La maison des citoyens

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Onglet actif : La salle des Séances

Cette salle doit sa configuration en hémicycle au Conseil des Cinq-Cents qui l’a inaugurée lors de sa séance du 21 janvier 1798 (2 pluviôse an VI).

Depuis 1789, les assemblées révolutionnaires s’étaient réunies dans cinq lieux différents, de Versailles au manège des Tuileries, avant de siéger au Palais Bourbon. Confisqué en 1791, le Palais avait été déclaré « bien de la Nation ». Il a abrité en 1794 la future école polytechnique avant d'être affecté en 1795 au Conseil des Cinq-Cents. Une salle des séances en forme d’hémicycle en bois et stuc fut alors construite en moins de deux ans.

Le 20 octobre 1830, Louis-Philippe, proclamé « roi des Français », agrée le nouveau programme décoratif de la salle des Séances conçu par l’architecte Jules de Joly (1788-1865). Ce programme prévoit d’importantes modifications dans les dispositions générales de la salle originelle de 1798 : la colonnade ainsi que la coupole doivent, notamment, être agrandies. Pour cette dernière, Jules de Joly s’inspire de la verrière ainsi que de la voûte en caissons concentriques du Panthéon de Rome. L’hémicycle est achevé le 21 novembre 1832. Alors que l’architecture de la précédente salle des Séances s’inspirait des amphithéâtres d’universités ou d’écoles, notamment de celui de l’École de chirurgie, devenue aujourd’hui le siège de l’Université Paris-Descartes, l’introduction de drapés de velours rouge frangé or aux balcons des tribunes dédiées aux visiteurs, confère au nouvel hémicycle une allure de théâtre.

  

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"L’École d'Athènes", tapisserie de la Manufacture des Gobelins, d'après Raphaël

"L’École d'Athènes", tapisserie de la Manufacture des Gobelins, d'après Raphaël

 

Tapisserie L’École d’Athènes

Réalisée entre 1683 et 1688, cette tapisserie de la Manufacture des Gobelins prend pour modèle l’École d’Athènes, célèbre fresque du peintre Raphaël qui orne la Chambre de la Signature du Palais apostolique à Rome. Au travers de la représentation des plus illustres penseurs antiques, Raphaël symbolise la recherche de la vérité. Les protagonistes s’organisent en plusieurs groupes qui figurent les différents arts grecs : la philosophie, la grammaire, l’arithmétique, la musique ainsi que la géométrie et l’astronomie. Les deux personnages centraux sont Aristote et Platon, le doigt levé, à qui le peintre a donné les traits de Léonard de Vinci. À leurs pieds se trouve Diogène le Cynique. En haut des marches, à gauche, on peut voir Socrate en pleine conversation avec son auditoire. Au premier plan, à gauche, Pythagore annote un livre tandis qu’Héraclite, sous les traits de Michel-Ange, est accoudé à un bloc de pierre. À droite, Euclide penché sur un compas est représenté entouré de ses étudiants. Le visage du mathématicien n’est autre que celui de Bramante, l’architecte de la basilique Saint-Pierre de Rome. Une tapisserie similaire de plus petite taille datant de la fin du XVIIIe est également exposée dans le « Cabinet du Départ » de l’Hôtel de Lassay.

 

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La Liberté, sculpture de James Pradier (1790-1852)

La Liberté, sculpture de James Pradier (1790-1852)

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L'Ordre public, sculpture de James Pradier (1790-1852)

L'Ordre public, sculpture de James Pradier (1790-1852)

Sculptures la Liberté et l’Ordre public

Pour la salle des Séances, Jules de Joly conçoit un véritable arc de triomphe antique en marbre polychrome. Les piliers de l’arc sont ornementés de deux statues dont Guizot, ministre de l’Intérieur et député, confie la réalisation à James Pradier (1790-1852). Ce dernier fut l’élève de Lemot, lequel a notamment réalisé le bas-relief L’Histoire et la Renommée qui orne la tribune des orateurs de cette même salle.

À gauche, La Liberté, vêtue d’une peau de bête, foule de ses pieds des chaînes et un joug rompus. Elle tient de la main droite le drapeau tricolore et de la main gauche une victoire.
À droite, la statue de l’Ordre public - qui est  l’un des principes fondamentaux de la Charte de 1830 - tient une lance ainsi qu’une main de justice.

Ces deux statues de La Liberté et l’Ordre public représentent une invite, adressée aux parlementaires, à résister à la pression de l’exécutif et à s’opposer à toute insurrection populaire.

 

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L'Éloquence, sculpture d'Antoine Allier (1793-1870)

L'Éloquence, sculpture d'Antoine Allier (1793-1870)

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La Prudence, sculpture de Denys Foyatier (1793-1863)

La Prudence, sculpture de Denys Foyatier (1793-1863)

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La Justice, sculpture d'Augustin-Alexandre Dumot (1801-1884)

La Justice, sculpture d'Augustin-Alexandre Dumot (1801-1884)

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La Force, sculpture de Louis Desprez (1799-1872)

La Force, sculpture de Louis Desprez (1799-1872)

Sculptures l’Éloquence, la Prudence, la Justice et la Force

Le 26 octobre 1830, l’État commande quatre statues en marbre qui doivent trôner au sommet de l’arc de triomphe édifié dans la nouvelle salle des Séances par Jules de Joly. Ces figures allégoriques, l’Éloquence, la Prudence, la Justice et la Force (de gauche à droite), ont pour rôle symbolique d’inspirer les travaux parlementaires. Parmi les artistes qui les ont réalisées, Antoine Allier (1793-1870), auteur de l’Éloquence, abandonnera par la suite son activité artistique pour se consacrer à la politique. Il sera élu député en 1839, fonction qu’il assurera jusqu’au coup d’État de Louis-Napoléon Bonaparte, le 2 décembre 1851. Après avoir honoré la commande de la Justice, Augustin-Alexandre Dumot (1801-1884) achèvera son œuvre phare en 1836 : Le Génie de la Liberté, sculpture en bronze doré placée au sommet de la colonne de Juillet, sur la place de la Bastille. Les statues de la Prudence et de la Force ont, quant à elles, été réalisées respectivement par Denys Foyatier (1793-1863) et Louis Desprez (1799-1872).

 

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Le perchoir, le fauteuil du Président

Le perchoir, le fauteuil du Président

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Le perchoir, le fauteuil du Président

Le perchoir, le fauteuil du Président

Perchoir

Le perchoir est le surnom donné habituellement au siège du Président de l’Assemblée en raison de sa position qui surplombe l’hémicycle. Il désigne également la présidence de l’Assemblée. Le fauteuil présidentiel, exécuté d’après un dessin du peintre David (1748-1825), est toutefois à la même hauteur que le rang le plus élevé de la salle des Séances afin de signifier que le Président de l’Assemblée nationale reste un député comme les autres. Ce fauteuil a d’abord été celui de Lucien Bonaparte lorsqu’il présidait le Conseil des Cinq-Cents.

On attribue traditionnellement la confection du bureau et du fauteuil à l’atelier Jacob tandis que les bronzes qui les ornent ont été réalisés par les sculpteurs Michallon et Lemot. Ce bureau avait été conçu pour la première salle des Séances du Conseil des Cinq-Cents. De cette salle d’origine ne subsistent, aujourd’hui, que le bureau du Président et la tribune des orateurs décorée du bas-relief de Lemot  L’Histoire et la Renommée.

  

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L'Histoire et la Renommée, bas-relief en marbre de la tribune de l'orateur de l'hémicycle par Lemot

L'Histoire et la Renommée, bas-relief en marbre de la tribune de l'orateur de l'hémicycle par Lemot

 

L’Histoire et la Renommée

Ce bas-relief a été réalisé par François-Frédéric Lemot (1772-1827), un des principaux sculpteurs officiels du Directoire jusqu’à la Restauration, à qui l’on doit également le fronton de la colonnade du Louvre ou encore la statue de Napoléon en triomphateur qui surplombe l’arc du Carrousel. Le bas-relief de la tribune des orateurs fait partie de ses œuvres les plus connues. Il est composé d’un fond en marbre polychrome duquel se détachent deux figures de femmes en marbre blanc. A droite, la Renommée souffle dans une trompette pour publier les lois que l’Histoire, à gauche, grave sur une tablette afin de les transmettre à la postérité. Au centre, le piédestal, surmonté d’un buste de la République, est orné d’un Janus à deux têtes. Le dieu romain, symbole de l’expérience du passé et de la prévoyance de l’avenir, veille ainsi sur les législateurs dont les travaux sont soumis au jugement de l’histoire et de la renommée.

  

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"La France distribuant des couronnes aux Arts et à l'Industrie, bas-relief en marbre de Jean-Baptiste-Louis Roman

"La France distribuant des couronnes aux Arts et à l'Industrie, bas-relief en marbre de Jean-Baptiste-Louis Roman

 

La France répandant son influence sur les Sciences, les Arts, le Commerce et l’Agriculture

Le 26 octobre 1830, l’État commande ce relief en marbre à Jean-Baptiste-Louis Roman (1792-1835). De même que pour les reliefs ornant la colonnade côté Seine du Palais Bourbon, l’influence des marbres du Parthénon est manifeste dans le traitement des figures allégoriques, drapées à l’antique. Au centre, encadrée par deux déesses guerrières, la France, sous les traits d’une femme assise, tient d’une main un sceptre de justice et de l’autre une couronne de lauriers qu’elle tend au dieu du commerce et de l’éloquence, Mercure. À gauche, on reconnait les allégories de la Science, de l’Industrie, de l’Astronomie et de l’Agriculture tandis que sont représentées, dans la partie droite, la Musique, la Justice, la Comédie, la Poésie, la Sculpture ainsi que la Peinture.