Guy, Jean-Baptiste Target

1733 - 1806

Informations générales
  • Né le 17 décembre 1733 à Paris ( - Généralité de Paris France)
  • Décédé le 7 septembre 1806 à Les Molières (Seine-et-Oise - )

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Présidence(s)

Présidence de l'Assemblée nationale
du 18 janvier 1790 au 2 février 1790

Mandat(s)

Régime politique
Révolution
Législature
Assemblée nationale constituante
Mandat
Du 2 mai 1789 au 30 septembre 1791
Baillage
Paris-Hors-les-Murs (Type : Ville)
Groupe
Tiers-Etat

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889 (Adolphe Robert et Gaston Cougny)

Député en 1789, né à Paris (Généralité de Paris) le 17 décembre 1733, mort aux Molières (Seine-et-Oise) le 7 septembre 1806, fils d'un avocat, il fut reçu avocat au parlement de Paris en 1752.

Imbu du philosophisme à la mode au dix-huitième siècle, il débuta au barreau en plaidant pour les frères Lioncey contre les jésuites, prit parti en 1771 pour le parlement contre le chancelier Maupeou, et s'attaqua même au chancelier, dans sa Lettre d'un homme à un autre homme sur l'extinction de l'ancien parlement et la création du nouveau. Aussi, le 28 novembre 1774, fut-il chargé d'offrir aux magistrats rétablis les félicitations de son ordre. La réputation qu'il avait acquise lui valut de défendre le cardinal de Rohan dans le procès du collier. Conseiller au conseil souverain de Bouillon, avocat de l'université de Paris, élu, en 1785, membre de l'Académie française, il contribua à faire rendre l'édit de novembre 1787, qui restituait l'état civil aux protestants français. A cette époque l'état de sa santé le força de renoncer à plaider.

Elu, le 2 mars 1789, député du tiers aux états généraux par la prévoté et vicomté de Paris, il prêta le serment du Jeu de paume, fut commissaire pour la réunion des trois ordres, et proposa que le tiers se constituât en Assemblée nationale. Le 27 mai 1789, à la tête d'une députation de trente-six membres du tiers, il vint « adjurer les membres du clergé, au nom du Dieu de paix dont ils sont les ministres, et au nom de la nation, de se réunir aux communes, afin de chercher ensemble les moyens d'établir la concorde et la paix ». Membre, à l'origine, du comité de constitution, il prit une part importante aux discussions de ce comité ; on publia même à cette époque : Bulletin des couches de M. Target père et mère de la Constitution des ci-devant français. Partisan des plans de Necker, il fit garantir la dette publique et démontra la nécessité de maintenir les impôts existants, tout en en modifiant la répartition. Il s'opposa à l'adoption du système représentatif anglais, demanda l'unité et la permanence du corps législatif, et soutint le principe du veto, à la condition qu'il ne fût appliqué qu'à deux législatures consécutives. Dans la discussion sur la constitution civile du clergé, il approuva le principe du serment et demanda la suspension des vœux monastiques. Au point de vue judiciaire, il réclama la suppression des parlements, et la conservation des bailliages et des sénéchaussées ; au point de vue administratif, il montra les avantages de la suppression des anciennes provinces et de la création des départements. Enfin il fit rendre plusieurs décrets sur l'éligibilité des députés et fixer les conditions auxquelles les étrangers domiciliés en France pouvaient devenir électeurs. Adjoint au comité judiciaire et au comité féodal, il fut en outre président de l'Assemblée le 18 janvier 1790, et organisa le cérémonial de la fédération du 14 juillet.

Elu deuxième haut-juré de la Seine le 18 octobre 1791, il refusa, en décembre 1792, de défendre Louis XVI devant la Convention. Sa lettre, du 12 décembre 1792, porte :
« Horriblement fatigué de maux de nerfs, de douleurs qui m'ont fait quitter la plaidoirie en 1785, je conserve à peine les forces suffisantes pour remplir, six heures dans chaque journée, les fonctions paisibles de juge, et j'attends avec quelque impatience le moment d'en être déchargé par de nouvelles élections. C'est dire assez qu'il ne m'est plus possible de me charger de la défense de Louis XVI. Je n'ai absolument rien de ce qu'il faut pour un tel ministère, et par mon impuissance je trahirais à la fois la confiance du client accusé et la confiance publique. »

Avant le jugement, il publia ses Observations sur le procès de Louis XVI, où il énumérait les raisons qui devaient faire absoudre le roi.

Pendant la Terreur, il fut secrétaire du comité révolutionnaire de sa section, dont le président, un savetier nomma Chalandon, savait à peine lire. Il fut rappelé à l'Institut à la réorganisation (1796), nommé juge au tribunal de Cassation en 1797, et confirmé, le 11 germinal an VIII, dans ces fonctions qu'il exerça jusqu'à sa mort.

Membre de la Légion d'honneur le 25 prairial an XII, membre de la commission d'examen du projet de code civil, et membre de la commission de rédaction du code criminel, il fut chargé d'en soutenir la discussion au Conseil d'Etat.

En outre des ouvrages déjà cités, on a de M. Target :
- Mémoire sur l'état des protestants en France (1787) ;
- Cahiers du tiers état de la ville de Paris (1789) ;
- Esprit des cahiers présentés aux Etats-généraux (juin 1789) 2 volumes ;
- Projet de déclaration des droits de l'homme en société (Versailles, 1789) ;
- Plusieurs de ses plaidoiries sont insérées dans le Barreau français et dans les Annales du barreau.