Paul, Jacques Dupuy

1878 - 1927

Informations générales
  • Né le 28 juin 1878 à Paris (Seine - France)
  • Décédé le 10 juillet 1927 à Versailles (Seine-et-Oise - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
Xe législature
Mandat
Du 8 mai 1910 au 31 mai 1914
Département
Hautes-Pyrénées
Groupe
Gauche démocratique

Mandats au Sénat ou à la Chambre des pairs

Sénateur
du 1er janvier 1920 au 1er janvier 1927

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1889 à 1940 (Jean Jolly)

Né à Paris le 24 juin 1878, mort à Versailles le 10 juillet 1927.

Député des Hautes-Pyrénées de 1910 à 1914.

Sénateur des Hautes-Pyrénées de 1920 à 1927.

Fils du précédent, sénateur, ministre, directeur du Petit Parisien, Paul, Jacques Dupuy, dans sa jeunesse, participa à des compétitions cyclistes et fut recordman de l'heure amateur le 19 juin 1896.

Licencié en droit, il s'inscrivit au barreau, mais sa timidité ne lui permit pas de continuer dans cette carrière et il entra comme rédacteur au Petit Parisien.

Il s'intéressait à tout ce qui était technique et mécanique. Il coopéra à l'affaire des automobiles Sizaire frères, qui furent les premières voitures à roues indépendantes.

Il écrivit : « La meilleure industrie est celle qui possède les meilleures machines ». Il se rendit pour la première fois aux Etats-Unis, au printemps de 1902, par le paquebot Lorraine, pour étudier les usines américaines. En 1904, au cours d'un second voyage, il acheta trois machines à six sorties pour le Petit Parisien, qu'il fit connaître en Amérique. Le 9 juillet 1908, il épousa Miss Helen Browne.

Il installa à Nanterre l'usine de papier de la Seine qu'il équipa de machines Bagley.

Il acheta avec son père à Sir Basil Zaharoff, mystérieux fournisseur de guerre, le journal Excelsior, dont la devise était : « Le plus simple croquis en dit plus qu'un long discours » et qui publiait de nombreuses photographies.

Paul Dupuy introduisit en France les méthodes nouvelles de publicité inspirées de celles des U.S.A. Avant lui, c'était la « réclame ».

A chacun de ses voyages aux Etats-Unis, il était reçu par l'Advertising Club, groupant les agents de publicité, où il faisait des conférences.

Le Petit Parisien fit d'abord partie des cinq grands gérés par Havas, puis il créa ensuite son propre office de publicité aux Champs-Elysées. Passionné de toutes les sciences nouvelles, Paul Dupuy créera plus tard dans cet immeuble le poste de radiodiffusion du Petit Parisien, premier poste privé en France qui devait devenir le Poste parisien.

Il lança le patronage par la presse des épreuves sportives. Le 21 mai 1911, au départ de la course d'aéroplanes Paris-Madrid que Paul Dupuy avait obtenu de son père de faire soutenir par le Petit Parisien, le Ministre de la Guerre, Maurice Berteaux fut tué par un appareil en difficulté et le président du Conseil, Monis, grièvement blessé. En 1913, il créa Science et vie, la première revue de vulgarisation scientifique. Pour le premier numéro, en avril, il rédigea un article sur « les insectes responsables de la mort ».

Le 8 mai 1910, il fut élu député des Hautes-Pyrénées (arrondissement d'Argelès) au deuxième tour de scrutin par 5.801 voix contre 3.806 à M. Renault sur 9.759 votants. Il fit partie du groupe de la gauche démocratique. Membre de la Commission du commerce et de l'industrie et de celle des postes et télégraphes, il participa, au titre de cette dernière, à la discussion du budget de 1912. Il s'employa avec persévérance et succès à améliorer l'outillage de la région pyrénéenne et particulièrement à accélérer l'électrification des voies ferrées.

Il ne fut pas réélu aux élections générales des 26 avril et 10 mai 1914 et fut remplacé par M. Lacave-Laplagne.

En 1926, il fonda à Tarbes une école professionnelle qui fut inaugurée, en cette période d'Union nationale, par le président du Conseil Poincaré et le Ministre de l'Instruction publique Edouard Herriot. C'est à cette occasion que ce dernier prononça la phrase célèbre : « Deux fils ne se battent pas auprès de leur mère malade. »

Paul Dupuy était propriétaire d'un journal local Le Républicain des Hautes-Pyrénées. En 1918, dans sa propriété de Versailles, il reçut les négociateurs du traité de paix Wilson, Lloyd George, Orlandi.

Il remplaça son père au Sénat le 11 janvier 1920, élu par 399 voix sur 661 votants, et fut réélu le 8 janvier 1927 par 449 voix sur 663 votants.

Il s'inscrivit à l'Union démocratique et radicale. Il fut, par trois fois, secrétaire de cette Assemblée et fit partie des Commissions des affaires étrangères, et de l'armée. La discussion de projets de loi relatifs au ressources fiscales, aux accidents du travail (1920), à l'usine électrochimique de Lannemezan (1921), aux budgets de 1923 et 1925, à la répression des concours régis par le hasard (1924), lui permirent d'intervenir avec pertinence. Il s'intéressa aussi aux questions relatives à la presse, à la publicité, aux rapports internationaux. Sa vaste connaissance des Etats-Unis et le prestige dont il jouissait dans ce pays le firent désigner, en 1925, comme membre de la mission Caillaux avec MM. Vincent Auriol, Lamoureux, Henri Bérenger, pour régler avec les représentants du Gouvernement américain dont Hoover, la question des dettes interalliées.

Il fut propriétaire de nombreuses publications, en plus de L'Excelsior et de Science et Vie qu'il avait fondées : Agriculture nouvelle, Omnia, Le Miroir des Sports, Nos Loisirs, Ciné-Miroir, et fut élu vice-président du Syndicat de la presse parisienne.

Il mourut prématurément, à Versailles, le 10 juillet 1927 ; il n'avait que 49 ans.

M. Paul Doumer, président du Sénat, prononça son éloge funèbre le 11 juillet : « Paul Dupuy fut un des premiers à s'intéresser au développement et à l'organisation en France de la téléphonie sans fil. Il avait été nommé membre de la Commission interministérielle de la radiophonie.

« Il réussissait à mener de front des tâches aussi variées, grâce à sa forte culture générale, à sa. souple intelligence, à son sens des affaires. Il fut également envoyé en mission aux Etats-Unis lorsque s'agitait la question des dettes interalliées. Aucun choix ne pouvait être plus heureux, car Paul Dupuy entretenait au-delà de l'Atlantique des relations très étendues ; il avait étudié de près les méthodes économiques américaines qu'il s'appliquait à transposer en France, dans la mesure où elles sont compatibles avec notre tempérament et notre génie national. La mort prématurée de Paul Dupuy interrompt une carrière qui était déjà bien remplie et dont on pouvait attendre beaucoup encore. Nous le déplorons au-delà de ce qu'on peut exprimer. »