Charles, Victorin, Apollon, Marie, Eugène Baron

1876 - 1960

Informations générales
  • Né le 16 mai 1876 à Valence (Drôme - France)
  • Décédé le 5 mai 1960 à Cassis (Bouches-du-Rhône - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
XIIe législature
Mandat
Du 16 novembre 1919 au 31 mai 1924
Département
Basses-Alpes
Groupe
Parti socialiste
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
XIIIe législature
Mandat
Du 11 mai 1924 au 31 mai 1928
Département
Basses-Alpes
Groupe
Parti socialiste
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
XIVe législature
Mandat
Du 29 avril 1928 au 31 mai 1932
Département
Basses-Alpes
Groupe
Parti socialiste
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
XVe législature
Mandat
Du 1er mai 1932 au 31 mai 1936
Département
Basses-Alpes
Groupe
Parti socialiste
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
XVIe législature
Mandat
Du 3 mai 1936 au 31 mai 1942 *
Département
Basses-Alpes
Groupe
Socialiste

* : Un décret de juillet 1939 a prorogé jusqu'au 31 mai 1942 le mandat des députés élus en mai 1936

Biographies

Né le 16 mai 1876 à Valence (Drôme), mort le 5 mai 1960 à Cassis (Bouches-du-Rhône).

Député des Basses-Alpes de 1919 à 1942.

D'un père condamné aux travaux forcés pour un article paru dans la République de Gambetta, Charles Baron avait hérité de solides convictions républicaines. En 1902, il adhéra au parti socialiste, dont il devait être, des décennies durant, un militant aussi ardent que discipliné. Mais s'il fut un homme politique d'une inlassable activité, il parcourut aussi une belle carrière de technicien et de savant.

A vingt-deux ans, en effet, il découvrait la lanoline et recevait sa première décoration des mains du Président Loubet.

L'industrie lui doit une quinzaine d'autres grandes inventions, parmi lesquelles un nouveau procédé de trempe des aciers par les hydrocarbures et le type normal des lubrifiants pour les moteurs à explosion. Ingénieur des poudres, ayant été ingénieur en chef, il offrit à la France, pendant la grande guerre, toutes ses inventions, dont la nitrobaronite, explosif puissant, et la bombe au phosphore. En 1916, il installa la plus grande usine d'acide sulfurique d'Angleterre. Sa conduite lui valut la Légion d'honneur à titre militaire, avec cette citation : « A fait preuve, au service des poudres, d'un dévouement absolu et des plus hautes capacités techniques. S'est acquis des titres exceptionnels en faisant bénéficier l'Etat du résultat de ses travaux personnels. »

Il avait participé à la plupart des grandes assises du parti socialiste et à plusieurs batailles électorales déjà lorsqu'aux élections de 1910 Jaurès l'envoya combattre Joseph Reinach, député sortant, dans la circonscription de Digne. Tentative courageuse mais, sans grand espoir ! Charles Baron recueillit cependant près de 1.700 voix au premier tour de scrutin.

C'est le 16 novembre 1919 qu'il allait être envoyé au Palais-Bourbon par le département des Basses-Alpes : il fut le seul élu de la liste socialiste contre celle d'union et de concentration républicaine menée par Anglès et Honnorat, députés sortants, suivis de Paul Reynaud et contre la liste d'union républicaine menée par le député sortant Andrieux. Dans sa circulaire électorale, Charles Baron proclamait son attachement à son parti et résumait ainsi le programme socialiste des institutions politiques avec les nécessités économiques nouvelles ; reprise, au compte de la nation, de tous les grands moyens de transport, des assurances, des grandes usines métallurgiques, des chutes d'eau, etc ; service unique d'enseignement national, gratuitement à tous les degrés ; désarmement général, dont le désarmement de l'Allemagne doit être la préface; fin d'un régime qui, reposant sur des antagonismes d'intérêts, institue en permanence l'état de guerre ; avènement d'une République où cesse l'exploitation de l'homme par l'homme et où la liberté, l'égalité et la fraternité ne soient plus de vains mots. Toute la vie politique de Charles Baron sera animée par ces idées. Le 11 mai 1924, la liste du cartel des gauches, qu'il a constituée avec Aillaud et Michel et que talonne la liste des républicains de gauche (Andrieux, Stern, Reynaud) enlève les trois sièges auxquels se réduit désormais la représentation des Basses-Alpes.

Aux élections au scrutin uninominal des 22 et 29 avril 1928, il se présente dans la circonscription de Forcalquier et il est réélu, au second tour de scrutin, avec 4.419 voix sur 7.571 votants. Son mandat lui est ensuite renouvelé le 1er mai 1932, dès le premier tour de scrutin, par 4.304 suffrages sur 7.943 votants et les 26 avril et 3 mai 1936, au scrutin de ballottage avec 4.412 voix sur 8.074 votants. A chacune de ces consultations il s'est présenté sous la bannière socialiste hautement. brandie et, lors de la dernière, il appelait ardemment ses électeurs à assurer le triomphe du Front populaire.

A la Chambre, Charles Baron a appartenu à diverses Commissions, mais se consacra particulièrement à celle des Mines et de la force motrice, qu'il présida durant seize ans et au nom de laquelle il intervint fréquemment en séance publique. Ses sujets de prédilection furent toutes les questions concernant les mines, les combustibles et plus généralement l'énergie. Il intervint fréquemment en faveur des mineurs, de leur sécurité et de l'amélioration de leur retraite. Il s'était proclamé, en 1919, l'adversaire du « capitalisme exploiteur et assassin, oppresseur et affameur » : traitant, en 1931, de la situation critique du prolétariat et de l'industrie minière, il s'écrie : « Pourquoi donc la classe ouvrière, celle qui est la plus intéressante, celle que Victor Hugo appelait la classe du travail fécond et généreux, qui rend le peuple libre et qui fait l'homme heureux, devrait-elle supporter seule les conséquences d'une situation économique qu'elle n'a ni voulue, ni créée ? Quant à moi, je le déclare, je serai du coté du travail et non pas du côté de ceux qui l'exploitent ». Et de réclamer la nationalisation des mines, « seule solution pratique qui mettra fin à la crise charbonnière. » Elu président de la Commission d'enquête sur les pétroles sous la. 13e législature, Baron prit une part active à la discussion du projet de loi sur le régime d'importation des pétroles. Il était, quant à lui; favorable, avec son groupe, au monopole de l'Etat sur l'importation, la distillation et le raffinage du pétrole et ne cessa de réclamer cette réforme. On lui doit, dans des domaines voisins, des propositions et des rapports sur l'industrie des phosphates, sur le carburant Makhonine, sur la taxation du brai, sur la convention entre l'Etat et la Compagnie française des pétroles (1930-1931) sur la législation minière, sur la taxation des véhicules automobiles sur la fabrication et la vente du ferro-cérium, sur l'établissement d'une carte. géologique profonde du sous-sol métropolitain et sur la recherche et l'exploitation des matières premières susceptibles de fournir des hydrocarbures solides, liquides ou gazeux (1935) sur le regroupement des services administratifs chargés des transports et -de l'énergies sur la création d'un carburant type tiré de la forêt française (1937), sur la coordination des ressources énergétiques du pays, sur la diffusion d'un carburant national, la « carbonite Etat » (1940). Il s'intéressa beaucoup au service des poudres, à son personnel, à son fonctionnement, à sa réorganisation et demanda, en 1936, l'institution d'un office national industriel des poudres.

Il ne se privait pas au demeurant, d'intervenir sur les sujets les plus variés et participa à maintes discussions budgétaires. Sans négliger les intérêts locaux de ses mandants - ainsi qu'en témoignent, par exemple, ses propositions tendant à aider les cultivateurs de sa région victimes des gelées en 1929 ou des orages en 1931 et en 1935 - il abordait volontiers les grands sujets financiers et poli tiques. A plusieurs reprises, il réclama l'établissement d'un cadastre des fortunes et la suppression de la taxe sur le chiffre d'affaires.

En matière politique, citons ses interventions dans la discussion des interpellations sur la politique extérieure du gouvernement (1921, 1924) sur les responsabilités de la guerre (1922) sur la politique agricole du gouvernement (1934) son intervention en faveur du pacte de non-agression franco-soviétique (1933), sa demande d'interpellation de 1923 au sujet d'un préfet qui avait fait ôter d'un monument l'inscription « Guerre à la guerre », ses propositions de résolution de 1927 tendant à suspendre la détention de Cachin et à mettre en liberté des élus emprisonnés pour délits de presse et délits politiques.

Nombreuses aussi furent ses interventions écrites et orales en matière sociale. On peut citer à cet égard ses propositions sur l'organisation méthodique de dispensaires d'hygiène sociale dans tous les départements, sur l'électrification des campagnes et sur les adductions d'eau, i sur l'octroi d'une rente perpétuelle aux titulaires de la médaille de la famille française et d'une retraite aux travailleurs exclus du bénéfice des assurances sociales. Le 21 juin 1929, il déposait, avec Louis Gardiol, une proposition de loi tendant à créer au profit des anciens combattants une retraite qui leur serait servie à partir de cinquante-cinq ans et serait proportionnelle à la durée de leur séjour au front. Reprochant à la proposition déposée en novembre précédent par Jules Boyer de ne comporter aucune ressource financière, il suggérait que la retraite soit financée par une surtaxe progressive sur les revenus de plus de 50.000 francs - idée qu'il défendra à nouveau dans les débats de 1930.

Charles Baron a été également membre du comité consultatif des mines, vice- président du conseil d'administration de l'Office national des combustibles liquides, vice-président des chemins de fer français, ingénieur-conseil au Ministère des Finances, président de la Commission internationale des mines au Bureau internationale des mines au Bureau international du travail. Il accomplit diverses missions à l'étranger. Il fut le premier conseiller technique des chimistes américains et le premier ingénieur-conseil de l'industrie lourde soviétique. Membre de la Société des ingénieurs civils de France depuis 1905, il fut le président d'honneur de sa section des Alpes.

Il s'éteignit à Cassis le 5 mai 1960, et ses obsèques eurent lieu à Pontcharrasur-Breda (Isère). Il était député honoraire, commandeur de la Légion d'honneur, officier de l'Instruction publique, chevalier du mérite agricole et titulaire de la Croix de guerre et de plusieurs décorations étrangères. Son nom est attaché à un prix annuel créé en 1953 pour récompenser un ingénieur ou un autodidacte dont les travaux auront contribué à « soulager la peine des hommes ».




Né le 16 mai 1876 à Valence (Drôme) Décédé le 5 mai 1960 à Cassis (Bouches-du-Rhône)

Député des Basses-Alpes de 1919 à 1942

(voir première partie de la biographie dans le dictionnaire des parlementaires français 1889-1940, tome II, pp. 465 et 466)

Pendant l'Occupation, Charles Baron réside dans l'Isère où il rend de nombreux services à la Résistance. Il n'en demeure pas moins inéligible, à la Libération, en raison de son vote du 10 juillet 1940 favorable au projet de loi constitutionnelle. Aussi, sollicite-t-il le Jury d'honneur qui, dans sa décision du 19 décembre 1945, relève l'ancien député des Basses-Alpes de son inéligibilité.

Toutefois, Charles Baron ne tentera pas de reprendre une carrière politique.

Son nom demeure attaché à un prix annuel, créé en 1953, pour récompenser un ingénieur ou un autodidacte dont les travaux auront contribué à « soulager la peine des hommes ».