Hommage à Robert Schuman

Sa famille ayant quitté la Lorraine à l’issue de la défaite de Sedan, Robert Schuman naît et grandit à Luxembourg. Il étudie le droit à Bonn, Munich et Strasbourg puis ouvre un cabinet d’avocat à Metz. Après le retour de la Lorraine à la France, il est élu député de la Moselle en novembre 1919 et adhère au groupe « Entente républicaine démocratique ».
Réélu à quatre reprises jusqu’à la fin de la IIIe République, Robert Schuman consacre l’essentiel de son action parlementaire  à la réintégration complète des trois départements de l’est de la France reconquis à l’issue de la Grande guerre, en qualité de membre, puis de président à partir de 1928, de la commission Alsace-Lorraine de la Chambre des députés.
Appelé au Gouvernement par Paul Reynaud en mars 1940 pour occuper le poste de sous-secrétaire d’État aux réfugiés, il conserve ses fonctions dans le cabinet Pétain. Robert Schuman vote les pleins pouvoirs le 10 juillet mais quitte le Gouvernement dès le 12. Refusant de « coopérer » avec l’autorité allemande en Moselle où il est retourné, il est arrêté, emprisonné à Metz puis placé en résidence surveillée à Neustadt jusqu’à son évasion en août 1942.
Après-guerre, Robert Schuman est de nouveau élu député de la Moselle lors des élections législatives du mois d’octobre 1945 et conserve son mandat durant toute la IVe République. Membre du Mouvement républicain populaire, il est nommé ministre des Finances à deux reprises en juin 1946 et en janvier 1947, puis président du Conseil de novembre 1947 à juillet 1948. À la tête d’un Gouvernement contesté par les communistes et les gaullistes, il fait face à une situation quasi insurrectionnelle.
Robert Schuman devient ensuite le chef de la diplomatie française pendant plus de quatre ans. Il négocie la conclusion des traités permettant d’assurer la stabilité de la partie occidentale de l’Europe dans le contexte du début de la « guerre froide » (Conseil de l’Europe, OTAN). Le 9 mai 1950, dans une « déclaration » inspirée par les travaux de Jean Monnet, il propose la création d’une Communauté européenne du charbon et de l’acier (CECA) dont le traité constitutif est signé le 18 avril 1951 jetant ainsi les bases de la construction européenne.
En 1958, Robert Schuman vote en faveur de l’investiture du Général de Gaulle puis retrouve son siège à l’Assemblée nationale pour la première législature de la Ve République. Il est alors membre du groupe Républicains populaires et centre démocratique. Sa santé déclinante le conduit à renoncer à se présenter aux élections législatives de 1962.