Onglet actif : Hommage à André Marie
Après avoir passé son enfance à Honfleur, André Marie est étudiant à Rouen lorsqu’il est mobilisé sur le front, dans l’artillerie, à la fin de l’année 1916. Devenu officier, commandant d’une batterie de 75, sa conduite héroïque lui vaut d’être décoré de la croix de guerre avec palmes.
Après la guerre il termine son « droit » et devient avocat en 1922. Il s’engage dans le même temps dans la vie publique. Inscrit au parti radical, il est élu conseiller d’arrondissement, conseiller municipal de Rouen puis conseiller général de Pavilly. En 1928 André Marie devient député de Seine-Inférieure et entame le premier de ses neuf mandats successifs à la Chambre des députés puis à l’Assemblée nationale.
Remarqué pour la qualité de son travail et ses talents d’orateur, André Marie devient rapidement l’un des membres les plus influents de la commission de la législation civile et criminelle de la Chambre. Dès le début de son deuxième mandat, en octobre 1933, il est appelé au Gouvernement. Il devient alors brièvement sous-secrétaire d’Etat à la présidence du Conseil chargé des affaires d’Alsace-Lorraine. Il sera, non moins brièvement, sous-secrétaire d’État aux affaires étrangères en 1934.
Dès septembre 1939, le député André Marie retrouve l’armée en tant qu’engagé volontaire. Il est capitaine d’artillerie et affronte l’ennemi sur le front, ce qui lui vaut sa seconde croix de guerre. Fait prisonnier, il est détenu à Sarrebourg et ne prend pas part au vote organisé à Vichy le 10 juillet 1940 qui octroie les pleins pouvoirs au Maréchal Pétain. De retour en Normandie en 1941, André Marie renonce à tous ses mandats et entre en résistance. Membre du réseau Georges-France, il est arrêté en septembre 1943 et déporté à Buchenwald jusqu’à la libération du camp le 11 avril 1945.
Revenu en France, André Marie retrouve immédiatement la vie publique en dépit d’un état de santé mis à mal par ses années de détention. Il est élu député à la première et à la seconde Assemblée nationale constituante en 1945 et 1946.
Député radical de Seine-Inférieure - puis de Seine-Maritime - durant toute la IVe République, André Marie est nommé garde des Sceaux, ministre de la Justice le 22 janvier 1947. Il sera un membre incontournable de nombreux Gouvernements jusqu’en 1954. Président du Conseil durant un mois en juillet 1948, il est ensuite de nouveau garde des Sceaux, puis ministre de l’Éducation, « partisan de la liberté de l’enseignement », d’août 1951 au mois de juin 1954.
À compter de 1955, les questions liées à la décolonisation et la guerre d’Algérie conduisent André Marie à s’opposer à Pierre Mendès France, puis à créer un groupe radical dissident. En 1958, il soutient le retour du Général de Gaulle au pouvoir et se présente aux élections législatives comme candidat du « Centre républicain et de la gauche démocratique et radicale ». Il siège alors à l’Assemblée nationale pour la dernière fois à l’occasion de la première législature de la Ve République.
