ suite : 18 juin 1916] [suite : 19 juin 1916] [ suite : 20 juin 1916] [suite : 21 juin 1916] [ suite : 22 juin 1916]
Neuf comités secrets sont tenus à la Chambre des députés et quatre au Sénat de juin 1916 à octobre 1917.
Aristide Briand (1862-1932)
Député de la Loire de 1902 à 1919
Député de la Loire-inférieure de 1919 à 1932
Président du Conseil de janvier à mars 1913 et d’octobre 1915 à mars 1917
Photo Henri Manuel / © Assemblée nationale / Photo Henri Manuel
La bataille de la Somme (1er juillet - 18 novembre 1916)
1er juillet
Bataille de la Somme : début de l'offensive franco-britannique.
Des dizaines de milliers de Britanniques lourdement armés avancent dans le no man's land. En une journée l'infanterie britannique enregistre 57 470 victimes.
Au cours de l'attaque de Beaumont-Hamel un bataillon du régiment de Terre-Neuve, composé de volontaires, perd près de 90 % de son effectif en une demi-heure.
Bataille de la Somme
© Ann Ronan Picture Library / Photo 12 / AFP
20 août
La Roumanie entre en guerre aux côtés des Alliés.
15 septembre
Bataille de la Somme : les Britanniques utilisent pour la première fois des chars d'assaut, à Flers.
Les soldats français se préparent à donner l’assaut pour la reprise du fort de Douaumont
© Rue des Archives
24 octobre
Les forces françaises commandées par le général Mangin reprennent le fort de Douaumont (Verdun) suivant la technique de la Noria mise en place par le général Pétain.
2 novembre
Les troupes françaises reprennent le fort de Vaux (Verdun) abandonné par les Allemands.
13 novembre
Le village de Beaumont-Hamel, situé à 9 kilomètres au nord d'Albert, est pris par la 51e division des Highlands.
18 novembre
Fin de la bataille de la Somme. L'offensive a causé la perte d'environ 650 000 Allemands, 420 000 Britanniques et 200 000 Français.
21 novembre
Mort de l'empereur François-Joseph. Charles Ier lui succède.
24 novembre
Wilson est réélu président des États-Unis.
28 novembre
La Chambre des députés se transforme en comité secret, avec des interruptions, jusqu'au 7 décembre.
[ Séance du 28 novembre 1916] [ suite : 29 novembre 1916]
3 décembre
Lloyd George est Premier ministre du Royaume-Uni.
12 décembre
Remaniement du gouvernement Briand qui ne comprend plus de ministre d'État.
15 décembre
Remaniement du gouvernement Briand qui ne comprend plus de ministre d'État.
18 décembre
Fin de la bataille de Verdun. Le bilan est de 162 000 tués et de 216 000 blessés évacués côté français et de 350 000 tués, blessés ou disparus côté allemand. Plus de 60 millions d'obus ont été tirés dans le secteur. Ce fut l'enfer de Verdun.
19-23 décembre
Le Sénat, réuni en comité secret, rejette un ordre du jour, présenté notamment par Clemenceau, Pichon et Monis critiquant la politique de défense nationale du Gouvernement.
Georges Clemenceau (1841-1929)
Député de la Seine de 1876 à 1893
Député du Var de 1885 à 1893
Président du Conseil de novembre 1917 à janvier 1920
Buste de Clémenceau en bronze par Jo Davidson (1883-1952) / © Assemblée nationale / Adagp
26 décembre
Le général Joffre est élevé au titre de maréchal de France. Il est remplacé par Nivelle à la tête de l'armée française. Celui-ci déclare pouvoir gagner la guerre en 48 heures au moyen d'une seule attaque massive de l'infanterie avançant après un bombardement éclair derrière un barrage roulant accompagné de chars.
1917
8 janvier
Début d'un important mouvement de grèves à Paris et en province touchant jusqu'aux usines d'armement.
10 janvier
La Triple-Entente fait connaître ses buts de guerre : évacuation des territoires occupés, retour de l'Alsace-Lorraine à la France, réparation des dommages subis, affranchissement des nationalités sous domination turque, émancipation des Tchèques, Slovaques, Roumains et Yougoslaves.
16 janvier
L'état-major allemand décide de reprendre la guerre sous-marine à outrance.
22 janvier
Le Président Wilson déclare devant le Sénat américain que la paix future doit être une paix sans victoire, garantissant l'égalité des droits de toutes les nations et le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes.
Les révolutions russes L'effondrement du front est
Manifestation à Moscou le 1er mars 1917
© Tass / AFP
8-12 mars
Première révolution russe.
14 mars
Pris à partie à la Chambre des députés, le général Lyautey interrompt son intervention et démissionne de son poste de ministre de la guerre.
15 mars
Après la création du Soviet des députés ouvriers et paysans et l'abdication de Nicolas II, Paul Milioukov déclare qu'il entend mener la guerre jusqu'au bout et sans hésitation.
17 mars
Aristide Briand remet sa démission à la suite de celle du général Lyautey.
Alexandre Ribot (1842 - 1923)
Député du Pas-de-Calais de 1878 à 1909
Président du Conseil du 9 au 13 juin 1914 et de mars à septembre 1917
© Assemblée nationale
21 mars
Le gouvernement Ribot, formé la veille, obtient la confiance à l'unanimité (440 voix) moins 59 abstentions. [ Fiche biographique]
27 mars
Adoption par la Chambre des députés du principe de l'appel de la classe 1918.
Le Président Woodrow Wilson demande au Congrès des États-Unis de déclarer la guerre à l’Allemagne
© Ann Ronan Picture Library / Photo 12 / AFP
2 avril
Dans son message au Congrès, le président Wilson déclare : « Je recommande au Congrès de déclarer que la récente conduite du gouvernement impérial allemand n'est, en fait, rien moins que la guerre contre le gouvernement et le peuple des États-Unis. »
L'entrée en guerre des États-Unis
6 avril
Le Congrès vote l'entrée en guerre des États-Unis.
9 avril
Le corps canadien dirigé par le général Julian Byng prend la crête de Vimy, située au nord d'Arras.
Soldats français maniant les lance-flammes depuis les tranchées au Chemin des Dames
© Rue des Archives/RDA Tallandier
16 avril
Le général Nivelle lance l'offensive du Chemin des Dames après plusieurs reports de l'opération qu'il avait projetée.
Lénine, précédemment en Suisse, arrive en Russie.
17 avril
Premier refus collectif d'obéissance dans l'armée française.
5 mai
Vote de confiance du gouvernement Ribot : 467 voix pour et 52 voix contre.
11 mai
Une vague de grève commence dans les industries d'armement et dure jusqu'en juin.
L'échec de l'offensive du Chemin des Dames Le doute des combattants La crise politique
15 mai
Le Gouvernement relève le général Nivelle de son commandement après l'échec de l'offensive du 16 avril au 9 mai causant la perte de 187 000 Français et de 167 000 Allemands. Pétain le remplace à la tête des armées du nord et du nord-est.
Le général Foch est nommé chef d'état-major général au ministère de la guerre.
2 juin
Le général Pétain donne des instructions en ce qui concerne les permissions et les périodes de repos.
Le 6ème comité secret de la Chambre examine la situation créée par la révolution russe et la conférence socialiste internationale de Stockholm.
9-14 juin
Neuf divisions de l'armée britannique et de l'ANZAC (Australian and New Zealand Army Corps) montent avec succès à l'assaut de la crête de Messines, situé près d'Ypres, entre les vallées de la Lys et de l'Yser. Plus de 8 km de tunnels avaient été creusés depuis janvier par les Britanniques sous les lignes allemandes.
L’infanterie australienne utilisant des masques à gaz
© Ann Ronan Picture Library / Photo 12 / AFP
13 juin
Le général Pershing, commandant du corps expéditionnaire américain, arrive en France.
28 juin
La Grèce déclare la guerre aux empires centraux.
29 juin
Le 7ème comité secret de la Chambre se réunit afin d'examiner les responsabilités de l'échec des offensives d'avril.
1er juillet - 3 août
Offensive Kerenski : l'armée gouvernementale russe échoue dans la poursuite de la guerre de défense patriotique de la nation. L'armée russe se désintègre et les forces des Empires centraux réoccupent la Galicie et la Bukovine.
Maurice Barrès (1862-1923)
Député de Meurthe-et-Moselle de 1889 à 1893
Député de la Seine de 1906 à 1923
© Assemblée nationale
7 juillet
Maurice Barrès interpelle le ministre de l'intérieur Malvy dont le chef de cabinet Leymarie a permis au gérant du journal Le Bonnet rouge de rapporter de Suisse des fonds d'origine allemande.
18 juillet
Alexandre Kerenski devient président du Conseil, en Russie.
22 juillet
Clemenceau met en cause Malvy en séance publique au Sénat.
31 juillet - 6 novembre
Troisième bataille d'Ypres.
Les quelques gains de terrain initiaux sont neutralisés par de fortes pluies les jours suivants. Une nouvelle offensive a lieu le 10 puis le 16 août. Les forces britanniques s'engagent le 20 septembre dans une bataille d'usure. Le 6 novembre les Canadiens s'emparent des ruines de Passchendaele. Au cours des combats les Britanniques perdent 310 000 hommes et les Allkemands 260 000.
août - octobre
La grippe espagnole, après une première vague au printemps, frappe les civils et les militaires. La pandémie est l'une des plus meurtrières de l'histoire.
2 août
L'amiral Lacaze démissionne après avoir refusé une enquête parlementaire sur son action au ministère de la marine.
Denys Cochin démissionne aussi, accusant le gouvernement d'anticléricalisme.
15 août
Le pape Benoît XV rend publique une note sur la paix préconisant le retour à l'indépendance de la Belgique et un « compromis raisonnable » au sujet de l'Alsace-Lorraine.
« Le monde civilisé devra-t-il donc n'être plus qu'un champ de morts ? Et l'Europe, si glorieuse et si florissante, va-t-elle donc, comme entraînée par une folie universelle, courir à l'abîme et prêter la main à son propre suicide ? »
Benoît XV lance un appel aux belligérants : « Dans une situation si angoissante, en présence d'une menace aussi grave, Nous qui n'avons aucune visée politique particulière, qui n'écoutons les suggestions ou les intérêts d'aucune des parties belligérantes, mais uniquement poussé par le sentiment de Notre devoir suprême de père commun des fidèles, par les sollicitations de Nos enfants qui implorent Notre intervention et Notre parole pacificatrice, par la voix même de l'humanité et de la raison, Nous jetons de nouveau un cri de paix et Nous renouvelons un pressant appel à ceux qui tiennent entre leurs mains les destinées des nations. »
Mais la note de paix du pape est rejetée presque unanimement en cette année terrible.
20 août
Début de la seconde bataille de Verdun.
Affaire Malvy devant la Haute Cour de Justice. M. Hudelo à la barre des témoins
© Excelsior – L'Equipe / Roger-Viollet
7 septembre
Le Gouvernement Ribot démissionne en raison de l'affaire Malvy.
12 septembre
Paul Painlevé forme un gouvernement dont sont membres Ribot, aux affaires étrangères, Péret, à la justice, Steeg, à l'intérieur, Loucheur à l'armement et Klotz aux finances.
Paul Painlevé (1863 - 1933)
Député de la Seine de 1910 à 1928
Président du Conseil de septembre à novembre 1917
© Assemblée nationale
19 septembre
Le Gouvernement obtient la confiance par 368 voix et 131 abstentions.
9 octobre
Le Gouvernement obtient la confiance par 368 voix et 131 abstentions.
Portrait de Mata Hari (1876-1917), danseuse et espionne
© Musée Carnavalet - Art Archives / Alfredo Dagli Orti/The Picture Desk / AFP
15 octobre
La danseuse Mata-Hari est fusillée pour espionnage.
23-26 octobre
Les Français remportent la bataille de La Malmaison dans l'Aisne.
24 octobre - 5 novembre
L'Italie subit une lourde défaite à Caporetto, dans les Alpes, face aux troupes austro-allemandes. Sept divisions allemandes de la 8earmée stationnée à Riga forment une nouvelle armée avec des divisions autrichiennes. Les forces des empires centraux s'emparent de la plus grande partie du territoire vénétien contraignant à un repli des troupes italiennes sur le Piave avec l'arrivée de renforts britanniques et français. Le chef de l'état-major italien, le général Luigi Cadorna démissionne.
6-7 novembre
La conférence de Rapallo décide d'apporter des renforts à l'Italie.
Seconde révolution russe. Léon Trotski s'empare de Petrograd.
13 novembre
Mis en minorité à la Chambre par 277 voix contre 186 le Gouvernement démissionne.
Clemenceau, président du Conseil : « Je fais la guerre »
Constitution du nouveau ministère Clemenceau, le 16 novembre 1917
Présentation à l'Élysée des nouveaux ministres au Président de la République
© Excelsior – L'Equipe / Roger-Viollet
17 novembre
Georges Clemenceau forme le Gouvernement, cumulant la présidence du Conseil et le ministère de la guerre, avec Nail à la justice, Pichon aux affaires étrangères, Pams à l'intérieur, Klotz aux finances, Jonnart au blocus et aux régions libérées, Lafferre à l'instruction publique, Loucheur à l'armement, Claveille aux travaux publics et aux transports, Leygues à la marine, Clémentel au commerce, Boret à l'agriculture et au ravitaillement, Simon aux colonies et Colliart au travail. Georges Mandel dirige le cabinet civil de Clemenceau.
20 novembre
Georges Clemenceau déclare à la Chambre :« Ni trahison, ni demi-trahison, la guerre, rien que la guerre. [...] Un jour, de Paris au plus humble village, des rafales d'acclamations accueilleront nos étendards vainqueurs, tordus dans le sang, dans les larmes, déchirés des obus, magnifique apparition de nos grands morts. Ce jour, le plus beau de notre race, il est en notre pouvoir de le faire. »
La Chambre vote la confiance par 418 voix contre 65 et 40 abstentions.
[ Déclaration du Gouvernement à la Chambre des députés] [ Tables nominatives des interventions de Georges Clemenceau]
26 novembre
Le Conseil des commissaires du peuple dirigé par Lénine décide d'engager des pourparlers de paix avec les Empires centraux.
20 novembre - 6 décembre
Bataille de Cambrai. Le colonel John Fuller, chef d'état-major du corps de chars de l'armée britannique, est autorisée à lancer une attaque blindée. C'est la première bataille au cours de laquelle l'emploi des chars - 476 - fut aussi important. Les Britanniques parviennent à avancer mais la contre-attaque allemande n'en est pas moins efficace.
Char britannique
© Historial de Péronne / AFP Photo
29 novembre
Ouverture à Paris de la conférence des Alliés.
15 décembre
Signature à Brest-Litovsk de l'armistice entre Allemands et bolcheviks.
Joseph Caillaux (1863 - 1944)
Député de la Sarthe de 1898 à 1919
© Assemblée nationale
22 décembre
La Chambre des députés vote la levée de l'immunité parlementaire de Joseph Caillaux, mis en cause pour ses relations avec des pacifistes pro-allemands, par 418 voix contre 2.
28 décembre
Discussion à la Chambre des députés du projet de loi relatif à l'appel de la classe 1919.
1918
8 janvier
Dans son discours sur l'état de l'Union, le président Wilson définit son programme de paix en Quatorze points:
1. Négociations de paix publiques.
2. Liberté de navigation maritime.
3. Liberté de commerce international.
4. Limitation concertée des armements.
5. Règlement impartial des questions coloniales.
6. Évacuation de la Russie.
7. Évacuation et restauration de la Belgique.
8. Retour de l'Alsace-Lorraine à la France.
9. Rectifications des frontières italiennes selon les limites des nationalités.
10. Indépendance des peuples de l'Empire austro-hongrois.
11. Évacuation de la Roumanie, de la Serbie et du Monténégro.
12. Limitation de la souveraineté ottomane aux seules régions turques.
13. Création d'un État polonais avec libre accès à la mer.
14. Création d'une société des nations.
11 janvier
Le gouvernement Clemenceau obtient la confiance à la suite du débat sur la conduite diplomatique de la guerre par 317 voix contre 113.
14 janvier
Arrestation de Joseph Caillaux.
18 janvier
Charles Humbert, sénateur de la Meuse, est arrêté pour commerce avec l'ennemi.
Les offensives allemandes (mars et juillet 1918)
Avion de chasse allemand
© DPA - Picture-Alliance / AFP
8-11 mars
Attaques aériennes de Paris.
8 mars
À une interpellation d' Émile Constant, à la Chambre des députés, « sur les responsabilités gouvernementales et les compromissions révélées par les débats du procès Bolo », appuyée par M. Renaudel, au nom du parti socialiste Georges Clemenceau, répond avec fougue : « On dit : "Nous ne voulons pas la guerre, mais il nous faut la paix le plus tôt possible." Ah ! moi aussi j'ai le désir de la paix le plus tôt possible et tout le monde la désire, il serait un grand criminel celui qui aurait une autre pensée, mais il faut savoir ce qu'on veut. Ce n'est pas en bêlant la paix qu'on fait taire le militarisme prussien.[...] Ma politique étrangère et ma politique intérieure, c'est tout un. Politique intérieure, je fais la guerre ; politique extérieure, je fais toujours la guerre. Je fais toujours la guerre. [...] La Russie nous trahit, je continue de faire la guerre. La malheureuse Roumanie est obligée de capituler : je continue de faire la guerre, et je continuerai jusqu'au dernier quart d'heure. »
Le Président Georges Clemenceau partageant un repas avec les soldats français dans les tranchées près de Maurepas (Somme) en 1917
© Rue des Archives/Tallandier
21 mars
Bataille de Picardie.
23-24 mars
Début des bombardements de Paris par les Allemands.
Reproduction d’un avis de la Préfecture de police de Paris
© AFP
Le commandement unique des Alliés
26 mars
Conférence interalliée de Doullens. Foch est chargé de coordonner les commandants des forces alliées.
14 avril
Le général Foch assure la direction stratégique des forces alliées.
1er - 2 mai
Réunion à Abbeville du Conseil suprême de la guerre.
7 mai
Traité germano-roumain.
13 mai
Début de grèves dans les usines d'armement de la région parisienne.
27 mai
Début de la troisième offensive allemande au Chemin des Dames.
1er - 3 juin
Réunion à Versailles du Conseil suprême de la guerre.
4 juin
À la Chambre des députés Clemenceau couvre les généraux après l'affaire du Chemin des Dames.
15 juillet
Offensive allemande en Champagne.
Les contre-offensives finales
18 juillet
Début de la seconde bataille de la Marne. Face à la dernière tentative allemande de rupture du front occidental la contre-attaque de Foch permet d'avancer. Le général Mangin à la tête de la 10e armée pénètre de plus de 8 km dans les lignes allemandes et Soissons est libérée le 2 août. Les Allemands se replient le long de la Vesle et de l'Aisne.
7 août
Le général Foch est fait maréchal de France.
8 août
Contre-offensive franco-anglaise en Picardie. L'infanterie britannique, canadienne et australienne avance avec l'appui de 400 chars et 800 avions contre les positions allemandes près d'Amiens. Le chef d'état-major allemand Erich Ludendorff considère la journée comme un « jour de deuil pour l'armée allemande ».
Paul Deschanel (1856 - 1922)
Député d’Eure-et-Loir de 1885 à 1920
Président de la Chambre des Députés de 1914 à 1919
Président de la République de janvier à septembre 1920
© Assemblée nationale
5 septembre
Après le salut - par Paul Deschanel, Président de la Chambre des députés - des chefs et des soldats ayant repris depuis le 18 juillet une série d'offensives victorieuses, Georges Clemenceau harangue les députés : « La victoire s'affirme mais il faut l'achever ».
12 septembre
Offensive américaine à Saint-Mihiel.
14-15 septembre
Offensive de l'armée de Salonique commandée par le général Franchet d'Esperey.
17 septembre
Discours de Georges Clemenceau au Sénat : « Allez, enfants de la patrie ! »
6 octobre
Pressé par les généraux Hindenburg et Ludendorff, le chancelier allemand Max de Bade demande au président des États-Unis les conditions d'un armistice. Celui-ci répond que la capitulation des armées allemandes et l'abdication des Hohenzollern font partie des conditions d'un armistice
9 octobre
Prise de Cambrai par les troupes canadiennes.
26 octobre
Démission de Ludendorff.
17 octobre
Libération de Lille et de Douai par les Britanniques.
Après la relance de l'offensive alliée de Cambrai-Saint-Quentin, la retraite allemande s'accélère.
24-27 octobre
Victoire des Italiens à la bataille de Vittorio-Veneto.
29 octobre
L'Allemagne demande l'armistice au président Wilson.
30 octobre
La Turquie signe l'armistice de Moudros.
3 novembre
L'Autriche-Hongrie signe avec les Alliés l'armistice de Villa-Giusti.
4 novembre
Les États-Unis invitent le gouvernement allemand à demander l'armistice au maréchal Foch.
7 novembre
Le chancelier Max de Bade annonce l'envoi de plénipotentiaire et demande la suspension des hostilités.
8 novembre
Les plénipotentiaires allemands et alliés se rencontrent à Rethondes, en forêt de Compiègne.
9 novembre
Abdication de l'empereur Guillaume II.
Friedrich Ebert, président du parti majoritaire du Reichstag, le SPD, succède à Max von Baden à la chancellerie. Il forme le gouvernement, baptisé conseil des commissaires du peuple et constitué de sociaux-démocrates majoritaires et indépendants. Philipp Scheidemann proclame la République allemande au balcon du Reichstag devançant Karl Liebknecht qui proclame peu après la République socialiste.
L'armistice
11 novembre
Signature de l'armistice par les généraux allemands, à 6 heures du matin. À 11 heures les hostilités sont suspendues.
Wagon stationné en forêt de Compiègne à Rethondes le 11 novembre 1918 pour la signature de l’Armistice entre les alliés (le Général Maxime Weygand, le Maréchal Ferdinand Foch, Le capitaine Ernt Vanselow, l’Amiral Rosslyn Wemyss) et les allemands (Matthias Erzberger, le Comte Alfred von Obendorff)
© AFP
17 novembre
Les troupes françaises entrent en Alsace-Lorraine. Le général Gouraud commandant la IVe armée fait son entrée solennelle à Strasbourg le 22 novembre et y préside le défilé de la victoire.
1er décembre
Tenue à Londres d'une conférence préparatoire aux négociations de paix.
Les soldats alliés assistent au service religieux célébré à la cathédrale de Strasbourg le 1er décembre 1918
Photo Frantz Adam / © Photo Frantz Adam / AFP
Une délégation parlementaire française attend le Président américain Woodrow Wilson à Brest le 13 décembre 1918
© Rue des Archives/Tallandier
14 décembre
Arrivée à Paris du président Wilson en vue de la conférence de la paix. La veille il était arrivé à Brest à bord du paquebot George Washington.
15 décembre
Le général Pétain est fait maréchal de France.
29 décembre
À la suite du débat de politique étrangère le gouvernement Clemenceau obtient la confiance par 386 voix contre 89.
1919
18 janvier
Ouverture au Quai d'Orsay de la conférence de la paix.
Médaille commémorative (par L. Bottée) de la venue du Président Wilson à la Chambre des Députés le 3 février 1919
© Assemblée nationale
28 avril
La conférence de la paix adopte le pacte constitutif de la Société des Nations.
2 juin
Au château de Saint-Germain, les délégués autrichiens reçoivent les conditions de paix.
Le traité de Versailles
Le Président du Conseil Georges Clemenceau, le Président américain Woodrow Wilson, le Premier ministre britannique Lloyd George quittant le Palais de Versailles le 28 juin 1919, après la signature du Traité de Versailles
© Jerry Tavin/Rue des Archives/BCA
28 juin
Signature du traité de Versailles dans la galerie des glaces du château. L'Alsace-Lorraine est restituée à la France. Le paiement de réparations est imposé à l'Allemagne. Le 30 juin Clemenceau présente le traité à la Chambre des députés.
30 juin
Clemenceau présente le traité de Versailles à la Chambre des députés. [ 2ème séance du lundi 30 juin 1919]
Georges Clemenceau à la tribune de la Chambre des lors de l’examen du projet de loi portant approbation du Traité de Versailles
© Rue des Archives/Tallandier
14 juillet
Défilé de la Victoire sur les Champs-Élysées. Le défilé est ouvert par les grands mutilés de guerre.
Les maréchaux Joffre et Foch défilent en tête des troupes
12 septembre
Proposition de résolution d'André Paisant, cosignée par 86 de ses collègues, ayant pour objet le transfert solennel au Panthéon d'un soldat anonyme français tombé pour sa patrie.
26 août - 24 septembre
Débat à la Chambre des députés sur le traité de paix.
10 septembre
Traité de Saint-Germain entre les Alliés et l'Autriche : l'Italie reçoit le Tyrol du Sud et le Trentin. La Tchécoslovaquie intègre les territoires du royaume de Bohême, de la Slovaquie et de la Ruthénie subcarpathique.
Ratification du Traité de Versailles
© Ministère des affaires étrangères
2 octobre
La Chambre des députés autorise la ratification du traité de Versailles par 372 voix contre 53 et 72 abstentions.
10 octobre
Vote sur la publication des procès-verbaux des comités secrets tenus pendant la guerre.
Le Petit Journal du 21 décembre 1919
© Assemblée nationale
16 novembre
Victoire du Bloc national aux élections législatives : 319 élus dont 183 à l'Entente républicaine et démocratique, 29 aux Indépendants, 46 à l'Action républicaine et sociale, 61 aux Républicains de gauche. La gauche comprend 68 élus de la SFIO, 86 radicaux-socialistes, 26 républicains socialistes.
20 novembre
Le Sénat des États-Unis rejette la ratification du traité de Versailles.
27 novembre
Traité de Neuilly-sur-Seine : la Bulgarie renonce à la Dobroudja du Sud annexée par la Roumanie en 1913, et cède la Thrace occidentale à la Grèce.
8 décembre
Ouverture de la XIIe législature. Pour la première fois depuis quarante-huit ans, les députés alsaciens-lorrains prennent place parmi leurs collègues.
Le Président d'âge Jules Siegfried salue les vingt-quatre arrivants groupés derrière le docteur François, député de la Moselle, qui proclame leur « indéfectible affection pour la patrie retrouvée ».
1920
10 janvier
Au salon de l'Horloge du Quai d'Orsay, échange des signatures pour la ratification du traité de Versailles, en présence du Premier ministre britannique Lloyd George, du président du Conseil italien Nitti, de Clemenceau et de l'Allemand von Lesner et en l'absence de représentants des États-Unis.
16 janvier
Le Sénat américain rejette l'adhésion des États-Unis à la SDN.
Clemenceau, devancé par Deschanel (389 voix contre 408), à la réunion du Palais du Luxembourg, retire sa candidature à l'élection présidentielle .
17 janvier
Paul Deschanel est élu président de la République avec 734 voix.
18 janvier
Démission du gouvernement Clemenceau.
19 janvier
Gouvernement Millerand, qui obtient la confiance par 272 voix contre 23 et 300 abstentions
17 février
Ouverture du procès de Joseph Caillaux devant la Haute Cour de justice.
5 mars
19 mars
Le Congrès des États-Unis rejette la ratification du traité de Versailles.
2 avril
Crise consécutive à l'entrée de troupes allemandes en zone démilitarisée et à la demande du chargé d'affaires allemand au président de Conseil Millerand de laisser entrer les troupes dans cette zone, en violation des dispositions du traité de Versailles : occupation en riposte par les troupes françaises de Francfort, Hanau, Darmstadt, puis Hombourg.
18 avril
Ouverture de la conférence de San Remo : la France obtient le mandat sur la Syrie.
26 mai
La Chambre des députés autorise la ratification du traité de Saint-Germain. Le Sénat autorise la ratification le 30 juin.
16 juin
Ouverture par Léon Bourgeois de la conférence juridique internationale relative à l'organisation de la Cour permanente de justice internationale.
20 juin
Conférence interalliée de Boulogne.
5 juillet
Ouverture de la conférence de Spa.
10 août
Le traité de Sèvres est signé entre les Alliés et la Turquie.
Se souvenir
8 novembre
La Chambre des députés et le Sénat votent le transfert des restes d'un soldat inconnu à l'Arc de Triomphe.
Article 1er.- Les honneurs du Panthéon seront rendus aux restes d'un des soldats non identifiés au champ d'honneur au cours de la guerre 1914-1918. La translation des restes de ce soldat sera faite solennellement le 11 novembre 1920.
Article 2.- Le même jour, les restes du soldat inconnu seront inhumés sous l'Arc de Triomphe.
Voir la séance du 8 novembre à la Chambre des députés (projet de loi ayant pour objet d'ordonner la translation à Paris et le dépôt à l'Arc-de-Triomphe des restes d'un soldat inconnu mort pour la France au cours de la Grande Guerre)
Assemblée nationale, Palais Bourbon - Monument aux morts pour la patrie 1914-1918
© Assemblée nationale / Max Armangaux
10 novembre
Les restes des corps de soldats ayant servi sous l'uniforme français et dont l'identité est impossible à établir, ont été placés dans huit cercueils rangés en deux colonnes dans une chapelle ardente de la citadelle de Verdun où une compagnie du 132e régiment d'infanterie assure la garde d'honneur. À 15 heures, André Maginot, ministre des Pensions, s'avance vers un des jeunes soldats et, en lui exposant le principe de la désignation, lui tend un bouquet d'oeillets blancs et rouges. C'est Auguste Thin, engagé volontaire de la classe 19, fils d'un combattant disparu pendant la guerre, pupille de la Nation qui, remplaçant au dernier moment un soldat antillais malade, reçoit la mission de désigner le cercueil. Accompagné du ministre, de monseigneur Ginisty, Évêque de Verdun, du commandant-major Lespinasse et du maire de Verdun, il s'arrête devant le sixième et pose son bouquet. Auguste Thin expliquera plus tard son geste : « Il me vint une pensée simple : j'appartiens au 6e ».
11 novembre
Cérémonie à l'Arc de Triomphe pour l'inhumation du Soldat inconnu choisi la veille dans la citadelle de Verdun.