Chronologie

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Contenu de l'article

1869

 Les élections législatives de mai-juin 1869

 L'avènement de l'Empire libéral

1870

 Le gouvernement d'Emile Ollivier

 La dépêche d'Ems

 La défaite de Sedan

 La déchéance de l'Empire

 La proclamation de la République et la formation du Gouvernement de Défense nationale

 Le siège de Paris

1871

 La proclamation de l'Empire allemand

 L'élection de l'Assemblée nationale

 Les préliminaires de paix

Vue de la salle des séances du Corps législatif en 1865

Vue de la salle des séances du Corps législatif
© Archives de l'Assemblée nationale - cote 2009-001/153

1869

15 mai

Publication dans le journal L'avenir national du discours de Gambetta prononcé à Belleville. dans lequel il réclame notamment l'élection des conseillers municipaux, des maires et des députés au suffrage universel, la liberté de la presse, la liberté d'association, la séparation de l'Église et de l'État et l'instruction primaire, gratuite et obligatoire et la justice et l'égalité sociale pour tous. Le programme de Belleville fixe les points d'opposition des républicains aux candidats officiels soutenus par Napoléon III.

23-24 mai et 6-7 juin

Elections législatives.

Les candidats favorables à l'Empire obtiennent la majorité face aux républicains et aux orléanistes. Les bonapartistes partisans d'un régime autoritaires sont en recul tandis que se forme un tiers parti, lui-même majoritaire, demandant la transformation de l'Empire en un régime majoritaire.

L'opposition obtient 40 % des suffrages. Les campagnes restent fidèles à l'Empire mais les Républicains remportent la majorité dans les villes et triomphent dans la Seine. Sont élus à Paris, dès le premier tour, les républicains Bancel, Ernest Picard, Léon Gambetta, Jules Simon, Eugène Pelletan, et, au second tour, Garnier-Pagès, Jules Favre, Jules Ferry et Thiers.

Emile Ollivier, repoussé par la capitale, est élu dans le Var.

L'avènement de l'Empire libéral

12 juillet

Rouher annonce au Corps législatif un sénatus-consulte de libéralisation du régime et son départ du gouvernement.

6 septembre

Un sénatus-consulte introduit des modifications de la Constitution : le Corps législatif reçoit le droit d'élire son président et son bureau ; il obtient l'initiative des lois, le droit d'interpellation, le droit de voter un ordre du jour, celui de voter le budget par chapitre. Le Sénat devient une assemblée législative ; ses séances sont publiques. Les ministres peuvent être choisis parmi les parlementaires et ont accès aux chambres ; les ministres d'État disparaissent. Les ministres délibèrent en conseil, sous la présidence de l'Empereur ; ils sont responsables pénalement mais non devant les chambres.

21-22 novembre

Elections législatives partielles dans la Seine. 4 républicains sont élus :  Arago, Crémieux, Glais-Bizoin et Rochefort.

28 novembre

Ouverture au Louvre de la session parlementaire

1er décembre

Eugène Schneider est élu Président du Corps législatif

1870

2 janvier

Emile Ollivier

Émile Ollivier

Formation du gouvernement présidé par Émile Ollivier.

Les membres du gouvernement sont choisis exclusivement dans la majorité de la Chambre.

10 janvier

Victor Noir

Victor Noir

Pierre Bonaparte, un fils de Lucien Bonaparte que Napoléon III tient à l'écart, assassine, au cours d'une discussion, Victor Noir, journaliste socialiste, collaborateur de Rochefort à La Marseillaise.

Le lendemain dans La Marseillaise, encadrée de noir, Henri Rochefort appelle le peuple à la révolte.

12 janvier

Obsèques de Victor Noir.

Enterrement de Victor Noir

200 000 hommes suivent le corps de Victor Noir,
criant : « Vengeance ! Vive la République et Mort aux Bonaparte ! »

Louis Ulbach, dans La Cloche, écrit : « La balle qui a tué Victor Noir va ricocher loin. »

21 mars

L'empereur affirme sa volonté « d'adopter toutes les réformes que réclame le gouvernement constitutionnel ».

27 mars

Pierre Bonaparte

Pierre Bonaparte

Pierre Bonaparte est acquitté par la Haute cour réunie à Tours

20 avril

Un sénatus-consulte constitutionnel établit une constitution nouvelle de 45 articles. l'Empire autoritaire fait place à un régime parlementaire.

Le Sénat perd son pouvoir constituant et devient une véritable chambre législative. Le Conseil d'État prépare les projets de loi déposés par le gouvernement mais les deux chambres peuvent déposer des propositions de loi. Les ministres sont responsables devant les chambres. L'Empereur est responsable devant le peuple français. Il a le pouvoir constituant qu'il partage non plus avec le Sénat mais avec le peuple auquel il soumet les projets de révision par plébiscite. Les changements et additions à la Constitution doivent être ratifiés par plébiscite.

8 mai

Le corps électoral est convoqué pour dire s'il « approuve les réformes libérales opérées dans la Constitution depuis 1860 par l'Empereur et s'il ratifie le sénatus-consulte du 20 avril 1870 ».

Les résultats du plébiscite sont les suivants : Sur 11 000 000, il y a 7 358 434 oui ; 1 572 000 non ; 114 000 bulletins blancs ou nuls et environ 2 000 000 d'abstentions.

2 juillet

Annonce de la candidature du prince Léopold de Hohenzollern au trône d'Espagne.

Le Corps législatifs approuve le retour en France des princes d'Orléans. [ Lettre du comte de Paris et pétition des princes d'Orléans en date du 19 juin 1870 demandant l'abrogation de la loi d'exil contre leur famille]

6 juillet

Le duc de Grammont, ministre des affaires étrangères, prononce un discours agressif à la tribune du Corps législatif : « Nous ne croyons pas que le respect des droits d'un peuple voisin nous oblige à souffrir qu'une puissance étrangère, en plaçant un de ses princes sur le trône de Charles Quint, puisse déranger à notre détriment l'équilibre actuel des forces en Europe et mettre en péril les intérêts et l'honneur de la France. Cette éventualité, nous en avons le ferme espoir, ne se réalisera pas. [...] S'il en était autrement, forts de votre appui, Messieurs, et de celui de la Nation, nous saurions remplir notre devoir, sans hésitation et sans faiblesse. »

7 juillet

La France demande à la Prusse le retrait de la candidature au trône d'Espagne du prince Léopold de Hohenzollern proposée par le général Prim qui dirige l'Espagne depuis la chute de la reine Isabelle II.

11 juillet

Napoléon III décide, en accord avec le maréchal Leboeuf, de rassembler les troupes dans une seule armée, l'armée du Rhin afin de parer à la menace prussienne. Les opérations se déroulent dans le désordre et la confusion.

13 juillet

Dépêche d'Ems, dans laquelle Bismarck provoque sciemment le gouvernement français.

À Ems, où Guillaume Ier prend les eaux, Benedetti, ambassadeur de France auprès du roi de Prusse, demande au roi de Prusse, au cours de deux audiences, la renonciation officielle, pour l'avenir, de sa maison au trône d'Espagne. Mais celui-ci n'entend pas s'engager officiellement pour l'avenir. Benedetti insiste pour obtenir une troisième audience ; mais Guillaume Ier lui fait dire, par son aide de camp Radziwill, qu'il ne le recevra pas. Le roi adresse au chancelier Bismarck une dépêche relative à la rencontre avec l'ambassadeur français : « Sa Majesté laisse à Votre Excellence le soin de décider si la nouvelle exigence de Benedetti et le refus qui lui a été opposé doivent être communiqués aux ambassadeurs et aux journaux. » Mais Bismarck en modifie le contenu et une version tronquée télégraphiée est publiée le soir par la Gazette d'Allemagne du Nord, ce qui provoque une humiliation diplomatique.

15 juillet

Le gouvernement français fait voter les crédits de guerre par le Corps législatif.

Face aux bellicistes, Thiers déclare : « La candidature a été retirée. le roi de Prusse a consenti. Mais il était évident que si on voulait poursuivre une discussion sur le mode de ce retrait, on ferait naître des susceptibilités nouvelles, on exciterait l'orgueil de la Prusse et on arriverait à la rupture. Si on ne voulait pas la guerre, il fallait s'en tenir là. Il fallait donner à l'Europe le temps d'intervenir. Et nous devions continuer nos armements. C'est tout le contraire qu'on a fait. La France n'est pas prête à la guerre. Un jour prochain vous regretterez votre précipitation. »

Si Gambetta vote les crédits militaires, il déclare, répondant à un député bonapartiste : « Tant mieux pour votre empereur s'il lave le 2 Décembre dans l'eau du Rhin et s'il profite de la victoire, que je désire de tout mon coeur. La République en profitera plus tard. »

Et, alors que des manifestants crient près du Palais Bourbon « À Berlin ! À Berlin ! », Emile Ollivier de conclure : « De ce jour commence pour les ministres, mes collègues, et pour moi une grande responsabilité. Nous l'acceptons d'un coeur léger (Murmures). »

Le roi de Prusse Guillaume Ier décrète la mobilisation de son armée.

19 juillet

La France déclare la guerre à la Prusse.

20 juillet

Lecture de la déclaration de guerre devant le Corps législatif

23 juillet

Napoléon III confie la régence à l'impératrice Eugénie.

27 juillet

Clôture de la session parlementaire.

Metz, Thionville, Longwy, Bitche, Marsal, Phalsbourg, Montmédy, Verdun et Toul sont déclarés en « état de siège ».

28 juillet

Bismarck mobilise ses troupes et ses alliés allemands. Trois corps totalisant 300 000 soldats sont concentrés sur un front de 120 km à la frontière française.

À Metz Napoléon III prend le commandement de l'armée du Rhin. L'effectif des combattants n'est que de 260 000 hommes. malgré la supériorité de la portée du fusil à verrou Chassepot sur le Dreyse prussien, les armes prussiennes à chargement par la culasse sont plus efficaces.

4 août

La 3e armée allemande, sous les ordres du Kronprinz, Frédéric Guillaume, est sur la Lauter et à Wissembourg où a lieu l'affrontement ainsi que sur les hauteurs du Geisberg. L'armée française, sous les ordres du Maréchal Mac-Mahon, subit une première défaite ; la 2ème division d'Infanterie du général Douay, est acculée à la retraite malgré une résistance héroïque.

6 août

Alors que les forces allemandes sont installées sur la rive est de la Sauer, le maréchal de Mac Mahon décide de disposer ses troupes, dont les effectifs sont bien inférieurs, sur les hauteurs du plateau de Froeschwiller, entre Langensoultzbach et Morsbronn-les-Bains. Aucun des deux belligérants n'a l'intention de livrer bataille, mais des accrochages près de la rivière, à Woerth, entre des unités de reconnaissance allemandes et l'avant-garde du 7e corps, provoquent le déclenchement des hostilités. Les Français tiennent d'abord tête aux régiments prussiens et bavarois. Mac-Mahon commet l'erreur stratégique de lancer la brigade de cuirassiers du général Michel en terrain très défavorable, de pentes raides plantées de vignes et de houblon. Le Kronprinz engage à 13 heures une manoeuvre d'encerclement par le sud. Les troupes françaises sont décimées dans le village de Morsbronn par les tirs de prussiens. Les Allemands conquièrent Elsasshausen puis menacent la route de Froeschwiller. Mac-Mahon lance alors contre eux les quatre régiments de la division de cavalerie Bonnemain. Mais, c'est un nouveau désastre. Le 1er régiment de tirailleurs algériens parvient à retarder l'avance allemande mais est contraint de céder faute de munitions. La bataille se poursuit dans le village de Froeschwiller qui tombe aux mains des Allemands à 17 heures.

Le bilan des combats est lourd : environ 10 000 tués du côté français et 10 640 du côté allemand.

7 août

Émile Ollivier annonce à la presse que les Français ont été battus en Alsace et en Lorraine.

9 août

Réunion des assemblées parlementaires.

À la tribune du Corps législatif, Jules Favre, approuvé par Gambetta et les autres députés républicains, propose la nomination d'un comité de quinze membres, choisis parmi les membres du Corps législatif, investi des pleins pouvoirs du gouvernement pour repousser l'invasion étrangère. La proposition est rejetée par 190 voix contre 53. [ Texte manuscrit de la proposition de loi]

Émile Ollivier présente sa démission à la suite de l'adoption d'un ordre du jour qu'il juge injurieux. [ ordre du jour de Clément Duvernois] [ Ordre du jour rejeté de M. Latour du Moulin et plusieurs de ses collègues]

10 août

L'impératrice Eugénie, conseillée par Rouher, Président du Sénat, confie la formation du nouveau gouvernement au général Cousin-Montauban, comte de Palikao, ministre de la guerre.

16 août

Bataille de Mars-la-Tour, près de Metz, au cours de laquelle l'attaque allemande a été repoussée.

Sans exploiter cette position, Bazaine ordonne le repli de tous les corps sur le flanc ouest de Metz entre la Moselle et l'Orne,

16-18 août

Les troupes de Bazaine forment une ligne de défense entre Gravelotte, au sud, et Saint-Privat, au nord.

Malgré une défense héroïque les soldats français, commandés par le maréchal Canrobert, doivent céder le terrain. Les Prussiens s'emparent de Saint-Privat.

Menacé sur son flanc droit, Bazaine se replie sur Metz.

30 août

À Beaumont en Argonne le corps du général de Failly au repos lors de cette attaque, est mis en déroute par les Allemands.

La défaite de Sedan
et la déchéance de l'Empire

L'armée conduite par Mac Mahon et Napoléon III, qui avait pour objectif de libérer Bazaine à Metz, est encerclée par Moltke à Sedan.

Blessé, Mac Mahon est remplacé par Auguste Ducros, puis par Emmanuel de Wimpffen.

L'armée française perd de nombreux hommes sous les tirs d'artillerie : 20 000 Français sont tués, blessés ou prisonniers.

-

Le combat de la Briqueterie, aux environs de Sedan, précède de quelques heures la capitulation de la ville

Espérant rencontrer le roi Guillaume Ier en vue d'exposer les conditions du cessez-le-feu, Napoléon III se rend en calèche à Donchery où il est reçu par Bismarck et von Moltke.

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Napoléon III signe la capitulation et se constitue prisonnier.

3 septembre

Dans la soirée la nouvelle de la défaite de Sedan et de la captivité de l'empereur se répand.

4 septembre

Le Corps législatif est réuni en séance publique le dimanche 4 septembre, à 1 heure du matin.

Le général Charles Cousin-Montauban, comte de Palikao, ministre de la Guerre, confirme la nouvelle du désastre de Sedan et la captivité de l'Empereur. Il demande l'ajournement de la séance jusqu'à midi.

85-1

Proposition de loi n°85 [ texte manuscrit]

Jules Favre, après l'intervention du comte de Palikao, présente au nom des députés républicains une proposition de motion réclamant la déchéance impériale et l'élection par le Corps législatif d'une Commission de gouvernement.

Le Président Schneider annonce la prochaine réunion de la Chambre pour midi, puis lève la séance à une heure vingt.

La nouvelle du désastre de Sedan se propage dans Paris par voie de placards et de presse ; les Parisiens de plus en plus nombreux se rendent vers les Tuileries et vers la place de la Concorde.

À midi, une foule de Parisiens et de gardes nationaux est déjà massée près du pont de la Concorde.

La séance de l'après-midi au Corps législatif s'ouvre à une heure un quart.

86-1

Proposition de loi n°86 [ texte manuscrit]

Le comte de Palikao présente un projet de loi maintenant l'Empire avec un conseil de Gouvernement et de défense nationale dont il serait le lieutenant général.

Avec d'autres membres du Corps législatif, il réclame l'urgence et le renvoi immédiat du texte dans les bureaux afin de constituer une commission en vue de son examen.

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Jules Favre

Jules Favre demande à ce que sa proposition déposée dans la nuit soit également admise à l'urgence, avant le texte du gouvernement, au motif notamment qu'elle accorde un pouvoir plus étendu à la Chambre.

87-1

Proposition de loi n°87 [ texte manuscrit]

Adolphe Thiers demande alors à ce qu'un troisième texte soit examiné en urgence, une proposition de motion signée par quarante-sept députés ayant pour objet l'élection par la Chambre d'une commission de gouvernement et de défense nationale et la convocation d'une Constituante.

Sur proposition de Léon Gambetta, l'urgence est votée en bloc pour les trois textes, ainsi que le renvoi collectif aux bureaux.

Puis la séance est suspendue à une heure et quarante minutes, afin de réunir les bureaux et la commission.

La foule envahit le Palais-Bourbon et les tribunes publiques. Dans l'intervalle de la suspension, la foule stationnant sur le pont de la Concorde et devant la façade du Palais-Bourbon, envahit la cour, les couloirs et les escaliers de la Chambre, et se précipite dans les tribunes publiques en poussant le cri « La Déchéance ! » mêlé aux cris : « Vive la France ! Vive la République ! »

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Léon Gambetta

À la tribune Gambetta lit le manifeste qu'il vient de rédiger avec d'autres députés républicains :

« Citoyens,

Attendu que la patrie est en danger ;

Attendu que tout le temps nécessaire a été donné à la représentation nationale pour prononcer la déchéance ;

Attendu que nous sommes et que nous constituons le pouvoir régulier issu du suffrage universel libre ;

Nous déclarons que Louis Napoléon Bonaparte et sa dynastie ont à jamais cessé d'exercer les pouvoirs qui lui avaient été conférés. »

Le palais du Corps législatif le 4 septembre 1870

Le palais du Corps législatif le 4 septembre 1870
Jacques Guiaud, Musée Carnavalet, Paris

La proclamation de la République
et la formation du Gouvernement de la Défense nationale

Léon Gambetta et Jules Favre se rendent à l'¨Hôtel de Ville, à la tête d'un long cortège, acclamé par le peuple. Ils sont accompagnés de Jules Ferry, Ernest Picard et Adolphe Crémieux.

À l'Hôtel de Ville, ils sont devancés notamment par Blanqui, Delescluze, Flourens, Félix Pyat et Henri Rochefort. L'on y propose déjà des noms de ministrables.

Mais lorsque Jules Favre propose que le gouvernement provisoire soit constitué des députés de Paris, il est ovationné par la foule. Bien qu'ayant opté pour les Bouches-du-Rhône, l'Hérault et la Gironde, Léon Gambetta, Ernest Picard et Jules Simon ont été considérés comme parisiens.

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Le général Trochu

Le général Trochu, gouverneur de Paris depuis le mois d'août, demande à prendre la direction du gouvernement.

Gambetta lit à la foule le texte rédigé en commun de proclamation de la République : « Le peuple a devancé la Chambre qui hésitait. Pour sauver la Patrie en danger, il a demandé la République : elle est proclamée, et cette révolution est faite au nom du droit et du salut public. Citoyens, veillez sur la cité qui vous est confiée ; demain, vous serez avec l'armée des vengeurs de la Patrie. » [ Texte manuscrit]

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Dirigé par Trochu, le gouvernement est composé de Jules Favre, chargé de la vice-présidence, Gambetta, ministre de l'Intérieur, Ernest Picard, ministre des Finances, Adolphe Crémieux, ministre de la Justice, Jules Simon, ministre de l'Instruction publique, le général Le Flô, ministre de la Guerre, Frédéric Dorian, ministre des Travaux publics, Joseph Magnin, ministre de l'Industrie et du commerce, l'amiral Fourichon, ministre de la Marine. Font aussi partie du gouvernement provisoire, Jules Ferry, délégué près de l'administration du département de la Seine, Louis Garnier-Pagès et Henri Rochefort. Adolphe Thiers n'en est pas membre ni Etienne Arago, désigné maire de Paris avec Charles Floquet et Henri Brisson comme adjoints.

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Le Gouvernement de la défense nationale
De haut en bas et de gauche à droite :
Jules Favre, le général Trochu, Gambetta, Emmanuel Arago, Adolphe Crémieux, Henri Rochefort, Ernest Picard, Glais-Bizoin, Jules Simon, Garnier-Pagès, Jules Ferry, Pelletan

L'impératrice Eugénie, qui a refusé d'abdiquer afin de préserver les chances de son fils d'accéder au trône impérial, s'enfuit des Tuileries avec sa lectrice Mme Lebreton, puis s'enfourne dans un fiacre. Le 7 septembre elle s'embarquera depuis Deauville pour l'Angleterre.

Revenus de l'Hôtel de Ville au Palais Bourbon Jules Favre et Jules Simon votent la motion de Thiers avec le visa « Vu la vacance du pouvoir ».

Thiers déclare ne vouloir « ni reconnaître un gouvernement né de l'insurrection, ni le combattre quand il a à lutter contre l'étranger. »

5 septembre

Le Corps législatif est dissous et le Sénat est supprimé.

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Jules Favre, Trochu et Ducrot

Caricature d'Alfred Le Petit

6 septembre

Jules Favre déclare qu'on ne céderait « pas un pouce de nos territoires, pas une pierre de nos forteresses ».

Affiche - À l’armée

À l’armée
6 septembre 1870

Le réveil du lion - L'Éclipse, no 138, dessin par Gill, 11 septembre 1870

Le réveil du lion
L'Éclipse, no 138, dessin par Gill, 11 septembre 1870

Napoléon III prisonnier amené au camp prussien - L’Illustration, Semaine du 10 septembre 1870

Napoléon III prisonnier amené au camp prussien
L’Illustration, Semaine du 10 septembre 1870

12 septembre

Emmanuel Arago

Emmanuel Arago

Crémieux, Glais-Bizoin et Fourichon, partent à Tours, délégués pour représenter le gouvernement en province.

Emmanuel Arago est chargé, par intérim, du ministère de la justice

18 septembre

Le général Ducrot est battu à Châtillon.

Versailles est conquis par les Prussiens.

Citoyens, le canon tonne - 19 septembre 1870

Citoyens, le canon tonne
19 septembre 1870

20-21 septembre

Entrevue de Jules Favre et de Bismarck au château de Ferrières. Bismarck exige la cession de l'Alsace et la Lorraine comme condition de paix. Jules Favre répond : « Ni un pouce de notre territoire, ni une pierre de nos forteresses. »

Le siège de Paris

20 septembre

Le siège de Paris commence.

C’est aujourd’hui le 21 septembre

C’est aujourd’hui le 21 septembre
21 septembre 1870

23 septembre

Capitulation de Toul.

28 septembre

Capitulation de Strasbourg. On dénombre près de 3 000 civils tués ou blessés et 450 édifices détruits.

7 octobre

Gambetta quitte Paris en ballon, l'Armand-Barbès, afin de rejoindre Tours et y organiser de nouvelles armées : l'armée du Nord, l'armée de la Loire puis l'armée de l'Est.

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Départ de Gambetta en ballon

Il rejoint la délégation de Tours composée d'Adolphe Crémieux, ministre de la justice, d'Alexandre Glais-Bizoin et de l'amiral Fourichon,  ministre de la Marine et des Colonies.

18 octobre

Châteaudun est attaquée par 6 000 fantassins et 1 500 cavaliers appuyés par deux batteries d'artillerie et incendiée.

24 octobre

Décret n° 136, dit décret Crémieux accordant d'office la citoyenneté française aux 35 000 Juifs d'Algérie : « Les israélites indigènes des départements de l'Algérie sont déclarés citoyens français ; en conséquence, leur statut réel et leur statut personnel seront, à compter de la promulgation du présent décret, réglés par la loi française, tous droits acquis jusqu'à ce jour restant inviolables. Toute disposition législative, tout sénatus-consulte, décret, règlement ou ordonnance contraires, sont abolis. »

27 octobre

Metz capitule. Bazaine est fait prisonnier par les Prussiens.

13-18 octobre

Combats autour de Paris.

30 octobre

Gambetta accuse Bazaine de trahison.

31 octobre

Auguste Blanqui

Auguste Blanqui

Blanqui, Flourens et les gardes nationaux de Belleville envahissent l'Hôtel de Ville et proclament la déchéance du gouvernement de défense nationale et la formation d'un Comité de salut public.

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La journée du 31 octobre

L'Hôtel de Ville est envahi

Flourens, monté sur une table, propose de remplacer le Gouvernement par un Comité provisoire

Mais le général Trochu et Jules Ferry envoient des bataillons de la Garde nationale et de la Garde mobile vers l'Hôtel de Ville peu à peu quitté par la foule des manifestants. Malgré les promesses d'élections municipales et d'absence de représailles faites par  Jules Favre, le gouvernement fait arrêter des membres de l'extrême gauche.

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Henri Rochefort

Rochefort quitte le gouvernement.

3 novembre

Les électeurs parisiens sont appelés par le gouvernement à se prononcer sur la question : « La population de Paris maintient-elle oui ou non les pouvoirs du Gouvernement de la Défense nationale ? ». Il obtient 557 996 voix pour et 61 638 contre.

4 novembre

Début du siège de Belfort

5 novembre

Charles Delescluze

Charles Delescluze

Aux élections municipales de Paris, treize maires sur vingt (dont Clemenceau) sont reconduits. Cinq nouveaux sont des modérés. Le parti révolutionnaire n'est plus représenté que par Delescluze dans le XIXe arrondissement et Ranvier dans le XXe

9 novembre

Le général d'Aurelle de Paladines, à la tête de l'armée de la Loire organisée par Gambetta, libère Orléans.

12 novembre

Capitulation de Verdun.

16 novembre

Étienne Arago est remplacé à titre provisoire par Jules Ferry comme maire de Paris.

20 novembre

Gambetta demande au général d'Aurelle de Paladines de lancer une offensive sur Paris.

24 novembre

Capitulation de Thionville.

28-novembre-3 décembre

Echec de la sortie militaire du général Ducrot vers Champigny.

17 décembre

Début des bombardements prussiens sur Paris.

1871

3 janvier

À Bapaume l'Armée du Nord remporte une victoire sous le commandement du général Faidherbe.

4 janvier

Devant une assemblée des maires de Paris, Delescluze demande la démission du général Trochu.

18 janvier

L'armée de l'est commandée par Bourbaki est battue à Héricourt.

Proclamation de l'Empire allemand dans la galerie des glaces du château de Versailles.

19 janvier

L'Armée du Nord de Faidherbe est vaincue à Saint-Quentin.

Echec de la tentative de sortie de Trochu visant à forcer le blocus prussien à Montretout et Buzenval.

22 janvier

Echec de la manifestation parisienne contre le gouvernement. Démission de Trochu.

28 janvier

Capitulation de Paris.

À Versailles est signée une convention d'armistice en vue de permettre la convocation d'une Assemblée nationale.

31 janvier

Un décret déclare inéligibles à l'Assemblée nationale les individus qui de 1851 à 1870 ont accepté une candidature officielle.

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Février 1871.- Des charrettes de ravitaillement pénètrent dans Paris affamé

L'Assemblée nationale

Que le peuple veille !

par Pilotell

8 février

Election de l'Assemblée nationale.

Les élections, fixées au 5 février dans le département de la Seine et le 8 dans les autres départements, ont lieu au scrutin de liste tel qu'il a été organisé par la loi du 15 mars 1849.

L'Assemblée devait comprendre 768 sièges dont 753 en métropole. Mais 78 sièges ne sont pas pourvus en raison du retrait des députés d'Alsace-Lorraine et des élections multiples. Elle est composée de 400 monarchistes, 200 républicains et d'une trentaine de bonapartistes

12 février

L'Assemblée nationale siégeant au Grand Théâtre de Bordeaux, le 12 février 1871

L'Assemblée nationale siégeant au Grand Théâtre de Bordeaux, le 12 février 1871
© Archives de l'Assemblée nationale - cote 2009-001/153

L'Assemblée nationale est réunie à Bordeaux.

16 février

Jules Grévy est élu Président de l'Assemblée nationale.

17 février

Émile Keller lit devant l'Assemblée une déclaration solennelle des représentants d'Alsace-Lorraine :
« L'Alsace et la Lorraine protestent hautement contre toute cession ; la France ne peut la consentir, l'Europe ne peut la sanctionner. Nous tenons d'avance pour nuls et non avenus tous actes et traités, vote ou plébiscite, qui consentiraient abandon, en faveur de l'étranger, de tout ou partie de nos provinces. Nous proclamons à jamais inviolable le droit des Alsaciens et des Lorrains de rester membres de la nation française. Et nous jurons, tant pour nous que pour nos commettants, nos enfants et leurs descendants, de le revendiquer éternellement et par toutes les voies et contre tous les usurpateurs. »

L'Assemblée nationale adopte la motion présentée par Dufaure, Malleville, Rivet et Barthélemy-Saint-Hilaire : « M. Thiers est nommé chef de l'exécutif de la République française. Il exercera ses pouvoirs sous le contrôle de l'Assemblée nationale et avec le concours des ministres qu'il aura choisis et qu'il présidera. »

Les préliminaires de la paix

26 février

Des préliminaires de paix sont signés à Versailles. L'Alsace et la Moselle sont cédées à l'Allemagne à perpétuité, en toute souveraineté et propriété.

28 février

Thiers présente à l'Assemblée nationale l'acte des préliminaires de paix.

L'Assemblée nationale siégeant au Grand Théâtre de Bordeaux, le 1er mars 1871

L'Assemblée nationale siégeant au Grand Théâtre de Bordeaux, le 1er mars 1871
© Archives de l'Assemblée nationale - cote 2009-001/153

Le Jeu de quille. La partie est gagnée - Actualité, no 8, 1871

Le Jeu de quille. La partie est gagnée.
Actualité, no 8, 1871