Georges Gaillemain

1919 - 1958

Informations générales
  • Né le 9 décembre 1919 à Cornimont (Vosges - France)
  • Décédé le 17 mai 1958 à Neuilly-sur-seine (France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Quatrième République - Assemblée nationale
Législature
IIe législature
Mandat
Du 6 avril 1952 au 1er décembre 1955
Département
Vosges
Groupe
Républicains sociaux
Régime politique
Quatrième République - Assemblée nationale
Législature
IIIe législature
Mandat
Du 2 janvier 1956 au 17 mai 1958
Département
Vosges
Groupe
Indépendants et paysans d'action sociale

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1940 à 1958 (La documentation française)


Né le 9 décembre 1919 à Cornimont (Vosges)

Décédé le 17 mai 1958 à Neuilly-sur-Seine (Seine)

Député de 1952 à 1958 (Vosges)

Georges Gaillemin, né le 9 décembre 1919 à Comimont près de Gérardmer, est le fils du docteur Louis Gaillemin qui fut maire de Comimont, conseiller général et député de Remiremont de 1934 jusqu'à son entrée au Sénat en 1939. Comme son père, il fit des études en médecine et entra dans la Résistance. Tandis que son père était déporté à Neuengamme, Georges Gaillemin participa activement aux combats de la Libération en qualité de médecin FFI. Le 27 octobre 1944, il fut atteint d'une blessure grave qui sectionna la veine jugulaire.

En 1945, Georges Gaillemin est élu conseiller municipal de sa commune natale. Curieusement, il ne se représente pas en 1947 et devra attendre les élections de 1953 pour siéger à nouveau dans l'assemblée communale. Il épouse la petite fille de M. Fayelle, ancien premier président de la Cour des comptes. Dès 1947, il s'inscrit au Rassemblement du Peuple Français. En 1949, il est élu conseiller général du canton de Saulxures-sur-Moselotte dans les Vosges. Aux élections législatives du 17 juin 1951, Georges Gaillemin figure en quatrième position sur la liste gaulliste conduite par Maurice Lemaire. Apparentée à la liste présentée par les Indépendants et le RGR conduite par André Barbier, elle obtient trois des cinq sièges à pourvoir. Le décès du député Jacques Ducreux donne lieu à des élections partielles conformément aux nouvelles dispositions de la loi électorale du 9 mai 1951. Le 23 mars 1952, au premier tour, 14 candidats se disputent les faveurs des électeurs. La force de la vague gaulliste (le 17 juin 1951, la liste était arrivée en tête avec plus de 32 % des suffrages exprimés) bien que déclinante se fait encore sentir. Avec 22 637 voix sur 111 952 suffrages exprimés, Georges Gaillemin arrive en deuxième position derrière le candidat soutenu par les communistes Robert Chambeiron et le modéré Jean Mansuy. Avec 51 684 voix sur 127 414 suffrages exprimés, Georges Gaillemin est élu député des Vosges grâce à une mobilisation contre le candidat du Parti communiste. Il a alors 31 ans.

Au Palais Bourbon, Georges Gaillemin est nommé au cours de la deuxième législature membre de différentes Commissions : Commission du suffrage universel, Commission du travail et de la sécurité sociale, Commission de la famille, de la population et de la santé publique, Commission de la production industrielle ainsi que membre de la Commission des immunités parlementaires dont il est le secrétaire en 1953. En 1955, il est nommé Secrétaire d'âge de l'Assemblée nationale. Le député des Vosges intervient à plusieurs reprises pour attirer l'attention du gouvernement sur la crise qui affecte l'industrie textile. Elle se traduit notamment dans son département par un chômage important qu'il convient de réduire en cherchant des débouchés pour l'industrie cotonnière dans les exportations et sur le marché de l'Union française, ce qui serait, précise-t-il, le 1er juillet 1952, « la légitime contrepartie des efforts consentis par la France dans ces territoires ».

Après que le général de Gaulle eut rendu aux parlementaires leur liberté, Georges Gaillemin resta non-inscrit avant de demander en janvier 1955 son inscription au groupe d'Action Républicaine et Sociale. Au niveau local, il se rapproche peu à peu d'André Barbier, chef de file des Indépendants et prend par ses votes à l'Assemblée des positions conservatrices. Après avoir soutenu le gouvernement Laniel jusqu'au bout, il vote contre l'investiture de Pierre Mendés France, le 17 juin 1954. Le 30 août, il approuve la question préalable qui enterre le projet de la Communauté Européenne de Défense. Le 29 décembre, il s'abstient lors du scrutin sur la question de confiance posée pour l'adoption du projet de loi portant ratification des accords de Paris. Le 4 février 1955, il refuse sa confiance au gouvernement Mendés France, puis soutient son successeur Edgar Faure.

La dissolution de l'Assemblée nationale, le 2 décembre 1955, rend plus âpres les discussions entre les composantes vosgiennes de la coalition gouvernementale. Pour des raisons de santé, André Barbier avait fait connaître son intention de ne pas demander le renouvellement de son mandat. La presse avait alors présenté Georges Gaillemin comme son successeur. Quatrième sur la liste de Maurice Lemaire en 1951, il ne pouvait espérer être réélu sauf à conduire sa propre liste. Il obtint l'investiture du Centre national des indépendants et paysans et de l'Action Républicaine et Sociale tandis que Maurice Lemaire conduisait de son côté une « liste présentée par les Républicains sociaux ». Georges Gaillemin s'assura le soutien de Henri Ruer, vice-président de la Fédération des syndicats agricoles, qu accepta de figurer en deuxième position sur sa liste. Enfin, un apparentement fut conclu entre les trois listes gouvernementales : celles conduites par Georges Gaillemin, Maurice Lemaire et celle du MRP.

Avec 20 943 voix sur 180 615 suffrages exprimés, la liste de Georges Gaillemin arrive en quatrième position. Georges Gaillemin s'inscrit au groupe des Indépendants Paysans d'Action sociale (IPAS). Il est nommé membre de la Commission de la famille, de la population et de la santé publique ainsi que de la Commission de la Défense nationale dont il est élu secrétaire en 1957. Au nom de cette Commission, il est l'auteur de nombreux rapports. En 1957 et 1958, en qualité de rapporteur pour avis des crédits militaires, Georges Gaillemin présente, non sans critiques, le projet de loi de finances pour 1958. Le 12 mars 1956, il vote contre le projet de loi autorisant le gouvernement à prendre toutes mesures exceptionnelles afin de rétablir l'ordre en Algérie. De même, le 19 juin 1956, fait-il parti des 98 députés qui votent contre le projet de loi concernant l'évolution des territoires d'outre-mer.

Le jeudi 15 mai 1958, Georges Gaillemin qui s'apprêtait à conduire une délégation parlementaire à Formose en sa qualité de président du groupe d'amitié France-Chine fut terrassé à Orly d'une congestion cérébrale probablement liée à l'hypertension chronique due à ses blessures de guerre. Le samedi 17 mai, Georges Gaillemin décédait à l'hôpital américain de Neuilly sans avoir repris connaissance.