Charles, Félix Lenient

1826 - 1908

Informations générales
  • Né le 4 novembre 1826 à Provins (Seine-et-Marne - France)
  • Décédé le 2 août 1908 à Les ecrennes (Seine-et-Marne - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
IIIe législature
Mandat
Du 12 février 1882 au 14 octobre 1885
Département
Seine-et-Marne
Groupe
Opportuniste

Biographies

Député de 1882 à 1885, né à Provins (Seine-et-Marne) le 4 novembre 1826, d'une famille d'artisans, fils de Edme-Louis Lenient et de Marie-Thérèse Garré, il commença ses études au collège de Provins aux frais de la ville, et vint les achever brillamment au collège Henri IV.

Il obtint le prix d'honneur de rhétorique et deux prix de philosophie aux concours généraux de 1846 et de 1847, et fut reçu le premier à l'Ecole normale supérieure, puis à la licence ès lettres, et, deux ans après, à l'agrégation des lettres. Nommé professeur de seconde au lycée de Montpellier, il fut bientôt appelé à Paris comme professeur suppléant de troisième au lycée Napoléon. En 1854, il devint professeur adjoint de rhétorique au même lycée. Docteur ès-lettres l'année suivante avec deux thèses très remarquées sur Bayle et de Ciceroniano bello, il publia on 1859 : La Satire en France au moyen âge, ouvrage couronné par l'Académie française, puis : La Satire en France, ou la littérature militante au XVIe siècle (1866), suite de l'ouvrage précédent. Il donna aussi, vers la même époque, un grand nombre d'articles à la Revue de l'Instruction publique. Le succès de ces divers travaux fit appeler M. Lenient à l'Ecole normale supérieure (1865) comme maître des conférences. Suppléant de Saint-Marc Girardin à la Sorbonne en 1867, il devint, en 1873, titulaire de la chaire de poésie française.

Le 12 février 1882, M. Ch. Lenient aborda la carrière parlementaire. Etranger jusque-là à la politique militante, son adhésion aux idées républicaines modérées le fit désigner comme candidat opportuniste dans l'arrondissement de Provins, lors de l'élection qui eut lieu, le 12 février 1882, pour remplacer M. Sallard décédé : il fut élu par 7,046 voix (12,824 votants, 15,880 inscrits), contre 5,573 à M. Prévet, radical.

En annonçant sa candidature aux lecteurs du XIXe Siècle, son ancien condisciple, Edmond About, l'avait chaudement recommandée en ces termes : « S'il est vrai, écrivait-il le 5 février, que la vie active, la vie utile, la vie proprement dite, ne commence qu'au sortir du collège, je puis dire que ce scélérat de Lenient a abrégé ma vie de trois cent soixante-cinq jours. S'il n'avait pas eu le prix d'honneur de rhétorique en 1846, c'est à moi qu'on l'aurait donné : je n'aurais pas été forcé de redoubler ma rhétorique, je serais sorti du collège un an plus tôt, entré un au plus tôt à l'Ecole normale, émancipé un an plus tôt. L'homme qui nous a joué un pareil tour ne peut pas nous être indifférent: bon gré mal gré, nous le suivons des yeux, nous comptons tous les pas qu'il fait dans sa carrière, nous l'observons en ennemi, à moins qu'une conduite exemplaire et des mérites éminents forcent notre sympathie et nous entraînent à devenir ses amis. Tel est mon cas; telle est l'estime et l'amitié que Lenient m'a pour ainsi dire imposée; j'avoue cette faiblesse et je ne la regrette pas! A l'Ecole normale, Lenient était chef de la première section lorsque j'entrais dans la troisième. Force me fut de reconnaître en lui un de ces hommes intelligents, laborieux, modestes, qui honorent leur génération. Il parlait avec dignité, avec tendresse, de la famille d'artisans provinois dont il était sorti. Il professait aussi une reconnaissance filiale pour cette jolie ville de Provins qui l'avait adopté en se chargeant des frais de son éducation. « Je lui dois, disait-il, le peu que je suis et tout ce que je pourrai être un jour. »

A la Chambre, M. Ch. Lenient vota avec la gauche modérée et soutint la politique de M. J. Ferry; il se prononça notamment contre la séparation de l'Eglise et de l'Etat et pour les crédits du Tonkin; en mars 1884, il demanda que la nomination des instituteurs fût remise aux recteurs, seule autorité universitaire, et non aux préfets (rejeté par 302 voix contre 202); il prit aussi une part active à la discussion de la loi militaire.

Porté, le 4 octobre 1885, sur la liste opportuniste de Seine-et-Marne, il échoua avec 19,013 voix (73,741 votants), contre 40,604 au dernier élu de la liste radicale.

Chevalier de la Légion d'honneur depuis le 14 août 1863, M. Ch. Lenient a été promu officier du même ordre le 10 juillet 1886.


Né le 4 novembre 1826 à Provins (Seine-et-Marne), mort le 2 août 1908 aux Ecrennes (Seine-et-Marne).

Député de la Seine-et-Marne de 1882 à 1885. (Voir première partie de la biographie dans ROBERT ET COUGNY, Dictionnaire des Parlementaires, t. IV, p. 97.)

Après son échec de 1885, Lenient abandonna la politique pour la Sorbonne où il reprit son enseignement.

Il mourut le 2 avril 1908 aux Ecrennes, à l'âge de 82 ans.