François Deloncle

1856 - 1922

Informations générales
  • Né le 14 août 1856 à Cahors (Lot - France)
  • Décédé le 21 octobre 1922 à La baule (Loire-Inférieure - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
Ve législature
Mandat
Du 22 septembre 1889 au 14 octobre 1893
Département
Basses-Alpes
Groupe
Gauche démocratique
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
VIe législature
Mandat
Du 20 août 1893 au 31 mai 1898
Département
Basses-Alpes
Groupe
Gauche démocratique
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
VIIIe législature
Mandat
Du 11 mai 1902 au 31 mai 1906
Département
Cochinchine française
Groupe
Gauche démocratique
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
IXe législature
Mandat
Du 6 mai 1906 au 31 mai 1910
Département
Cochinchine française
Groupe
Gauche démocratique
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
Xe législature
Mandat
Du 5 mai 1912 au 31 mai 1914
Département
Basses-Alpes
Groupe
Gauche démocratique

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1889 à 1940 (Jean Jolly)

Né à Cahors (Lot) le 14 août 1856, mort à La Baule (Loire-Inférieure) le 21 octobre 1922.

Député des Basses-Alpes de 1889 à 1898. Député de Cochinchine de 1902 à 1910. Député des Basses-Alpes de 1912 à 1914.

Issu d'une vieille famille de robe qui compta de nombreux avocats et juges au parlement de Toulouse, François Deloncle était le petit-neveu d'un député des Côtes-du-Nord, à la Convention, l'arrière-petit-fils d'un député du Lot en 1809, le petit-fils d'un président du tribunal de Cahors. Son père, Eugène Deloncle, mort en 1887, professeur de l'Université démissionnaire au coup d'Etat du 2 décembre 1851, fut déporté à Lambèse (Algérie) pour avoir refusé de prêter serment. Sous la République, après voir été secrétaire de M. de Freycinet à Tours et à Bordeaux, il fut préfet d'Oran, puis secrétaire général de la mairie de Lyon.

François Deloncle suivit les cours de la Faculté des lettres puis, après avoir conquis le grade de licencié ès-lettres, entra à l'Ecole des langues orientales (1873-1877) où il fut bientôt nommé professeur suppléant du cours d'hindoustani. Il publia des traductions d'ouvrages persans, collabora aux journaux Le Courrier de France, La Paix, La Presse et La France pour lesquels il effectua des voyages en Orient et dans divers pays d'Europe, puis à des journaux lyonnais. Nommé secrétaire du comité des gauches, après le 16 mai 1877, il publia un Manuel de droit électoral.

Membre du Cabinet de M. de Freycinet, Ministre des Affaires étrangères, le 29 janvier 1880, il fut nommé secrétaire de 3e classe le 15 mars 1881, puis secrétaire adjoint pour les négociations commerciales avec l'Angleterre, la Suisse et l'Italie.

Le 14 novembre 1881, Léon Gambetta, devenu Président du Conseil, Ministre des Affaires étrangères, le nomma chef de Cabinet de M. Jacques Spuller, Sous-secrétaire d'Etat et, le 26 juillet 1883, consul de 1re classe. Attaché à la résidence générale, à Hué, le 10 juillet 1885, et chargé des négociations commerciales avec la Chine, il refusa le poste de consul à Melbourne, le 26 décembre 1885.

Candidat opportuniste dans l'arrondissement de Castellane (Basses-Alpes), aux élections générales du 22 septembre 1889, il fut élu, au premier tour de scrutin, par 2.391 suffrages, contre 587 à M. Arthur Picard, ancien député, républicain, et 1.280 à M. Colleville, candidat conservateur, sur 4.265 votants.

Dans sa profession de foi, il se prononçait pour de sérieuses économies dans les finances, l'équilibre réel du budget, une répartition plus équitable des charges publiques, le remplacement de l'impôt de répartition par l'impôt de quotité, la réforme de l'impôt des boissons, des patentes, des frais de justice, la péréquation de l'impôt foncier ; une politique extérieure sans imprudence et sans faiblesse ; l'extension coloniale par le commerce et les voies pacifiques. Inscrit à la gauche démocratique, il fut membre de la Commission générale des . douanes et de la Commission chargée d'étudier la révision des services administratifs.

Spécialiste des questions étrangères, coloniales et douanières, il prit une part très active aux travaux parlementaires. Ses interventions portèrent notamment sur : l'amélioration des relations commerciales entre la France et la Grèce ; l'Exposition universelle à Paris pour l'année 1900 ; la situation des établissements français de la Côte des Esclaves (Dahomey) ; la position diplomatique de la France en ce qui concerne les anciens traités avec la Porte ottomane ; le régime douanier des maïs et des riz ; le sultanat de Zanzibar ; la convention commerciale signée, en juin 1890, entre la Chine et l'Angleterre ; l'établissement du tarif général des douanes ; l'approbation de l'acte général de la conférence de Bruxelles du 2 juillet 1890 ; la politique française à Madagascar ; les événements du Dahomey ; la nécessité de dénoncer la convention monétaire de 1885 avec la Grèce, la Suisse, l'Italie et la Belgique ; la création d'un vice-consulat à Mascate ; la liquidation de la Compagnie universelle du canal interocéanique de Panama ; la création d'un vice-consulat à Fez et l'érection en consulats des vice-consulats de Sierra-Leone et Han-Kieou ; la création d'une résidence à Fort-Dauphin. Il participa également activement aux discussions budgétaires.

Il prit en 1890 la direction du journal Le Siècle où il publia des articles consacrés principalement aux questions de politique étrangère.

Consul général depuis 1889, il fut élevé le 30 juin 1893 au grade de ministre plénipotentiaire.

Seul candidat aux élections générales du 20 août 1893, il fut réélu, au premier tour de scrutin, par 3.939 suffrages sur 4.039 votants. Membre de diverses Commissions, il proposa de rétablir le service militaire de deux ans, intervint principalement dans les questions intéressant les colonies, interpella le Gouvernement sur la politique française en Afrique et prit part à la discussion des différents budgets. Il fut rapporteur notamment des projets de loi portant approbation : du traité conclu le 3 octobre 1893 entre la France et le Siam ; de l'arrangement conclu à Paris le 14 août 1894 entre la France et l'Etat indépendant du Congo pour la délimitation des territoires du haut Oubangui ; de la convention commerciale signée le 4 juin 1897 entre la France et la Bulgarie ; de la convention signée à Paris le 23 juillet 1897 pour la délimitation des possessions allemandes du Togo ; de la convention conclue le 10 avril 1897 entre la France et les Etats-Unis du Brésil, en vue de fixer définitivement, par la voie de l'arbitrage, les frontières de la Guyane française et du Brésil.

Aux élections générales du 8 mai 1898, il n'obtint que 1.575 suffrages contre 2.786 au comte Boni de Castellane, élu, sur 4.398 votants.

Il fut élu député de Cochinchine, le 11 mai 1902, au deuxième tour de scrutin, en remplacement de M. Le Myre de Vilers, républicain, député sortant, non candidat, par 836 voix contre 606 à M. Jourdan, sur 1.489 votants. Membre de la Commission des associations et congrégations, de la Commission des affaires extérieures, des protectorats et des colonies, de la Commission de révision de la loi de 1853 sur les pensions civiles, de la commission des travaux publics, il manifesta une grande activité, prenant part à maints débats. Il se fit entendre sur l'approbation de la convention commerciale relative aux colonies néerlandaises, signée le 13 août 1902, entre la France et la Hollande ; la subvention à l'expédition scientifique du Pôle Sud ; la protection des intérêts français dans l'entreprise du chemin de fer de Bagdad ; la défense de l'Indochine. Il rapporta les projets de loi portant approbation : d'une convention signée, le 11 janvier 1902, entre la France et le Monténégro pour la protection des œuvres littéraires et artistiques ; de la convention signée à La Haye, le 6 avril 1904, entre la France et les Pays-Bas, concernant l'établissement de câbles sous-marins atterrissant dans les Indes néerlandaises ; de la convention conclue le 13 février 1904 entre la France et le Siam ; d'une convention concernant Terre-Neuve et l'Afrique occidentale et centrale ; de la convention signée le 15 février 1904 avec la compagnie Eastern Extension Australasia and China Telegraph, pour la vente au Gouvernement français du câble de Saïgon à Haïphong.

Il prit part à la discussion de diverses interpellations relatives à la politique extérieure de la France et aux mesures à prendre pour compléter la défense maritime de l'Indochine, et intervint dans les discussions budgétaires.

Réélu le 6 mai 1906 par 1.026 suffrages contre 708 à M. Cuniac, sur 1.858 votants, il fut membre de la Commission des affaires extérieures, des protectorats et des colonies et de la Commission chargée d'examiner les documents saisis à la nonciature. Il fut rapporteur des projets de loi portant approbation : d'une convention conclue le 15 février 1907 entre le Gouvernement et la Compagnie française des chemins de fer de l'Indochine et du Yu-Nan ; du traité conclu le 23 mars 1907 entre la France et le Siam ; de la convention signée à Berlin le 18 avril 1908 pour préciser la frontière entre le Congo français et le Cameroun. Il prit part aux discussions budgétaires.

Aux élections générales du 24 avril 1910, il n'obtint que 962 voix contre 1.097 à M. Pâris, élu, sur 2.131 votants.

De nouveau candidat dans les Basses-Alpes le 28 avril 1912, il fut élu député de Castellane, au deuxième tour de scrutin, par 1.774 voix contre 1.433 à M. Escande et 178 à M. Jean Roch, sur 3.545 votants, en remplacement de M. Perchot devenu sénateur. Membre de la Commission des affaires extérieures, il rapporta le projet de loi portant approbation de la convention conclue en vue de la concession du chemin de fer de Tanger à Fez. Il prit part à la discussion de diverses interpellations relatives à la politique extérieure de la France, aux événements d'Orient, à la politique de la France dans le conflit balkanique et au rétablissement des relations diplomatiques officielles avec le Saint-Siège. Il participa activement aux discussions budgétaires et déposa un certain nombre de propositions de loi, concernant notamment : la répartition entre les départements et les communes d'un prélèvement progressif sur le produit des jeux (1912); l'établissement d'un droit de douane sur le caoutchouc brut ; une promotion spéciale dans la Légion d'honneur en faveur des collaborateurs du Ministère du Travail et de certains services des Ministères de l'Intérieur et du Commerce et de l'Industrie (1914).

Il ne se représenta pas aux élections générales des 26 avril et 10 mai 1914, et fut remplacé par M. Jacques Stern. François Deloncle fut secrétaire de la Société de géographie, de la Société des études maritimes et coloniales, fondateur de nombreuses sociétés philanthropiques, et de l'Association pour la défense des droits individuels. Il fut également secrétaire de la XVIe section et des Comités d'organisation de l'Exposition universelle de 1889.

Il a publié des brochures, des cartes sur ses missions et des études sur les problèmes orientaux. Nous lui devons les premières études sur le réseau stratégique d'ensemble des frontières italienne et française. Parmi ses publications, nous citerons : Catalogue des livres orientaux de la bibliothèque Garcin de Tassy (1879) ; Discours sur la défense des Alpes (1893) ; Guide pratique de propagande électorale (1877) ; Carte Politique de l'Indochine (1889).

Il mourut le 21 octobre 1922 à La Baule (Loire-Inférieure), à l'âge de 66 ans.

Il était Chevalier de la Légion d'honneur.