Adéodat, Emmanuel, Joseph, Jacques Boissard

1870 - 1938

Informations générales
  • Né le 11 décembre 1870 à Aix-en-provence (Bouches-du-Rhône - France)
  • Décédé le 31 janvier 1938 à Paris (Seine - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
XIIe législature
Mandat
Du 16 novembre 1919 au 31 mai 1924
Département
Côte-d'Or
Groupe
Entente républicaine démocratique

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1889 à 1940 (Jean Jolly)

Né à Aix-en-Provence le 11 décembre 1870, mort à Paris le 31 janvier 1938, Député de la Côte-d'Or de 1919 à 1924.

Adéodat Boissard appartenait à une famille de magistrats : son arrière-grand-père Henri Boissard fut président de Chambre à la Cour d'appel de Dijon et son grand-père Bernard-Edmond conseiller à la même Cour. Son père, procureur général à Dijon, se rendit célèbre en condamnant le Ministre Challemel-Lacour qui avait fait occuper la maison des Frères de Caluire. Lui-même fit ses études juridiques à la Faculté de droit de Marseille où il passa en 1896 une thèse sur les syndicats intitulée « Le Syndicat mixte ».

Il épousa en 1893 Jeanne Royer issue d'une ancienne famille bourguignonne ; 6 enfants naîtront de ce mariage. Adéodat Boissard est d'abord pendant dix ans professeur à la Faculté libre de droit de Lille. II s'efforce non sans succès de: faire connaître la législation sociale tant dans les milieux patronaux qu'ouvriers. En 1900 il est un des membres fondateurs de la section française de l'Association internationale pour la. protection légale des travailleurs ; il fonde en 1904 les Semaines sociales de France dont il assure bientôt le secrétariat général. En 1904 il publie : Retraites ouvrières et risques professionnels. De 1906 à 1931 il professe à l'institut catholique de Paris. Pendant cette période il publie : « Le mesurage du travail à la tâche » (1907), « La lutte contre la concurrence excessive » (1909), « Contrat de travail et salariat » (1910), ouvrage auquel l'Académie française décerne le prix Fabien, et collabore à diverses revues : l'Association catholique, la Quinzaine, le Mouvement social, la Revue d'économie politique, le Parlement et l'opinion, Politica, la Revue internationale du travail, Politique, Le Petit démocrate, la Tribune des Fonctionnaires. Il écrit également dans l'Aube et dans la Vie catholique.

Mobilisé en 1914 comme lieutenant au 49e R.I.T. il est promu successivement capitaine (mars 1915) puis chef de bataillon (mai 1918) et cité deux fois. Aux élections générales du 16 novembre 1919, en Côte-d'Or, il fait partie d'une liste d'action républicaine et sociale (opposée à une liste socialiste) et qui est entièrement élue. Il obtient lui-même 49.563 voix, sur 73.705 votants. A la Chambre, Boissard s'inscrit au groupe de l'entente républicaine démocratique et siège à la Commission des finances qui le charge du rapport sur les travaux publics (Forces hydrauliques, Mines et combustibles) à la Commission de l'agriculture et à celle du travail. Il dépose un avis. sur le projet de loi relatif à l'acquisition par l'Etat des mines de potasses d'Alsace, sous séquestre et prend une part active à la discussion de ce texte (1923). Outre la rédaction d'un rapport sur le projet portant ouverture d'un crédit supplémentaire pour le fonds national de chômage (1921) il s'intéresse de près aux questions touchant aux assurances sociales (1924).

Aux élections générales du 11 mai 1924 sa liste vient en tête mais il obtient 400 voix de moins que ceux de ses colistiers les plus favorisés et trois de ceux-ci sont élus tandis que- la règle du quotient l'écarte au profit d'un candidat de la liste radicale et d'un autre de la liste socialiste. Il abandonne alors la politique et jusqu'à sa mort en 1938 consacre toute son activité à l'enseignement et à la propagation de ses idées en matière sociale. Il publie encore : Les problèmes de l'immigration (1925), le statut juridique des fonctionnaires publics (1926), Les échanges internationaux et la politique douanière française au cours de la crise économique (rapport présenté au conseil économique et social) (1932), La renaissance de la corporation (1935).