Louis, Félix Martel
1899 - 1961
* : Un décret de juillet 1939 a prorogé jusqu'au 31 mai 1942 le mandat des députés élus en mai 1936
Né le 20 janvier 1899 à Thairy (Haute-Savoie).
Député de la Haute-Savoie de 1932 à 1942.
Les études de droit qu'entreprend Louis Martel le mènent à la profession d'avocat. Il sera par la suite directeur d'assurances. Il est adjoint au maire de Thairy lorsqu'il se présente aux élections législatives en 1932, dans la circonscription de Saint-Julien en Haute-Savoie, comme démocrate populaire et candidat de concentration républicaine. Il est élu au deuxième tour avec 7.462 voix sur 16.804 inscrits et 14.297 votants.
Il se représente en 1936, dans la même circonscription et sous la même étiquette et il est élu au premier tour, avec 7.046 voix sur 16.996 inscrits et 13.997 votants. Au Parlement Martel est membre de 1932 à 1936 de la commission de l'aéronautique, de la commission d'assistance et de prévoyance sociale, de la commission des comptes définitifs et des économies, à partir de 1933, et de la commission des postes, télégraphes et téléphones à partir de 1935. Il est de plus nommé membre du Comité consultatif des assurances contre les accidents du travail. En 1936, il est élu secrétaire de la Chambre.
Il intervient dans les discussions concernant le statut des départements de sa région. A propos du projet de loi portant fixation de l'organisation douanière et fiscale des territoires français visés par l'arrêt de la Cour permanente de justice internationale du 7 juin 1932, il interpelle le gouvernement sur les négociations relatives à l'exécution de l'arrêt du 5 juin de la Cour internationale de La Haye concernant les zones franches de la Haute-Savoie et du pays de Gex.
Il intervient d'autre part à propos des intérêts économiques de son département : sur le projet de loi tendant à l'organisation et à l'assainissement des marchés de la viande et du lait, sur la politique agricole du gouvernement, en particulier en ce qui concerne le lait et dans la discussion d'une proposition de loi tendant à protéger l'industrie et le commerce de détail de la chaussure. Enfin il participe à la discussion du projet de loi instituant des mesures pour venir en aide à la forêt française et protéger l'industrie du papier. Son autre centre d'intérêt est le tourisme, activité dont il prend la défense principalement à l'occasion du budget.
Après les élections de 1936, Martel devient membre de la commission de l'agriculture. Son activité législative se précise, toujours en relation avec les intérêts du département dont il est le représentant.
Il est l'auteur de plusieurs propositions de résolution, concernant en particulier l'application de la loi des 40 heures en agriculture, l'amélioration des assurances sociales en agriculture la prophylaxie de la fièvre aphteuse. Il dépose une proposition de loi tendant à modifier la loi de 1924 sur les Chambres d'agriculture. Il est rapporteur d'une proposition de résolution sur les travaux publics agricoles et d'une proposition sur l'institution d'un carnet de travail en agriculture et, enfin, last but not least, de la proposition de résolution de Pierre Mendès France tendant à inviter le gouvernement à prendre toutes mesures en vue de développer la distribution du lait dans les écoles.
Martel vote les pleins pouvoirs au Maréchal Pétain, le 10 juillet 1940 à Vichy.
Né le 20 janvier 1899 à Thairy (Haute-Savoie)
Décédé le 8 septembre 1961 à La Roche-sur-Foron (Haute-Savoie)
Député de la Haute-Savoie de 1932 à 1942
Membre de la première et de seconde Assemblée nationale constituante (Haute-Savoie)
Député de la Haute-Savoie de 1946 à 1955
(Voir première partie de la biographie dans le Dictionnaire des parlementaires français 1889 1940, Tome VII, p. 2382-2383)
Après avoir participé aux opérations de la bataille de France, Louis Martel vote le 10 juillet 1940, à Vichy, en faveur des pleins pouvoirs constituants au gouvernement du maréchal Pétain. Revenu à sa profession d'avocat, il se détache du régime de l'Etat français et envoie à Pierre Laval, en 1942, une lettre de démission de son mandat de conseiller général de la Haute-Savoie. Son passage dans la résistance s'effectue à Combat, dans le sillage de François de Menthon dont il a toujours été très proche et auquel il avait succédé comme président diocésain de la Jeunesse catholique. Vice-président du comité de libération de son département, co-fondateur du journal Le Patriote Savoyard, il participe, fin novembre 1944, à la fondation du Mouvement républicain populaire. Il retrouve l'année suivante ses mandats de conseiller général et de conseiller municipal qu'il conservera jusqu'en 1956.
En vue des élections du 21 novembre 1945, il est placé en seconde position sur la liste MRP dirigée par François de Menthon et qui, avec 59 876 voix sur 123 752 suffrages exprimés, remporte deux sièges. Membre de la commission des affaires étrangères et de la Commission de l'intérieur, Louis Martel ne prend part à aucun débat public et vote comme l'ensemble de son groupe, en particulier le rejet du projet constitutionnel. Il est aisément réélu le 2 juin 1946, l'augmentation des suffrages MRP (64 604 sur 125 441, soit près de 50 % des suffrages exprimés) assurant à sa liste un troisième siège. Il est nommé membre de la Commission des moyens de communications et juré de la Haute Cour de justice, mais il est surtout élu questeur de l'Assemblée nationale Constituante le 14 juin 1946.
Le 10 novembre 1946, Louis Martel est réélu, la liste MRP obtenant 55 % des suffrages exprimés et trois élus. Il retrouve la Commission des moyens de communications et est à nouveau élu questeur le 3 décembre, fonction à laquelle il est chaque année réélu durant la législature. Relativement intense son activité parlementaire se déploie presque exclusivement dans le domaine du tourisme, et notamment le tourisme savoyard dont il est un infatigable défenseur et propagandiste, au point d'avoir transformé la questure, au dire des contemporains, en une sorte d'ambassade de la Savoie. Membre ou président de très nombreuses organisations touristiques, il s'associe à des collèges de groupes les plus divers pour développer le tourisme dans les provinces françaises comme les possessions d'outre-mer. Il intervient régulièrement dans la discussion des crédits du ministère des travaux publics et des transports dont dépend le tourisme. Ses votes sont ceux de son groupe, favorables à tous les ministères de Troisième force.
Les élections du 17 juin 1951 ne modifient pas l'hégémonie de la représentation du MRP dans le département de Haute-Savoie. Certes, avec 35,7 % des suffrages exprimés la liste conduite par François de Menthon accuse un net recul par rapport à 1946. Mais elle conserve ses trois élus en raison d'un apparentement majoritaire conclu avec des partis de la Troisième force, le quatrième siège revenant à la SFIO au détriment du député communiste sortant. Il retrouve la même Commission et est régulièrement réélu questeur durant toute la seconde législature. Ses interventions, relativement peu nombreuses, demeurent cantonnées dans sa spécialité et ses votes sont toujours conformes à la discipline de son groupe. Il s'abstient notamment lors de l'investiture de Pierre Mendès France, le 17 juin 1954, de même que pour la ratification des accords de Genève le 23 juillet.
Au terme de la législature, Louis Martel décide d'abandonner la vie politique active et de ne pas se représenter aux élections du 2 janvier 1956. Il résilie également ses mandats locaux mais accepte le titre de Président d'honneur du Conseil général de Haute-Savoie. Il participe un temps à diverses organisations départementales ou régionales, comme le Comité d'aménagement du territoire de Haute-Savoie et le Comité d'expansion de la Région Rhône-Alpes où il se montre très favorable à la percée d'un tunnel sous le Mont-Blanc. Il décède le 8 septembre 1961.