Mathieu, Jean, Félicité de Montmorency-Laval

1767 - 1826

Informations générales
  • Né le 10 juillet 1767 à Paris ( - Généralité de Paris France)
  • Décédé le 24 mars 1826 à Paris (Seine - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Révolution
Législature
Assemblée nationale constituante
Mandat
Du 28 mars 1789 au 30 septembre 1791
Baillage
Montfort-l'Amaury (Type : Bailliage)
Groupe
Noblesse

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889 (Adolphe Robert et Gaston Cougny)

Député en 1789, pair de France, ministre, né à Paris le 10 juillet 1767 (Généralité de Paris), mort à Paris (Seine) le 24 mars 1826, il suivit la carrière des armes, et servit en Amérique dans le régiment d'Auvergne commandé par son père ; il se lia avec La Fayette et ne tarda pas à partager ses idées libérales.

Colonel au moment de la Révolution et grand bailli de Montfort-l'Amaury, il fut élu, le 28 mars 1789, député de la noblesse de ce bailliage aux Etats généraux, fut l'un des premiers à se réunir aux communes, vota avec la majorité, et, dans la nuit du 11 août, fut aussi empressé que MM. d'Aiguillon et de Noailles à demander l'abolition des droits féodaux.

Le 19 juin 1790, il appuya le décret qui supprimait la noblesse, et demanda l'anéantissement « de ces distinctions anti-sociales, afin de voir effacer du code constitutionnel toute institution de noblesse, et la vaine ostentation des livrées. » Ces tendances lui attirèrent les attaques et les injures du parti de la cour. Rivarol, dans son Petit almanach des grands hommes de la Révolution, le dépeint de la sorte : « Le plus jeune talent de l'Assemblée ; il bégaye son patriotisme ; il fallait qu'un Montmorency parût populaire pour que la Révolution fut complète, et un enfant seul pouvait donner ce grand exemple. Le petit Montmorency a combattu l'aristocratie sous la férule de l'abbé Sieyès. »

M. de Montmorency fit partie, le 12 juillet 1791, de la députation qui assista à la translation des restes de Voltaire, et, le 27 août suivant, vota la proposition d'inhumer Jean-Jacques Rousseau au Panthéon. Après la session, il fut attaché à l'état-major du maréchal Luckner ; mais, les événements se précipitant, il émigra au moment du 10 août, et se retira à Coppet, en Suisse, auprès de Mme de Staël.

Rentré en France en 1795, il fut arrêté comme émigré le 26 décembre, fut de nouveau inquiété au 18 fructidor, et alors remis enfin en liberté. Il avait également d'autres soucis ; sa liaison avec Mme de Staël avait fait place à une subite passion pour Mme Récamier qui, dans ses Mémoires, parle avec attendrissement des galanteries empressées que lui témoignait le duc de Montmorency. Fort occupé de ses amours, M. de Montmorency oublia la politique pendant la durée de l'Empire.

Bonaparte l'avait nommé, le 27 nivôse an IX, membre du conseil général d'administration des hospices de Paris.

En 1814, M. de Montmorency se rendit à Nancy auprès de Monsieur, dont il devint l'aide de camp. Louis XVIII le nomma ensuite maréchal de camp (13 novembre 1814), et chevalier d'honneur de la duchesse d'Angoulême en 1815.

Ayant suivi le roi à Gand pendant les Cent-Jours, il reprit au retour sa place à la Chambre haute (17 août 1813) et y montra des opinions assez différentes de celles d'autrefois. Il siégea en effet parmi les royalistes ultra, vota pour la mort dans le procès du maréchal Ney, et confessa plus d'une fois à la tribune ses anciennes erreurs.

Nommé, le 24 décembre 1821, ministre des Affaires étrangères dans le cabinet Villèle, il poussa énergiquement à la guerre d'Espagne, et, envoyé comme ministre plénipotentiaire au congrès de Vérone, y fit triompher le principe d'une intervention immédiate. Cette initiative déplut à M. de Villèle qui obtint son renvoi du ministère, le 22 décembre 1822.

Louis XVIII le nomma membre du conseil privé et ministre d'Etat.

En 1825, il fut admis à l'Académie française, situation qui lui valut bien des épigrammes, et devint, le 11 janvier 1826, gouverneur du duc de Bordeaux. Depuis longtemps, il s'était tourné vers la religion et s'adonnait aux pratiques de la piété la plus ardente.

Frappé d'une attaque d'apoplexie le jour du vendredi-saint, dans l'église de Saint-Thomas d'Aquin, il mourut sans avoir repris connaissance. Il était fondateur de la Société des Bonnes-Lettres et de celle des Bonnes-Etudes.