La commission de la Marine (1914 - 1919)

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Onglet actif : Présentation

La Marine de guerre française commence la guerre avec une flotte ancienne en comparaison des marines britannique ou allemande. Elle n’est plus qu’au 4ème rang mondial et le plan de construction navale, voté en 1911 et devant s’achever en 1920, est interrompu par le déclenchement de la guerre. L’organisation du commandement est différente et peu compatible avec celui de la Marine britannique : théoriquement, le ministre de la Marine commande les escadres, mais en réalité, son pouvoir est très limité et c’est finalement l’amiral Boué de Lapeyrère, commandant de l’armée navale, qui assure la direction des opérations au début du conflit.

Avant 1914, la doctrine militaire envisageait des batailles entre escadres de ligne pour l’emporter sur l’ennemi. En réalité, , à l’exception notable de la bataille du Jutland, des 31 mai et 1er juin 1916 opposant en mer du Nord la Royal Navy à la Marine impériale allemande et à laquelle ne participa pas la Marine française, les forces navales autrichiennes et allemandes cherchent à éviter tout affrontement direct et portent leurs efforts sur les lignes de ravitaillement des forces de l’Entente.

Dès août 1914, deux croiseurs modernes allemands, le Breslau et le Goeben menacent les transports entre l’Afrique du Nord, bombardant notamment Alger, Oran et Philippeville, puis se réfugient à Constantinople, après avoir échappé aux bâtiments français et britanniques. L’Allemagne, en donnant ces navires à la Marine ottomane, fait alors basculer la Turquie dans le camp de l’Entente.

Lors de l’expédition des Dardanelles d’avril 1915 à janvier 1916, la tentative de percée des détroits par les flottes alliées est un échec : la moitié des forces terrestres alliées engagées est mise hors de combat et les forces navales alliées enregistrent des pertes substantielles en navires et en hommes, notamment le cuirassé Bouvet qui coule en quelques minutes avec plus de 600 marins après avoir heurté une mine.

En novembre 1914, la Grande-Bretagne ordonne le blocus de l’Allemagne, qui, en réponse, déclenche une guerre sous-marine contre les lignes de communication de l’Entente. Les U-Boote allemands provoquent des pertes importantes, tant dans l’Atlantique qu’en Méditerranée, menaçant ainsi l’effort de guerre ; c’est par la mise en place du système des convois et l’utilisation d’avions de reconnaissance, plus que par les opérations sous-marines britanniques et françaises dans la mer de Marmara, que les Alliés écartent peu à peu le danger.

La commission de la Marine se préoccupe de ces sujets pendant tout le conflit, mais également du recrutement et de la condition des marins (solde, nourriture), de la situation des arsenaux et des opérations navales. Elle auditionne à de multiples reprises les ministres et secrétaires d’État chargés de la Marine de guerre et crée deux sous-commissions et une sous-commission d’enquête :

-          sous-commission d'enquête des sous-marins,

-          sous-commission des affaires de Grèce,

-          sous-commission du Goeben et du Breslau.

La commission tient 244 réunions pendant la XIe législature :

1914

1915

1916

1917

1918

1919

Total

4

59

51

62

56

41

273